Femmes et climat, quels liens ?

2108 Dernière modification le 08/03/2018 - 11:09
Femmes et climat, quels liens ?

A l’occasion de la journée des femmes, le 8 mars 2018, il n’est pas inutile de rappeler que les femmes sont parmi les populations les plus vulnérables au monde et sont donc les premières victimes du dérèglement climatique. Mais elles sont aussi porteuses de solutions concrètes.

A l’occasion de la journée des femmes, le 8 mars 2018, il n’est pas inutile de rappeler que les femmes sont parmi les populations les plus vulnérables au monde et sont donc les premières victimes du dérèglement climatique. Mais elles sont aussi porteuses de solutions concrètes.
 
70% des personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour sont des femmes

Journée internationale des femmes 2018

Thème 2018 de la Journée internationale des femmes (JIF) du 8 mars : «  L’heure est venue : les activistes rurales et urbaines transforment la vie des femmes »

Cette année, la Journée internationale des femmes s’inscrit dans le fil d’un mouvement mondial sans précédent en faveur des droits des femmes, de l’égalité et de la justice. Le harcèlement sexuel, la violence et la discrimination à l’encontre des femmes ont fait la une des médias et ont fortement suscité un débat public stimulé par une détermination affirmée à instaurer un changement. 

Dans le monde entier, des personnes se mobilisent pour un avenir plus équitable. Faisant écho au thème prioritaire de la 62e session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies, la Journée internationale des femmes attire également l’attention sur les droits et l’activisme des femmes rurales qui, bien qu’elles représentent plus d’un quart de la population mondiale, sont laissées pour compte dans chaque aspect de développement.

« L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles sont les véritables gageures de notre époque et le plus grand défi que le monde ait à relever en matière de droits fondamentaux. »
António Guterres, Secrétaire général de l'ONU.

17,5 heures par semaine à collecter l’eau

Les impacts du changement climatique (sécheresses, inondations…) menacent la sécurité alimentaire et les activités agricoles, majoritairement à la charge des femmes en Asie et en Afrique. Sans pour autant posséder la terre sur laquelle elles travaillent, elles perdent leurs moyens de subsistance. La raréfaction des ressources naturelles impacte aussi le temps de travail des femmes qui assurent les corvées d’eau et de bois, contribuant à leur précarisation : les aînées ont moins de temps pour exercer des activités rémunérées et les plus jeunes sont mises à contribution au détriment de leur scolarisation… Au Sénégal, par exemple, les femmes passent en moyenne 17,5 heures par semaine à collecter l’eau.

En cas de catastrophe naturelle, des risques supplémentaires

Lors d’événements climatiques extrêmes, les femmes sont aussi beaucoup plus vulnérables, notamment parce qu’elles n’ont pas acquis certaines compétences de survie (nager, monter aux arbres…). On estime que le risque de décès par les désastres naturels est 14 fois plus élevé chez les femmes et les enfants. En outre, en situation de migration, les femmes sont plus souvent victimes de violences, viols, traite…

Porteuses de solutions

Mais les femmes ne sont pas que des victimes, elle sont surtout les agents du changement en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. Dans une grande partie du monde, elles ont un rôle prépondérant dans la gestion des ressources naturelles et sont les premières sensibilisées à la dégradation de l’environnement. Leurs initiatives sont nombreuses, en particulier dans les secteurs de l’eau, de l’énergie, des déchets et du reboisement. De Pondichéry (Inde), où des groupes de femmes auto-gèrent une station de compostage, en passant par Cotonou (Bénin) où les « Gohotos » récupèrent les objets recyclables, jusqu’à Pintada (Brésil) où les habitantes apprennent à adapter leurs systèmes agricoles à la sécheresse, les femmes s’imposent comme des acteurs incontournables de la lutte contre le réchauffement.

Préambule de l’Accord de Paris du 12 décembre 2015 (extrait)

Reconnaissant leur rôle, l’Accord de Paris, issu de la COP21, a mentionné, pour la première fois, la nécessaire prise en compte de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes dans son préambule.

« Conscientes que les changements climatiques sont un sujet de préoccupation pour l’humanité toute entière et que, lorsqu’elles prennent des mesures face à ces changements, les Parties devraient respecter, promouvoir et prendre en considération leurs obligations respectives concernant les droits de l’homme, le droit à la santé, les droits des peuples autochtones, des communautés locales, des migrants, des enfants, des personnes handicapées et des personnes en situation vulnérable et le droit au développement, ainsi que l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et l’équité entre les générations. »

Les femmes et le climat

Article publié sur MEDDE
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