Géothermie, solaire thermique et chaleur fatale adoubés par Agnès Pannier-Runacher
La ministre, invitée aux Rencontres de la transition énergétique organisées par la Fedene, a vivement invité les collectivités à exploiter les énergies disponibles sur les territoires.
" Ce qui est nouveau par rapport à l'année dernière, c'est que nos métiers prennent désormais la lumière. Jusqu'alors, on parlait peu des économies d'énergie, et uniquement pour le logement individuel. La décarbonation de la chaleur est dorénavant au cœur des enjeux, car c'est le défi de la décennie. " Ce sont les mots de Pierre de Montlivault, président de la Fedene à ses adhérents lors de la 27e édition des Rencontres de la transition énergétique. Les défenseurs de la chaleur renouvelable et de récupération s'étaient donnés rendez-vous ce jeudi 21 septembre à Paris pour débattre de ce fameux défi et rappeler les ambitions de la fédération.
Sur sa feuille de route, la Fedene vise notamment que la France dispose d'une chaleur plus qu’à moitié verte (renouvelable et de récupération) dès 2030. " C’est plus que doubler par rapport à aujourd’hui ", précise-t-on au sein de l'organisation. Les professionnels espèrent également d'ici sept ans compter non par 5 % mais 10 % de la chaleur consommée assurée par des réseaux de chaleur, ainsi qu'une production de froid renouvelable et efficace multipliée par trois d’ici 2030.
Plus de réseau de chaleur et moins de TVA sur le froid
Cette feuille de route suppose cependant la mise en œuvre notamment de mesures législatives. La Fedene milite entre autre pour une proposition de loi engageant toutes les collectivités de plus de 10 000 habitants à étudier l’opportunité de créer un réseau de chaleur. Elle espère également une TVA réduite sur les ventes de froid par un réseau de froid urbain ou une pompe à chaleur géothermique.
Pour parvenir à ces objectifs, une restructuration opérationnelle est également à étudier. La Fedene voudrait notamment voir fleurir des contrats de performance énergétique (CPE) en cas de soutiens publics dans l’habitat collectif ou le tertiaire. En revanche, l'organisation voudrait tirer un trait sur les contrats de chauffage qui ne prévoient pas d’objectifs d’économies d’énergie réelles.
Invitée d'honneur à ces rencontres, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a appelé les élus à "se saisir du sujet de la chaleur et du froid" : "De nombreux territoires disposent d’un potentiel important en géothermie, en solaire thermique ou en chaleur fatale à proximité. Ce sont autant d’atouts pour planifier la transition de tous nos territoires ", a-t-elle déclaré.
La ministre a également hissé l'étendard pour l'émancipation de la chaleur de récupération, en espérant la mise en place rapide de l’abaissement du seuil règlementaire d’obligation d’étude de faisabilité de la récupération de la chaleur émise par un site industriel et la mise en place d’un mécanisme de couverture des risques pour ces investissements, qui permettent de chauffer une ville ou un autre site industriel à partir de cette chaleur récupérée.
Agnès Pannier-Runacher a enfin insisté sur l’enjeu du froid avant de mentionner la géothermie et la biomasse, " des sources d’énergie locales et renouvelables à la portée des collectivités ". Un dispositif de soutien aux systèmes de cogénération à partir de biomasse devrait d'ailleurs bientôt voir le jour.