Gaz dans le bâtiment : les clés pour comprendre

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CLER La rédaction

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426 Dernière modification le 12/09/2023 - 10:01
Gaz dans le bâtiment : les clés pour comprendre


Le CLER-Réseau pour la transition énergétique a pris part à la concertation nationale « Accélérer la décarbonation du secteur du bâtiment ». Celle-ci place l’interdiction d’installation de chaudières gaz dans le bâtiment au cœur des discussions. Décryptage.

Du 5 juin au 28 juillet, la concertation « Accélérer la décarbonation du secteur du bâtiment » a réuni une pluralité d’acteurs pour échanger sur les solutions alternatives aux chaudières fossiles dans le secteur du bâtiment. Avec la loi sur la transition énergétique et la croissance verte, votée en 2015, la France s’est fixée un cap ambitieux : rénover l’ensemble du parc de bâtiments pour atteindre les objectifs de neutralité carbone fixés à l’horizon 2025. Il s’agit de disposer d’un parc immobilier dont l’ensemble des bâtiments sont rénovés en fonction des normes « bâtiment basse consommation » ou équivalent (classe A ou B du diagnostic de performance énergétique). 

Aujourd’hui, le bâtiment génère à lui seul 23 % des émissions de gaz à effet de serre.  L’objectif de cette concertation nationale est donc triple : faire baisser les consommations d’énergie du secteur, réduire son empreinte carbone et limiter les coûts liés à la facture d’énergie. Pour y parvenir, le gouvernement priorise la décarbonation, à travers le changement des systèmes de chauffage à énergie fossile (fioul ou gaz naturel). Dans sa feuille de route, la rénovation énergétique du bâtiment interviendrait dans un second temps.

Les points de vigilance

Le CLER-Réseau pour la transition énergétique s’accorde sur le fait qu’il faut sortir du tout fossile, mais défend un autre agencement des priorités. « Il faut d’abord réaliser des rénovations massives et performantes, en particulier des logements les moins bien classés E, F et G », explique Etienne Charbit, Responsable efficacité énergétique. La France compte 5,2 millions de passoires thermiques. Selon lui, l’interdiction d’installation des chaudières à gaz prônée par le gouvernement présente un risque social, avec une explosion des factures d’énergie. « Si l’on change seulement le système de chauffage avant d’isoler, les émissions de gaz à effet de serre vont certes baisser mais la consommation d’énergie va rester élevée », détaille-t-il.

Nos propositions

Si le CLER-Réseau pour la transition énergétique salue la réforme de MaPrimRénov’ à venir en 2024 – avec un pilier « performance » pour des travaux d’ampleur dans les passoires thermiques et un pilier « efficacité » pour les bâtiments classés A à D – il avance des pistes d’amélioration. Conscient qu’une rénovation énergétique coûte très cher, le CLER-Réseau pour la transition énergétique préconise une rénovation par étapes, avec un ordonnancement des travaux et une recherche optimale de la performance. « ll faut accompagner d’un point de vue technique et financier, avec un reste à charge qui tend vers zéro pour les plus modestes, et une dégressivité selon le revenu », explique Etienne Charbit. En outre, il propose d’instaurer une avance de fonds pour aider ces ménages à s’engager dans la rénovation. Afin de vérifier la qualité des travaux, un contrôle pourrait être instauré sur les chantiers. Une attention toute particulière doit aussi être portée sur la fraude. Enfin, dernière mesure clé : rendre obligatoire la rénovation d’un logement mal isolé dès la vente du bien. « Isoler et faire baisser les consommations d’énergie avant de changer le système de chauffage permettra de diviser par 4 à 8 les factures, et donc de faire baisser la précarité énergétique qui touche 12 millions de personnes », soutient Etienne Charbit.

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