C21 sur le terrain : visite des usines Atlantic de chaudières et pompes à chaleur dans le Nord

Rédigé par

Amandine Martinet - Construction21

Journaliste

2667 France - Dernière modification le 14/12/2022 - 16:58
C21 sur le terrain : visite des usines Atlantic de chaudières et pompes à chaleur dans le Nord

 

Mercredi 22 novembre, nous avons été reçus par le fabricant français Atlantic, spécialisé majoritairement dans les systèmes de production de chauffage et de rafraîchissement.  Sur les 13 usines du groupe réparties sur le territoire, nous en avons visité deux en région Hauts-de-France : le site historique de Merville (59) et celui de Billy-Berclau (62), sorti de terre il y a six ans. Retour sur cette journée.  

 

Merville et Billy-Berclau sont les deux premiers sites de fabrication de pompes à chaleur et de chaudière en France pour la marque Atlantic. Chaque année, environ 200 000 équipements de chauffage, refroidissement et production d’eau chaude sanitaire y sont produits.  

 

Un marché qui se transforme 

Les appareils fabriqués chez Atlantic forment aujourd’hui un « marché très mouvant » selon Christophe Thebault, Directeur Marketing produit de la marque. Car oui, pour faire face à des événements tels que la crise sanitaire de la Covid ou la guerre en Ukraine et ses conséquences énergétiques mondiales, les entreprises ont dû se mettre au pas. Chez Atlantic, le mot d’ordre a été double : « de l’adaptabilité et de la conviction ».  
 

Les PAC poursuivent leur essor 

Le marché des PAC, Christophe Thebault y croit. Au cours de la visite, il annonce des prévisions de croissance de +35% en 2022 par rapport à 2021, c’est-à-dire entre 330 000 et 350 000 pompes à chaleur vendues par le groupe sur l’année sur le marché français.  Porté par le besoin de souveraineté énergétique et la hausse des prix des ressources fossiles, les solutions alternatives aux appareils de chauffage traditionnels et utilisant des énergies renouvelables ont le vent en poupe. « Nous n’avons aucun doute sur le fait que le marché des pompes à chaleur va continuer à se développer », a affirmé M. Thebault.  

 

Il faut ajouter à cela une conjoncture politique favorable, avec le renforcement des actions en faveur de la décarbonation et notamment l’évolution de plusieurs aides financières aux particuliers telles que MaPrimeRénov’, ou encore la rallonge de + 1 500 € pour le Coup de pouce chauffage pour le remplacement d’une chaudière au fioul : une « surprise » selon le Directeur marketing produit.
 

Chaudières : un bilan moins rutilant 

Côté chaudière, nous sommes plutôt sur le volet « adaptabilité ». Le « revers de la médaille » du boom des PAC, en somme, comme l’affirme M. Thebault. En 2022, c’est -25% de chaudières qui seront vendues par le groupe.   

En bas du classement, on retrouve le fioul, ressource particulièrement polluante, soumise à des fluctuations de prix et faisant l’objet d’une politique d’éradication progressive dans les foyers de la part du gouvernement. Selon les prévisions d’Atlantic, les chaudières fioul vont connaître une baisse des ventes de 28% cette année par rapport à l’année dernière, ce qui représentera au total entre 15 000 et 18 000 unités au maximum.  

 

Quelles autres solutions ?  

Les équipements hybrides font également partie des convictions d’Atlantic, même s’ils représentent encore un « marché modeste » selon Jean-Francis Clément, responsable du site de Merville. Il évoque notamment les solutions hybride au biogaz, particulièrement bien vendues en Italie, un pays qui ne dispose pas d’un très bon réseau électrique. Plus largement sur les ressources renouvelables, le fabricant assume se désengager du solaire thermique, qui ne représente pas « le meilleur retour sur investissement » selon Marc Ruzé, Directeur général Industrie. En revanche, Atlantic mise beaucoup sur le thermodynamique.    

Côté nouveautés produits, on note la nouvelle pompe à chaleur monobloc de la marque, IXTRA, affichée fièrement comme futur bestseller, mais aussi le développement de PAC collectives sur le site de Boz, au nord de Lyon.  

 

Des efforts pour limiter l’impact environnemental 

Au cours de notre visite à Merville et Billy-Berclau, nous avons souhaité en savoir davantage sur la politique de décarbonation au sein des usines Atlantic. Sur le site de Billy-Berclau, le plus récent (construit en 2016 – tandis que l’usine de Merville date de 1926 !), plusieurs actions ont été menées pour atténuer l’empreinte carbone des activités du groupe, d’après les informations que nous a transmises Olivier Roger, le responsable du site :  

  • Un système de récupération de chaleur par compresseur d’air a été mis en place pour chauffer l’eau des locaux  
  • L’éclairage LED a été privilégié  
  • Des bornes de recharge électriques sont mises à disposition en extérieur sur le site  
  • L’isolation thermique du bâti a été travaillée  
  • L’eau de pluie est récupérée et utilisée pour les toilettes et le nettoyage de l’usine  

Nous avons également appris par Marc Ruzé au cours de la visite que la récupération des chutes de matériaux était incontournable : « rien n’est jeté, tout est revalorisé. » Chez Atlantic, l’accent est également mis sur la réparabilité des produits, avec la garantie que toutes les pièces détachées soient encore disponibles pendant 10 ans même après l’arrêt d’un modèle.  

 

Sur les fluides frigorigènes, qui font l’objet d’une règlementation de plus en plus stricte pour des raisons environnementales, le responsable du site de Merville nous a indiqué que plusieurs tests de fluides naturels (propane) étaient actuellement en test en laboratoire. Le fluide utilisé pour le nouveau modèle monobloc IXTRA est le R-452B, faisant partie de la catégorie des fluides frigorigènes à faible potentiel de réchauffement climatique (GWP), non concernés par une future interdiction réglementaire à ce jour.  

 

Aujourd’hui, Atlantic affiche d’importantes ambitions pour les sites de Merville et Billy-Berclau : doubler la production d’ici 2025, et recruter environ 300 collaborateurs supplémentaires d’ici à 2023. Pour cela, des investissements à hauteur de 120 millions d’euros vont être effectués, notamment pour la création d’un nouveau centre technique dédié aux pompes à chaleur.  

 

Article rédigé par Amandine Martinet pour Construction21

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Modérateur

Soline Fahmy

Chargée de communication ville durable