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C’est une première en France. AREA, filiale d’APRR, a ouvert en septembre 2020 sur 8 km une voie réservée au covoiturage sur l’autoroute A48, à l’entrée de Grenoble (Isère). Un tronçon particulièrement chargé aux heures de pointe. Cette mise en service a été rendue possible par la loi d’orientation des mobilités de décembre 2019, qui permet de réserver des axes dédiés sur autoroute au covoiturage, et non plus seulement aux bus et aux taxis. Concrètement, en cas de ralentissement, la voie de gauche (dans le sens Lyon-Grenoble) est réservée aux véhicules comptant au moins deux personnes à bord, et aux véhicules à très faibles émissions, ainsi qu’aux taxis. Une signalétique dynamique informe les conducteurs du passage en « mode réservé » de la voie de gauche, par l’affichage sur des panneaux lumineux d’un losange blanc sur fond noir (panneau expérimental par rapport au Code de la Route).

 

Objectif, lutter contre « l’autosolisme » et réduire ainsi d’autant les émissions de GES et de polluants atmosphériques. Un enjeu important, vu que Grenoble est la quatrième ville la plus embouteillée de l’Hexagone, selon le classement Traffic Index établi en janvier 2020 par le fabricant de GPS TomTom. Avant septembre 2020, AREA constatait que seuls 17 % des voyageurs étaient au moins deux dans leur voiture. Au plan national, on estime que 70 % des déplacements domicile-travail sont effectués dans des voitures individuelles.

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AREA accompagne les conducteurs dans le bon usage de cette nouvelle voie réservée en utilisant un système pédagogique de comptage du nombre d’occupants dans les véhicules. Ce dispositif innovant a été mis au point par la société Pryntec, constructeur et éditeur de solutions d’analyses vidéos intelligentes. Des caméras et des capteurs sont capables d’analyser en temps réel le taux d’occupation des véhicules quelle que soit leur vitesse, que leurs occupants soient installés à l'avant ou l'arrière, les conditions météorologiques ou de luminosité. Le système est couplé à un panneau à messages variables indiquant, le cas échéant, aux conducteurs qu’ils empruntent une voie sans y être autorisés.

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https://www.a480rondeau.fr/a-la-une/une-voie-dediee-au-co-voiturage-ouvre-sur-la48/

 

Récemment rebaptisé M6/M7, depuis le transfert de sa gestion vers la métropole de Lyon (Rhône), le tronçon situé au nord et au sud du tunnel de Fourvière est lui aussi passé au covoiturage. De chaque côté, une voie est réservée depuis la fin novembre aux véhicules qui transportent plus d’un passager. Eiffage Energie Systèmes a mis en place le système nécessaire en groupement avec Pryntec.

« Notre groupement avec Pryntec a décroché l’ensemble du marché, explique Serge Balmonet, directeur développement transport et mobilités Centre-Est d'Eiffage Énergie Systèmes. Il comprend notamment la fourniture, la pose, le raccordement et les qualifications des équipements du dispositif de contrôle, mais aussi les différents capteurs ou encore les panneaux à messages variables informant l’usager. »

Eiffage Énergie Systèmes / SO Dupont Renoux

Concrètement, ces voies sont effectives sur M6, au nord, entre l’échangeur de La Garde (Dardilly, sortie n°33) et celui du Valvert (Tassin-la-Demi-Lune, sortie n°36) et sur M7, au sud, entre l’échangeur de Pierre Bénite et celui de Confluence. Ces voies sont réservées aux véhicules transportant au minimum deux personnes, aux véhicules Crit'Air 0, aux taxis, et aux futurs bus express sur la partie Pierre-Bénite/Confluence.

Voies de covoiturage M6/M7, Grand Lyon

Les voies ouvertes au covoiturage à Lyon (Rhône) se situent aux abords du tunnel de Fourvière

Ces deux projets démontrent que cette solution est adaptable aussi bien sur autoroute qu'en milieu urbain dense. 

En termes de développement durable, l'enjeu est majeur : parvenir à réduire l'autosolisme et le nombre de déplacements de courte et moyenne distance. Dans un guide méthodologique sur le Développement du covoiturage régulier de courte et de moyenne distance, l'Ademe constate que « la mobilité locale, qui correspond à l’ensemble des déplacements de moins de 80 kilomètres, représente en distance    60 % de la mobilité totale et en volume 98 % des déplacements. Ces déplacements de moins de 80 km sont effectués pour 84 % en voiture particulière (VP), pour 7 % en transports collectifs urbains (TCU) et pour 4 % en train ».

L'Ademe ajoute que « c’est dans le cadre des déplacements professionnels, domicile-travail et domicile-étude que le taux d’occupation des véhicules est, de loin, le plus faible (1,08 en moyenne pour les déplacements domicile-travail, accompagnement familial inclus) et le seul qui ne croît pas avec la distance » alors que pour tous les autres motifs, le taux d’occupation croît avec la distance, surtout au-delà de 20 kilomètres. Mettre en oeuvre des infrastructures encourageant la pratique du covoiturage est l'une des réponses préconisées « à l'usage des collectivités territoriales comme des employeurs » - sachant que sur 27,4 millions d'actifs ayant un emploi dont 20,6 millions qui ont un travail fixe, 14,9 millions, soit 72,2%, utilisent leur voiture pour aller travailler (sans pour autant emprunter leur véhicule tous les jours).

 

Ademe, Développement du covoiturage régulier de courte et moyenne distance - Guide méthodologique, édition 2017