Eric Pozzo-Deschanel : « Eco-Touch d’OGGA apparaît comme la première brique de simplicité dans un logement »

Rédigé par
Vincent ROUSSEAU

Responsable UX/UI Design

2464 Dernière modification le 12/07/2018 - 10:46
Eric Pozzo-Deschanel : « Eco-Touch d’OGGA apparaît comme la première brique de simplicité dans un logement »

Il imagine, conçoit et préfigure les habitations d’aujourd’hui, mais surtout de demain. Avec 15 000 logements en production cette année en France, Bouygues Immobilier est un promoteur précurseur de tendances qui a fait le choix du 100% connecté. Une vision de la smart-home partagée par OGGA, qui est d’ailleurs retenu pour des logements pilotes et un appartement « labo ». Rencontre avec le directeur du Pôle Smart Buildings de Bouygues Immobilier, Eric Pozzo-Deschanel…


Dans un groupe comme Bouygues Immobilier, pour la construction de logements, 
qu’est-ce que l’on recherche quand on pense smart-home et smart-building ?
Eric Pozzo-Deschanel : Notre priorité est de répondre à des attentes exprimées, ou pas encore d’ailleurs, par nos clients. Nous ne sommes pas un centre de recherches, nous concevons et construisons des logements. Donc nous essayons d’imaginer des solutions qui vont apporter du mieux vivre aux occupants. Cette posture nous l’adoptons pour la majorité de nos projets, et sur ce sujet du logement connecté particulièrement car c’est très nouveau, ce n’est pas encore dans les usages et dans les habitudes des gens, donc il faut avoir une vision globale.

Concrètement, qu’est-ce que doit apporter une solution de smart-home ?
Eric Pozzo-Deschanel : Elle doit faciliter la vie des gens, c’est-à-dire offrir de la simplicité au quotidien. Pour cela nous attendons qu’elle rende des services… qu’ils existent déjà ou qu’ils soient encore à imaginer. On ne parle pas là de faire de la domotique, d’installer des automates gadgets, car cela fait longtemps que ça existe et ça n’a pas trouvé d’intérêt auprès du grand public car c’est trop cher. Maintenant on confère du mieux vivre, des évolutions adaptées aux gens qui habitent : que ce soit une personne seule, un couple, une famille avec des enfants, des seniors, etc. Chacun doit avoir une maîtrise, un pilotage des différents domaines qu’il souhaite : la sécurité, les consommations énergétiques, le confort, la température… Des choses que l’on ne pouvait pas faire avant. 

L’avenir est à l’interopérabilité des systèmes

La majorité des logements que vous produisez sont-ils équipés de ces services ?
Eric Pozzo-Deschanel : Tout à fait. En 2017, 70% des 12 000 logements que le groupe a développé seront connectés à leur livraison. Cette année, on sera à 100% des logements mis en production. Il s’agit évidemment de solutions techniques diverses et variées, plus ou moins sophistiquées et évolutives, mais on peut annoncer qu’ils seront tous connectés, c’est un objectif stratégique de l’entreprise ! 

Quelles sont les fonctions qui, à moyens ou longs termes, vont arriver sur le marché et se développer ?
Eric Pozzo-Deschanel : Il y a déjà celles qui répondent à de vraies attentes. En numéro 1, on le voit bien, c’est la maîtrise de des consommations d’énergie et des dépenses. Avec des gestes simples, pouvoir couper les lumières sans avoir à faire le tour de son logement, c’est apprécié par les gens. Ils veulent aussi avoir la possibilité de vérifier à distance si tout fonctionne dans leur appartement ou leur maison. Ce sont des choses certes un peu basiques, mais qui, quand elles sont proposées aux habitants, leurs deviennent rapidement essentielles.

Après, l’avenir est l’interopérabilité des systèmes. Par exemple, il ne faut plus imaginer que le chauffage de son appartement reste indépendant des autres fonctions de son appartement, voire de l’immeuble. Par exemple, les appareils de détection d’ouverture de fenêtre et la chaudière doivent communiquer pour optimiser leur fonctionnement, et assurer à l’habitant une vraie maîtrise des températures et des consommations. Mais en plus, les mêmes détecteurs d’ouverture de fenêtre doivent aussi pouvoir communiquer avec une alarme et ce afin d’éviter la multiplication de produits et donc le renchérissement des installations…  Plus largement il faudra que les solutions permettent d’avoir cette vision à l’échelle d’un immeuble, d’un quartier, d’une ville. C’est ce vers quoi on va aller mais ce n’est pas encore démocratisé. Pour cela, un travail de pédagogie et d’accompagnement des fournisseurs, des installateurs et des clients doit être mis en œuvre. 

Un fournisseur doit apporter de la simplicité à l’utilisateur… Et à l’installateur

Qu’attendez-vous d’un fournisseur de ce genre de technologies ?
Eric Pozzo-Deschanel : J’attends qu’il nous propose des solutions qui soient pensées en amont pour être utilisée par Monsieur et Madame Michu. Il ne faut surtout pas que ce soit de la technologie pour les technophiles et les geeks. C’est vraiment la première attente que je peux exprimer. Mais cette simplicité doit aussi être ressentie par les poseurs. Nous avons des filières d’installateurs compétents qui ne doivent pas rencontrer de problème à mettre en œuvre un nouveau produit. S’il faut un ingénieur de Supélec ou un informaticien pour l’installer, c’est rédhibitoire !  

C'est ce que tous les fournisseurs ont en tête, selon vous ?
Eric Pozzo-Deschanel : Oui globalement, mais dire qu’ils y sont tous parvenus, ça reste à démontrer. Car nous avons eu des retours d’électriciens qui se plaignent de la complexité à installer tel ou tel produit, du temps qu’ils mettent pour y arriver. Alors lorsque vous avez un grand nombre de logements à équiper, les coûts de main d’œuvre deviennent trop lourd. C’est pour cette raison qu’il faut être sélectif. 

fait évoluer la façon et le moment de passer les marchés de travaux

Les projets d’immeubles durent plusieurs années, avec forcément un délai assez long entre le choix d’une technologie
et l’emménagement de l’habitant… Est-ce une donnée importante ?
Eric Pozzo-Deschanel : Bien sûr ! C’est même plus qu’une donnée, cela devient chez nous un critère de réflexion sur la façon et le moment de passer les marchés de travaux. Cette problématique nous pousse à modifier nos habitudes. Parce que faire un appel d’offre sur la base d’un descriptif ne suffit plus si on ne veut pas être déceptif à la fin et rater la bonne évolution technique.

Pour certaines parties de lots, notamment sur tout l’univers smart, il faut passer la commande le plus tard possible avec des solutions évolutives. Un appartement a, en effet, une durée de vie longue et il faut être capable de rajouter des fonctionnalités dans le temps en suivant les progrès de la smart-home et l’appétence des occupants. C’est une vision nouvelle à avoir.  

Eco-Touch d’OGGA « Répond au premier critère : La simplicité »

Vous allez tester l’Eco-Touch d’Ogga dans un logement à partir du mois d’août.
Qu’est-ce qui vous a intéressé dans la philosophie de la société et de sa solution ?
Eric Pozzo-Deschanel : Elle répond justement à notre premier critère de choix : la simplicité. Si on imagine qu’un appartement connecté est composé de différentes briques essentielles à piloter : énergie, lumière, volet roulant, alarmes, etc… L’Eco-Touch apparaît comme la première brique de simplicité de ce système. C’est une solution évolutive qui parait facile à la mise en œuvre et intuitive à utiliser derrière pour les occupants de l’habitation.

Qu’attendez-vous du test de l’Eco-Touch ?
Eric Pozzo-Deschanel : Il s’agit de le mettre en condition réelle. Comme à chaque fois, nous nous mettons à la place de nos clients : des utilisateurs, mais aussi des installateurs pour valider in situ les promesses qui sont faites. Il est important également de partager ce retour d’expérience avec les différentes personnes qui sont parties prenantes dans ce type de projet pour être bien en phase.  

Le choix de solutions évolutives qui ne seront pas « has been » dans 2 ans.

OGGA participe à proposer des solutions innovantes dans cet univers de la smarthome à l’écosystème foisonnant.
Cela doit être passionnant d’en être un acteur majeur ?
Eric Pozzo-Deschanel : Oui ça l’est, mais en même temps il ne faut pas se perdre car tout va très vite, il y a beaucoup de solutions et elles sont en permanente évolution. Notre rôle est justement de s’assurer de leur pérennité, d’avoir un suivi dans le temps et de ne pas se laisser emballer par tout un tas de start-up qui sont plein de promesses, mais qui ne sont pas forcément capables d’industrialiser.

Le second écueil se situe au sein de la filière au sens large. Nous devons pousser les gens à partager notre vision et envie de l’innovation car c’est un milieu qui paradoxalement peut être conservateur et fermé. Je dirais donc qu’il ne faut pas avoir trop de solutions différentes pour qu’il y ait un suivi dans la relation clients, tout en faisant le choix de solutions évolutives qui ne seront pas « has been » ou abandonnées dans 2, 3 ou 5 ans. On ne prédit évidemment pas l’avenir, mais nous sommes très précautionneux pour que nos choix d’aujourd’hui, soient les réussites de demain ! 

LÉGENDE PHOTO : Eric Pozzo-Deschanel lors d’une table ronde du parcours Excellence du Futur du Congrès Entreprise du Futur 2018.

Partager :