Construction durable : WO2 milite pour le mariage mixte boisé

Rédigé par

Anne-Sophie Tardy - Construction21

Responsable de l'éditorial

623 Dernière modification le 18/01/2024 - 11:40
Construction durable : WO2 milite pour le mariage mixte boisé

La construction bois connaît un avènement ces dernières années, soutenue par une réglementation de la construction neuve favorable aux matériaux biosourcés. Pourtant, entre contraintes incendie et marché du neuf en berne, le bois se montre-t-il résistant dans le secteur ? Focus avec WO2, promoteur immobilier spécialisé dans les bâtiments bas carbone.

2023 aura été une année plus que tumultueuse pour le marché de l’immobilier, tentant de résister, entre autres, à l’inflation, aux prêts bancaires insaisissables ou encore aux permis de construire qui se font désirer. Pourtant, au contraire de la fable des trois petits cochons, les constructions en bois semblent être restées solides dans la tempête. Chez WO2, si le président éxecutif Marc Lafont reconnaît que le marché a connu une année « moribonde », la signature qualitative et environnementale du promoteur immobilier estampillé bas carbone a su jouer en sa faveur. « Les clients souhaitent désormais des bâtiments avec une qualité d’usage différente de ce qui était pratiqué jusqu’à maintenant, avec un emplacement mieux choisi et des valeurs environnementales fortes. » Une stratégie qui pourrait paraitre opportuniste, au vu des tendances actuelles pour le bâtiment durable, mais qui provient véritablement de la souche de WO2.

Voile levé sur le brouillard d’eau

« Nous réalisons des bâtiments en bois depuis 2014, confie Marc Lafont. Très tôt, nous avons intégré un département R&D pour développer notre expertise sur les sujets techniques. Que ce soit pour le logement ou les bureaux, nous sommes allés plus loin que ce qu’oblige la norme, en particulier la réglementation incendie. » Le promoteur immobilier avait notamment déjà intégré une partie des prescriptions de la doctrine pompier avant sa sortie à l’été 2021. « Nos projets se font sur un temps long. Dès le premier coup de crayon, il faut avoir en tête que le bâtiment sera érigé cinq à dix ans plus tard. C’est d’ailleurs un vrai challenge pour les architectes et les bureaux d’études. Les choix de conception sont différents avec cette temporalité en tête. » Il n’empêche que cette projection dans le futur n’empêche pas certains questionnements sur les constructions bois.

Chez WO2, le principal sujet reste le bois visible non encapsulé. Si en logement, il disparaît la plupart du temps sous du plâtre, en immeuble de bureaux, le bois, qui se montre de plus en plus, se protège activement grâce au sprinklage. « Sur Marcadet Belvédère, le rez-de-chaussée et le premier niveau existants sont en béton, explique Marc Lafont, ensuite la totalité des poteaux et plancher sont en bois massif, CLT ou lamellé-collé. Les technologies de protection active s’imposent pour garder un maximum de bois apparent. » Le promoteur féru de bois retient pour quelques réalisations la technologie du brouillard d’eau. « Le réseau, plus petit, peut facilement être intégré au sein des autres réseaux techniques. En termes d’efficacité face aux risques incendie, l’équipement est équivalent au sprinkler, nous l’avons démontré au terme d’une campagne d’essai menée par notre département R&D. Il est en revanche beaucoup plus esthétique. » Car avec le bois, il s’agit évidemment de construire écolo, mais aussi de construire beau.

Un coût sans langue de bois

« Nous poussons l’utilisation du bois au maximum, confie le président de WO2. Le béton continuera d’être utilisé pour les sous-sols, les fondations, pour le noyau du bâtiment. Cela permet d’assurer le contreventement. » Quid d’ajouter du bois sur la facture ? « Aujourd’hui, nos projets ont des coûts travaux en ligne avec nos concurrents du marché, même ceux en 100 % béton. Il n’y a pas de frein économique à faire du bas carbone. » D’ailleurs, pour continuer à faire baisser le bilan carbone des réalisations, Marc Lafont estime que le travail doit également être fait sur les autres lots notamment sur les lots techniques. « Pour ces derniers, à la différence d'une façade, beaucoup de composants viennent de partout dans le monde. La RE2020 aide d’ailleurs à optimiser ces lots techniques et à augmenter ceux disposants de FDES . Sans mauvais jeu de mots, on dépense beaucoup d’énergie pour mieux comprendre ces lots. » Et pour s’inspirer, le promoteur immobilier regarde au-delà des frontières, en Norvège. « Nous avons pu découvrir récemment un hôtel, un IGH, très bas carbone où l’utilisation du bois a été poussée très loin. C’est ce que nous cherchons à faire sur nos bâtiments. » Une belle résolution à suivre chez WO2 pour 2024.

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