La construction bois, c’est de la construction Hors-site !

628 France - Dernière modification le 26/02/2021 - 09:39
La construction bois, c’est de la construction Hors-site !

La construction bois ne peut réussir qu’en proposant des prix attractifs. Le seul moyen d’y parvenir est d’intégrer que c’est de la construction hors-site et préfabriquée et de concevoir pour la préfabrication !

La construction bois, c’est de la construction Hors-site, cela paraît couler sous le sens, les entreprises fabriquent dans leurs ateliers ou leurs usines, des murs à ossature bois, ou en CLT, des charpentes, etc. Pourtant, la règle numéro un de la construction Hors-site, le DfMA, Design for Manufacture and Assembly ou concevoir pour la préfabrication, n’est que très peu utilisé. Les acteurs amont de la construction sont formés à la construction classique du béton coulé sur le chantier, et quand ils conçoivent un bâtiment bois, et bien en général, sans s’en rendre compte, ils ne changent rien à leurs habitudes. Ils dessinent du bois à la place du béton mais c’est à peu près tout. Pas de rationalisation pour la préfabrication, pas d’optimisation des process, les industriels sont considérés comme des sous-traitants dans les méthodes d’achat.

Le résultat est sans appel, les projets sortent, mais dans la douleur, l’atteinte du budget est difficile voire impossible. Cela se fait soit par la recherche d’un complément exceptionnel de financement, soit par la baisse de la marge du maître d’ouvrage, soit par la pression sur les prix pour les entreprises. Dans tous les cas, ce n’est pas tenable et la construction bois ne peut pas se développer de cette manière. Ne pas comprendre que la construction bois c’est de la construction Hors-site, c’est courir le risque de ne pas la voir se développer.

Pour répondre aux nouveaux enjeux du XXIe siècle, la construction fait face à de nombreux défis, nos bâtiments doivent être plus intelligents, comme le sont nos téléphones et nos autos ; plus respectueux de l’environnement, économes en énergie à l’utilisation et à bas carbone à la construction, évolutifs et rapidement adaptables aux nouveaux modes de vie, et surtout plus rapides et moins coûteux à construire.

Les techniques traditionnelles doivent être améliorées, mais ce n’est pas suffisant, la construction va vers une transformation structurelle, la construction est le seul secteur qui n’a pas encore réalisé sa mutation industrielle et qui, là où les autres, industrie, agriculture, services, ont amélioré de manière spectaculaire leur productivité en 20 ans, la construction pèche par la faiblesse de sa productivité. Il est notoire que les coûts de non-qualité, les erreurs, représentent plus de 30 % du coût de construction pour moins de 1 % dans l’industrie. Ceci est le résultat d’organisations segmentées de méthodes et d’habitudes du passé.

Les bâtiments sont devenus complexes et nous utilisons pour les réaliser les méthodes et les organisations que nous utilisions il y a 40 ans, quand ils étaient simples. De nombreux pays, comme l’Angleterre, les Pays bas ou la Suède ont compris que la seule manière de vraiment changer la donne était de construire Hors-site, c’est à dire de produire des éléments dans des ateliers ou des usines, l’Angleterre a par exemple prévu de produire 75 000 logements par an construits Hors-site. C’est possible et cela permet de véritablement améliorer la qualité, de réduire l’impact carbone, les déchets et les coûts tout en reconstituant les marges de entreprises.

Il est même possible de transformer des usines et des emplois de l’industrie pour produire des éléments de construction comme des chambres d’hôpitaux, des écoles ou des logements. Il s’agit par contre d’un changement important, d’un nouveau paradigme qui doit être compris par les acteurs et accompagné et soutenu par le gouvernement. Nous pouvons prendre l’exemple des JO2024, la SOLIDEO dès le départ a annoncé très clairement la couleur.

 

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Rédigé par

Pascal Chazal