La perméabilité à l'air des bâtiments : un sujet dans l'air du temps

2451 Dernière modification le 19/07/2023 - 11:18
La perméabilité à l'air des bâtiments : un sujet dans l'air du temps

Le 21 juin 2023, la communauté Perméa s’est réunie au Cerema à Bron afin de faire un point sur les avancées majeures concernant l’étanchéité à l’air des bâtiments. Cette rencontre, organisée par l’équipe de recherche BPE (Bâtiments Performants dans leur Environnement), a permis d'aborder la réglementation, notamment la norme ISO 9972 appelée à évoluer et les méthodes de calcul.

En France et en Europe, le secteur du bâtiment représente une part importante de consommation d’énergie et d’émission de CO2 (23% des émissions nationales). Dans un contexte de sobriété énergétique, il semble donc important de réduire l’emprunte des bâtiments. Pour cela, l’étanchéité à l’air des bâtiments est un bon indicateur de la performance énergétique réelle des bâtiments. En Europe et dans le monde on observe que de plus en plus de pays la prennent en compte dans leur réglementation thermique, avec une émergence forte des mesures sur site et un contexte international de fiabilisation de la mesure. 

Mercredi 21 juin, à Bron, différents acteurs de la communauté de la perméabilité à l’air de l’enveloppe des bâtiments se sont réunis pour aborder les avancées des réglementations et mesures dans le domaine. Le réseau des acteurs de la perméabilité à l'air, professionnels de la mesure, chercheurs et bureaux d’études, collectivités et acteurs nationaux, a répondu à l’appel en nombre pour cet après-midi de présentation des avancées majeures dans le monde concernant l'étanchéité à l'air des bâtiments. 

Le Cerema contribue aux travaux de cette communauté notamment en participant aux commissions d'autorisation des mesureurs et des organismes de formation, et réalise régulièrement des actions de valorisation, que ce soit sur les actualités réglementaires ou sur les travaux de recherche qui sont pilotés par le Cerema tels que Durabilit'air 1et 2.

Un point sur la réglementation

La norme ISO 9972 décrit la procédure de mesure ainsi que les méthodes de calcul pour la détermination de la perméabilité à l’air des bâtiments. Actuellement, la méthode la plus utilisée pour la mesure de la perméabilité à l’air des bâtiments est celle de pressurisation par ventilateur (ou Blower-Door). Néanmoins, les méthodes actuelles nécessitent encore une amélioration pour être valides en toutes situations, même dans celles les plus extrêmes et les travaux semblent indiquer qu’une révision de la norme ISO 9972 serait nécessaire [1]. Un projet international piloté par le Cerema est en cours concernant l'amélioration de cette norme.

Un projet international, piloté par le Cerema, permet d’analyser les différents travaux de recherche dans le domaine réalisés par de nombreux chercheurs partout dans le monde, dont la France. Notamment, une thèse a été réalisée au Cerema sur l’impact des conditions de vent pendant ce type de mesure, et une base de données nationale gérée et exploitée par le Cerema recense depuis plus de 10 ans les mesures réalisées en France. L’équipe BPE restitue régulièrement les résultats des analyses de cette base de données lors de rencontres avec les acteurs du milieu de la perméabilité à l’air des bâtiments.

Quels sont les outils pour répondre aux exigences réglementaires ?

Le séminaire a également été l’occasion de présenter le contexte réglementaire au Royaume-Uni où la mesure de la perméabilité à l'air est obligatoire pour les nouveaux bâtiments, pour justifier le niveau d'étanchéité à l'air, et où un système de qualification des mesureurs a été mis en place.

Lors de cette intervention de Christopher Wood et Xiaofeng Zheng de l’Université de Nottingham, la méthode "Low Pressure PULSE (LPP)" développée en collaboration entre l’Université de Nottingham et Société Build Test Solution, a été présentée par Luke Smith (Build Test Solution).

Au lieu de mettre en surpression ou en dépression à différents paliers de différences de pression élevés le bâtiment avec la porte soufflante et d'extrapoler le résultat à 4 Pa, PULSE met de façon très rapide (1 seconde) le bâtiment en légère suppression (quelques Pascals) et mesure le temps que met le bâtiment à retrouver son état initial, et en déduit directement un débit de fuite de l'enveloppe à 4 Pa.

Cette méthode, autorisée depuis 2 ans au Royaume-Uni, continue à faire l’objet de travaux de recherche pour en caractériser la fiabilité. Le Cerema encadre des travaux sur Pulse avec l’Université de Nottingham, Build Test Solution et l’ENTPE, dans l’objectif d’étudier l’impact du vent grâce à la soufflerie commune Cerema-ENTPE dans laquelle un "mini-pulse", développé au RU, est installé et sera testé au cours de l’été 2023.

 

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