Îlots de chaleur urbains : réagir face à l'urgence

Rédigé par

H HXPERIENCE

3200 Dernière modification le 23/06/2023 - 11:33
Îlots de chaleur urbains : réagir face à l'urgence


L’augmentation des températures en ville, ou îlots de chaleur urbains, ne fait que s’amplifier. Alors que 2/3 de la population vivra en ville en 2050, il est urgent d’agir ! Focus sur cette problématique et les pistes pour lutter contre les îlots de chaleur. 

Qu’est-ce que le phénomène des îlots de chaleur urbains (ICU) ?

Le phénomène des îlots de chaleur urbains n’est pas récent. Il a été mis en évidence pour la première fois au XIXe siècle par un certain Luke Howard. Le météorologiste a ainsi mis à jour une différence de température entre le centre de Londres et sa périphérie de l’ordre de quelques degrés.
Le terme d’îlots de chaleur urbains (ICU) a par la suite émergé pour qualifier l’élévation des températures en ville par rapport aux périphéries. Ces microclimats urbains ont eu tendance à devenir de plus en plus marqués avec les années et le développement des villes. La formation des îlots de chaleur urbains dépend de nombreux facteurs, parmi lesquels : 

•    Les matériaux utilisés pour la construction des bâtiments ou des infrastructures urbaines (goudron, asphalte…) possèdent souvent un faible albédo (c’est-à-dire la capacité à réfléchir les rayons du soleil). Autrement dit, certains matériaux ont tendance à absorber davantage la chaleur que d’autres.

•    L’absence de végétation et d’eau dans les villes conduit à une élévation des températures car les arbres favorisent l’évacuation de la chaleur. La végétation aide en effet à rafraîchir l’air par évaporation. Autre problème, l’eau en ville s’évapore souvent très rapidement à cause de l’imperméabilité des sols urbains. Elle n’a plus le temps de rafraîchir l’atmosphère.

•    La morphologie urbaine peut aussi influer sur les îlots de chaleur : selon la taille ou l’espacement des bâtiments, la chaleur peut avoir du mal à s’évacuer. Par exemple, un bâtiment de grande hauteur permet d’augmenter l’ombre et de diminuer le rayonnement du soleil. La densité urbaine joue également un rôle dans la formation d’îlots de chaleur.

•    La circulation de l’air et les conditions climatiques générales de la région : bien qu’ils touchent toutes les villes, les îlots de chaleur urbains sont moins fréquents dans les lieux au climat froid. De la même manière, la circulation de l’air influe sur la création d’îlots de chaleur urbains. Ainsi, si la circulation de l’air est forte, la chaleur ressentie sera moins forte. À l’inverse, un vent faible laissera stagner les masses d’air et augmentera la sensation de chaleur.

•    Les activités humaines produisent souvent beaucoup de chaleur et contribuent grandement à la formation d’îlots de chaleur dans les villes. On pense notamment au chauffage, à la climatisation, aux usines, à la circulation des véhicules, etc.
Globalement, le phénomène des îlots de chaleur urbains tend à s’accentuer la nuit. En effet, la chaleur accumulée au cours de la journée à tendance à se libérer en fin de journée pour atteindre son maximum en pleine nuit. La ville est alors recouverte d’une bulle de chaleur.

Quelles en sont les conséquences ?

Les îlots de chaleur urbains entraînent une élévation de la température entre la ville et la périphérie allant de 3 à 10 degrés selon les zones. Ils provoquent ainsi différentes conséquences :

•    Ils diminuent la qualité de vie en ville (« stress thermique ») et amplifient l’intensité des épisodes de canicule. Les habitants des villes voient leur qualité de vie baisser surtout s’ils vivent sous un climat chaud. Ils doivent alors se rafraîchir par divers moyens ce qui entraîne une augmentation des dépenses énergétiques (utilisation de la climatisation, hausse du nombre de douches, etc.).
•    Ils augmentent la pollution dans les villes. Le « smog » typique des villes est formé d’un brouillard constitué de polluants atmosphériques comme les particules fines d’ozone. En présence d’îlots de chaleur, il s’évacue moins bien. Cette pollution excessive de l’air peut entraîner des maladies respiratoires chez les personnes fragiles.

Plus encore, les îlots de chaleur urbains ont un effet sur le climat. On observe ainsi dans les villes où les îlots de chaleur urbains sont les plus denses :
•    Une augmentation des orages et des phénomènes d’averses violents ;
•    Une diminution de l’humidité, des brumes et du brouillard permettant d’évacuer les particules et pollens de l’air.
Globalement, les conséquences néfastes des îlots de chaleur urbains risquent de s’aggraver considérablement sous l’effet du réchauffement climatique.

Quelles solutions ?

Repenser l’espace urbain, la conception des bâtiments, la régulation énergétique… Hxperience aborde plusieurs solutions efficaces pour rafraîchir les villes dans le webinaire : « Comprendre les îlots de chaleur urbains pour agir efficacement ».  En partenariat avec Verdi, spécialiste de l'aménagement des territoires et de la lutte contre les ilots de chaleur urbains, ils abordent : 
•    La compréhension du phénomène à l’origine des ilots de chaleur. 
•    La modélisation de la température urbaine.
•    La projection des impacts des aménagements urbains.

Crédit photo : https://fr.depositphotos.com


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