3 questions à Marjolaine Meynier-Millefert, Députée de l’Isère et Vice-présidente de la Commission développement durable et de l’aménagement du territoire (Assemblée nationale)

Rédigé par

Communication CERTIVEA

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2420 France - Dernière modification le 22/01/2021 - 09:05
3 questions à Marjolaine Meynier-Millefert, Députée de l’Isère et Vice-présidente de la Commission développement durable et de l’aménagement du territoire (Assemblée nationale)

 

Suite de notre série d’interviews consacrée à l’urgence climatique. Découvrez les états des lieux dressés par des acteurs engagés et institutionnels, ainsi que leurs préconisations pour atténuer les effets du changement climatique, s’adapter à ses conséquences et tirer parti des opportunités engendrées par ces évolutions.

Aujourd’hui, nous vous proposons l’interview de la députée de l’Isère, Marjolaine Meynier-Millefert également Vice-présidente de la Commission Développement durable et de l’aménagement du territoire (Assemblée nationale).

Elle évoque les impacts du changement climatique dans les secteurs du bâtiment et du cadre de vie, ainsi que l’actualité législative liée à cette question. Elle partage par ailleurs ses recommandations, notamment en ce qui concerne l’action des collectivités, et présente les enjeux identifiés par la « Mission d'information sur la rénovation thermique des bâtiments » dont elle est la rapporteuse.

1. Quel est votre constat de la situation actuelle vis-à-vis du changement climatique dans le secteur de la construction, de l’immobilier ou plus généralement du cadre de vie ?

Vaste question ! La succession de crises d’abord écologique, puis sociale, puis sanitaire nous pousse à repenser en profondeur les enjeux du secteur des bâtiments.
Pour lutter contre le changement climatique, le secteur est bien conscient que, s’il représente aujourd’hui près de 25 % de nos émissions de gaz à effet de serre et que la France s’est donné comme objectif d’arriver à la neutralité carbone en 2050, il y a bien plus d’une marche à gravir.
Le maître-mot actuel est donc l’ambition. C’est l’ambition qui a gouverné à l’intégration des critères carbone, et plus largement environnementaux à la RE2020 qui succédera à la RT2012. Reste qu’une ambition, si elle n’est pas partagée, n’aboutira pas ; nous travaillons donc encore à rassembler et à faire consensus.

2. Quelle est l’actualité législative en lien avec l’urgence climatique et les recommandations pour améliorer la situation dans ce domaine. Qui doit agir et comment ? Quelle est votre vision concernant notamment l’action des collectivités ?

L’année passée, nous avons inscrit dans le dur l’objectif de neutralité carbone pour 2050 à l’occasion de la loi Energie-climat. Cette loi était également l’occasion de s’imposer des objectifs dans le secteur du bâtiment, pour accompagner nos concitoyens vers une rénovation énergétique toujours plus ambitieuse.
L’actualité législative est bien sûr le projet de loi émanant des propositions de la convention citoyenne qui devrait arriver en début d’année 2021. Ce texte s’approche d’une deuxième Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) puisqu’il touche à de nombreux aspects environnementaux. Il doit être l’occasion pour nous d’associer pleinement la société et de compléter les travaux démarrés sur la loi énergie-climat.
Le changement climatique n’est évidemment pas qu’une affaire nationale et à cet égard, la loi 4D (différenciation, décentralisation, déconcentration et décomplexification) devrait, selon moi, être le rendez-vous d’une meilleure coordination État/territoire. Les collectivités locales sont naturellement les mieux placées pour ajuster aux réalités du terrain les ambitions qui, sans elles, restent souvent théoriques.

3. Vous êtes rapporteuse de la Mission d'information sur la rénovation thermique des bâtiments. Quels sont les principaux enjeux de cette mission ? Quel est l’état des lieux ? les leviers d’action et freins pour progresser ?

La mission d’information a pour objectif de dresser une analyse des travaux sur la rénovation énergétique, qui ont foisonné depuis le lancement en 2018 du plan de rénovation énergétique des bâtiments, et de nourrir le texte de la convention citoyenne pour le climat sur le volet « se loger ».
Il y a un fort enjeu de stabilisation des dispositifs et d’articulation de tout ce qui existe dans la durée. Tout le monde a besoin de lisibilité pour pouvoir être vraiment efficace.
Et il y a sans doute aussi un état des lieux à faire aujourd’hui sur la gouvernance des enjeux de rénovation énergétique pour rendre celle-ci plus transparente. Pour le reste, la plupart des bonnes idées sont déjà sur la table ; la mission essayera de s’approprier efficacement tous les travaux déjà existants.

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