Biodiversité urbaine, une mission de haut vol
Stéphanie Gréaud
Depuis 2021, La Poste Immobilier développe une démarche exigeante d’amélioration de la biodiversité sur son parc immobilier et ses espaces verts. Pour y parvenir, elle a défini des objectifs chiffrés de surfaces sur lesquelles aménager des espaces favorables à la biodiversité.
L’amélioration de la biodiversité sur ses sites est un enjeu identifié par le Groupe La Poste depuis plusieurs années. Mais en 2021, il a été décidé de passer à l’échelle supérieure avec un objectif d’amélioration d’un million de mètres carrés d’espaces verts, soit 10 % de la surface du parc d’espaces verts , déclinés sur l’ensemble de ses sites en France métropolitaine et dans les outre-mer d’ici 2030. La définition d’un objectif chiffré, mais aussi d’un budget (plus d’un million d’euros en 2022) permettent d’établir un cap pour les équipes opérationnelles, chargées de mettre en place des actions diverses. Celles-ci ne sont pas choisies au hasard.
Afin d’assurer la pertinence des aménagements favorables à la biodiversité, La Poste Immobilier, en tant que propriétaire des sites postaux, s’entoure d’entités expertes. Un diagnostic écologique est systématiquement commandé à des bureaux d’étude, notamment des écologues pour s’assurer des actions pertinentes à mener (La Poste Immobilier s’est fixé un objectif de 200 diagnostics d’ici 2030). Celles-ci dépendent souvent du contexte (état du site, type d’activités sur site, climat local, etc.) Une fois le diagnostic établi, La Poste Immobilier sélectionne les aménagements : tonte raisonnée, éco-pâturage, plantation prairie et arbres, ruches et hôtels à insectes, etc. Une fois les solutions déployées, il est important d’établir un suivi pour évaluer leur succès.
Pour cela, La Poste Immobilier travaille avec la CDC Biodiversité mais aussi avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO), partenaire depuis 2019. A titre d’exemple, le dispositif des Refuges LPO permet d’inscrire les sites postaux éligibles au programme, en faisant ainsi des terrains où la faune et la flore sauvages sont protégées selon les principes de la charte des Refuges et des quinze gestes favorables à la biodiversité qui en découlent (zéro-phyto, limitation de la pollution lumineuse, de l’emprise au sol, compost, récupération des eaux et mise à disposition pour la faune, etc.) Mi-2023, La Poste Immobilier comptait ainsi 19 Refuges LPO répartis sur toutes les régions de France métropolitaine.
Des solutions à l’échelle du bâtiment, exemple de Rennes Colombier
La Poste Immobilier expérimente de nouvelles solutions pour améliorer l’état de la biodiversité en France. Nombre d’entre elles ont démontré leur efficacité. C’est le cas de Rennes Colombier, un site urbain qui regroupe plus de 500 collaborateurs. Rennes Colombier est Refuge LPO depuis 2013, ce qui en fait le premier Refuge LPO du groupe, à l'origine du partenariat entre les deux entités.
Plusieurs aménagements ont été réalisées : plantation d'essences locales, mise en place de 18 abris, murets en pierre, abris à insectes, nichoirs pour mésanges, moineau domestique et martinet noir, bassins avec menthe aquatique, abreuvoir, gîtes pour chiroptères. La création d’une toiture-terrasse a permis le développement de vastes zones végétalisées, la pose de jardinières ou encore la construction d'une spirale à insectes. Un nichoir à mésange sur la terrasse du 3e étage a été utilisé et a donné lieu à des naissances.
Les résultats sont particulièrement encourageants puisque le site est passé de 39 espèces de faune et de flore à 103 en 2022 selon la LPO Bretagne. En effet, des comportements de nidification ont récemment été observés pour la tourterelle turque et le moineau domestique. Dans la continuité, un système de repasse est installé depuis 2022 et devrait aider à la nidification des martinets noirs sur les cinq nichoirs triples du bâtiment.
Formation des collaborateurs et sensibilisation des publics
Au-delà de solutions techniques, La Poste Immobilier tient également à sensibiliser ses collaborateurs, maillons essentiels de l’amélioration de la biodiversité des sites postaux. L'objectif est de proposer des conférences régulières sur site pour encourager la réalisation d’actions favorables à la biodiversité, hors de la vie salariée (aménagement dans les jardins ou sur les balcons personnels). En parallèle, des actions concrètes sur les espaces verts du site sont effectuées, comme la création de nouveaux abris pour la faune, la plantation de plantes aromatiques ou la participation à des programmes de science participative tels que le Spipoll (Suivi photographique des insectes pollinisateurs)" ou Sauvages de ma rue.
Outre la formation interne, le Groupe La Poste œuvre à sensibiliser les populations voisines sur ses sites. En Bretagne par exemple, des ateliers d'animation autour des aménagements des jardins, la présentation du programme des Refuges LPO pour les particuliers et les programmes de sciences participatives comme le comptage Oiseaux des jardins ou Mission hérisson sont développés.
Quels outils de mesure pour évaluer la pertinence des actions ?
L’évaluation des actions favorables à la biodiversité est essentielle pour définir la réussite d’un projet. Ainsi, lorsque c’est possible, La Poste Immobilier intègre des certifications tels que BiodiverCity et Effinature dans sa programmation immobilière. La Maison de l’Innovation à Nantes et Marseille Triangle sont ainsi en cours de labellisation.
Afin d’agir concrètement sur ses émissions de gaz à effet de serre, deux branches du Groupe La Poste (La Banque Postale et le Courrier Colis) intègrent depuis plusieurs années les projets favorables à la biodiversité dans leur « Fonds Carbone », désormais appelé le Fonds impact climat et biodiversité, un dispositif interne, volontaire et inédit, de monétisation de l’empreinte carbone de leurs activités agissant en faveur de la décarbonation.
La Poste Immobilier participe également à la démarche du Groupe La Poste sur le Global Biodiversity Score (GBS), un outil de mesure d’empreinte sur la biodiversité. Une première version des résultats a été présentée en comité de pilotage fin septembre.
Pour le Groupe La Poste, il est essentiel d’être acteur de la lutte contre la destruction de la faune et la flore et de la préservation du monde du vivant mais aussi d’anticiper les enjeux auxquels la planète est confrontée. C’est le cas de la gestion de l’eau, sujet sur lequel le Groupe développe actuellement une politique et des actions à mettre en place dès 2024.
Un article signé Célia Darrisse, cheffe de projet immobilier durable et référente biodiversité et Glenn Le Colleter, inspecteur technique et référent biodiversité région Ouest - La Poste Immobilier
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