Plantation photovoltaïque massive en plein désert dubaïote
Loin de la sobriété énergétique, les Emirats arabes unis prennent cependant le chemin des énergies renouvelables, à l'instar de la création de l'un des plus grands parcs solaires au monde installé à une heure de Dubaï. Objectif, atteindre la capacité de production de 5 GW en 2030.
Si Dubaï a été lourdement, et à raison, pointée du doigt pour son exubérance consumériste éloignée des considérations environnementales défendues à la COP28 dont elle était l'hôte début décembre, la ville semble avoir profité de son dynamisme économique pour développer également des projets plus vertueux que les très controversés station de ski indoor et aquarium géant où logent entre autres des requins marteau. C'est le cas de la centrale solaire Mohammed ben Rashid Al-Maktoum étendue sur 77 km² en plein désert à environ 50 km de Dubaï.
Lire aussi : Dubaï, grandeur et misère d'un paradoxe vert
Initié en 2013 avec une première phase plutôt timide, à savoir l'installation de 13 MW, le projet en est désormais à profiter de la phase 4, inaugurée le 7 décembre dernier en pleine COP, qui comprend à elle seule la capacité de 950 MW. Chaque phase a pu se concrétiser par l'investissement de différents maîtres d'oeuvre tels que l'espagnol TSK pour la phase 2 et EDF Renouvelables pour la phase 3. En tout, 1,5 GW sont produits grâce aux panneaux solaires photovoltaïques puis directement injectés dans le réseau électrique, aujourd'hui majoritairement alimenté par les centrales gaz qui fleurissent le long des routes.
PV le jour, gaz la nuit
Pas de stockage d’énergie, donc, tout est consommé directement, tel un symbole du mode de vie dubaïote. 16 % de la consommation énergétique de Dubaï est d'ailleurs couverte par cette centrale. La nuit, le gaz reprend ses droits intégralement pour faire tourner les systèmes de climatisation et illuminer les gratte-ciels. La centrale bénéficie de différentes technologies, entre panneau fixe ou inclinable, bifacial pour capter aussi l'énergie solaire par réversibilité ou non.
Complexe de Napoléon ou volonté de toujours faire plus que le voisin, la centrale Mohammed ben Rashid Al-Maktoum doit atteindre avant 2030 les 5 GW de capacité de production. De quoi couvrir, à terme, un quart de la consommation énergétique de l'émirat.
Lire aussi : Sustainable city à Dubaï, oasis nette zéro énergie au milieu des gratte-ciel