L'Ademe, tout feu tout flamme sur le bois

Rédigé par

La rédaction C21

587 Dernière modification le 21/11/2023 - 12:02
L'Ademe, tout feu tout flamme sur le bois

A l'heure de la chauffe hivernale, et alors que la directive RED III fixe un nouveau cap ambitieux à 42,5 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie pour 2030, le bois-énergie représente pour l'Ademe un enjeu stratégique à maîtriser au vu de son impact environnemental.

" Avec près d’un tiers du territoire métropolitain couvert de forêts, le bois est la première source d’énergie renouvelable en France. " Voici la déclaration d'amour que l'Ademe vient de faire au bois-énergie dans un communiqué de presse. Une déclaration d'amour tout de même nuancée. " Le bois énergie est l’une des énergies les moins chères et présente des atouts propres aux énergies renouvelables, mais a également des impacts sur l’environnement " reconnait l'agence. Dans son AVIS « Bois Energie » publié ce mois-ci, l’Ademe en qualifie ainsi les contours et fait des recommandations pour les réduire.

Premier constat, le bois énergie représente 33 % de la consommation d’énergie primaire (cheminées, inserts, poêles et chaudières à bûches ou granulés) issue de sources renouvelables, largement devant les autres énergies renouvelables. Dans les logements collectifs ou sur les sites industriels, ce sont des chaufferies qui s’approvisionnent en bois issus de la forêt, en résidus de bois des scieries, en déchets de bois, en bois d’élagage de haies ou de bocage.

Au-delà, le bois-énergie présente " de nombreux atouts ", souligne l'Ademe, tels que sa contribution à l’indépendance énergétique et à l’amélioration de la balance commerciale nationale grâce à la baisse des importations des énergies fossiles, des emplois difficilement délocalisables ou encore une meilleure maîtrise de la facture énergétique des ménages. 

Pour autant, note l'Ademe, " la chaleur produite à partir de bois peut générer des impacts sur l’environnement, qu’il faut objectiver pour mieux les comprendre et apporter des solutions. Plusieurs études scientifiques montrent que la contribution du bois-énergie à l’atténuation du changement climatique dépend du type de ressource utilisée et des pratiques forestières. Selon les pratiques, le bilan carbone du bois-énergie peut s’améliorer ou se dégrader. Néanmoins, dans la grande majorité des cas, le bilan carbone reste bien meilleur que celui des énergies fossiles. "

Le bois prend une bûche par l'Ademe

Reste que, pour assurer une production verte de la chaleur grâce au bois, l'Ademe émet plusieurs recommandations. Dans les zones couvertes par un plan de protection de l'atmosphère, notamment, l'organisation recommande d'éviter d'installer de nouveaux appareils de chauffage au bois bûche, sauf lorsqu'il s'agit de remplacer des appareils anciens et des foyers ouverts par des équipements performants. " Cette préconisation doit toutefois également tenir compte du fait que le chauffage individuel au bois reste l’une des solutions les moins chères pour se chauffer. La situation des ménages récoltant leur propre bois et / ou en situation de précarité énergétique doit ainsi être examinée " précise l'Ademe.

Autres recommandations émises par l'agence, améliorer la traçabilité du bois forestier, favoriser les pratiques sylvicoles permettant d'augmenter la production de bois-énergie tout en optimisant les stocks de carbone en forêt ou encore renforcer l'isolation des bâtiments pour réduire les besoins de chauffage et accélérer le remplacement des appareils fonctionnant aux énergies fossiles ou au bois individuel anciens.

La publication AVIS de l'Ademe sur le bois-énergie est disponible en téléchargement.

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