La performance énergétique des logements dévoilée

Rédigé par

Anne-Sophie Tardy - Construction21

Responsable de l'éditorial

951 Dernière modification le 21/11/2023 - 10:51
La performance énergétique des logements dévoilée

Selon le nouveau rapport de l'ONRE, publié lundi 20 novembre, une résidence principale sur trois est classe D du DPE.

A quoi ressemble le parc de logements en France et quelle est la part de passoires énergétiques ? C'est à cette question qu'a souhaité répondre l'Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE). Dans son nouveau rapport appuyé des données du SDES, l'organisme a donc tiré le portrait énergétique des résidences principales dans l'Hexagone en les classant en fonction de leur note de DPE.

Cette publication présente l’estimation de la performance énergétique du parc de logements à la date du 1er janvier 2023. Elle se fonde sur les DPE réalisés entre octobre 2022 et mars 2023 (105 000 diagnostics), après extrapolation à l’ensemble du parc de logements. Sur les 30 millions de résidences principales que compte la France au 1er janvier 2023, le nombre de « passoires énergétiques » (étiquettes F et G du DPE) est estimé à environ 4,8 millions de logements, soit 15,7 % du parc. Par rapport à l’état du parc de logements estimé au 1er janvier 2022, le nombre de passoires énergétiques est estimé en baisse de près de 380 000 logements.

Les passoires énergétiques en baisse

Au total, sur les 37 millions de logements de l’ensemble du parc (résidences principales, résidences secondaires, logements vacants), le nombre de passoires énergétiques au 1er janvier 2023 est estimé à 6,6 millions (17,8 % du parc) contre 7,1 millions (19,5 %) en 2022, soit une baisse de 7 %.

Le rapport nous apprend, ou rappelle également qu'au 1er janvier 2023, la France comptait proportionnellement plus de passoires dans le parc locatif privé (18,5 %) et chez les propriétaires occupants (16,5 %) que chez les locataires du parc locatif social (8,1 %). Le nombre de logements très énergivores (consommation conventionnelle en énergie finale supérieure à 450kWh/m²) est estimé à 134 000 dans le parc locatif privé, 34 000 dans le parc locatif social et 337 000 parmi les logements occupés par leurs propriétaires.

Autre information, les maisons sont en moyenne plus énergivores que les appartements. La part des logements classés F ou G est de 21,6 % pour les maisons et 17,1 % pour les appartements dans le parc locatif privé ; de 17,4 % pour les maisons et 13,3 % pour les appartements pour les logements occupés par leur propriétaire. A contrario, dans le parc locatif social, le taux de logements étiquettes F et G est de 8,2 % pour les appartements et 7,3 % pour les maisons.

Paris, une vraie passoire !

La publication de l'ONRE remarque également que la part des logements à forte consommation (étiquettes E, F, G) varie selon les régions. Cette part est la plus faible dans les régions proches de l’arc méditerranéen, en Corse ou dans une moindre mesure sur la façade atlantique pour lesquelles le climat est plus doux, et le besoin de chauffage évalué par le DPE moins important. Elle est à l’inverse la plus élevée dans le centre et le nord de la France et en Île-de-France.

Avec 21,7 % de passoires énergétiques et 47,5 % de logements classés de E à G parmi les résidences principales, l’Île-de-France présente la situation la plus défavorable. Cela s’explique notamment par la part importante des logements de petite taille dans cette région (43 % de logements de moins de 60 m² contre 27 % en moyenne), ces logements ayant les taux de passoires les plus élevés (31,3 % pour les moins de 30 m² ; 19,7 % entre 30 et 60 m²).

Pour rappel, les lois Énergie et climat de 2019 et Climat et résilience de 2021 ont introduit une exigence minimale de performance énergétique pour la location des logements. Depuis le 1er janvier 2023, sont considérés « énergétiquement décents » les logements présentant une consommation conventionnelle en énergie finale inférieure à 450 KWh/m²/an. En 2025, seront qualifiés de « décents » les logements de classe A à F, en 2028 ceux de classe A à E et en 2034 ceux de classe A à D.

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