Bientôt un pic mondial de demande en énergies fossiles

Le rapport annuel de l'AIE, paru mardi 24 octobre, l'affirme : nous n'en avons pas fini avec le gaz, le pétrole et le charbon... Mais pour la première fois, une échéance se dessine.

Chaque année, l'Agence internationale de l'énergie publie un état des lieux complet de la situation énergétique autour du globe. Un document qui prend une importance particulière à un peu plus d'un mois de la Conférence de Dubaï de 2023 sur les changements climatiques (COP 28). 

Ce que l'on retient de l'édition 2023 du rapport ? Une double tendance qui se renforce : la production d'énergies renouvelables explose partout dans le monde... Mais la demande en énergies fossiles également. En fait, les investissements dans le charbon, le pétrole et le gaz ne devraient pas baisser dans les prochaines années, bien au contraire : ils devraient atteindre leur pic avant 2030, soit plus tôt que ce que beaucoup prévoyaient jusqu'alors. Après cette échéance inédite, une — faible — baisse devrait s'opérer – très – progressivement. Selon les prévisions de l'agence, les énergies fossiles représenteraient encore 73 % de la consommation mondiale d'énergie en 2050, contre 80 % aujourd'hui.

Le hic ? Malgré certaines tendance positives, avec par exemple des investissements dans les énergies propres de +40 % depuis 2020, en l'état, la présence des énergies fossiles restera trop forte dans les quelques années à venir pour tenir les objectifs de l'Accord de Paris en 2015 (soit, limiter la hausse des températures moyennes mondiales à 1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle). Pour conjurer le sort, l'AIE invite donc dans son rapport à adopter des « politiques plus fortes » en faveur de la transition énergétique et d'une plus grande part d'EnR dans le mix énergétique mondial (vers les 50 %, contre environ 30 % actuellement).