L’étape des tests au feu pour les prototypes du projet SB&WRC

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Le projet SB&WRC est soutenu par le programme européen Interreg VA France (Manche) Angleterre et bénéficie d’un soutien financier du FEDER.

Pour limiter les dégâts causés par les incendies, la réglementation relative à la sécurité incendie des bâtiments fixe un nombre d’exigences notamment en termes de choix des matériaux.

Le rôle des matériaux de construction durant un incendie est apprécié selon deux critères :

  • la réaction au feu du matériau, c’est-à-dire son comportement lors des premières phases de l’incendie, la facilité d’inflammation pouvant contribuer au développement de celui-ci.
  • la résistance au feu, c’est-à-dire le temps pendant lequel le matériau joue le rôle qui lui est dévolu malgré l’action d’un incendie.

 Depuis 2002[1], les produits de construction pour lesquels un classement est obligatoire, doivent subir une série d’essais qui simulent les trois premières phases du développement d’un incendie pour obtenir leur classement de réaction au feu. Les tests existants correspondant aux trois phases de développement sont schématisés et résumés dans le tableau 1 :

Tableau 1 : Simulation des phases d’incendie et essais associés

Lorsque l’ensemble de ces tests est réalisé, une lettre est attribuée au matériau selon le classement  européen suivant (Tableau 2) : 


Tableau 2 : Classement européen de réaction au feu

Dans le cadre du projet SB&WRC, des essais à la petite flamme sont donc réalisés  à Unilasalle sur les trois prototypes d’isolants thermiques développés :

  • Prototype 1 : panneau thermocompressé à base de moelle de maïs
  • Prototype 2 : panneau à base de déchet de literie
  • Prototype 3 : paille de blé en ballot  

Selon la norme  NF EN ISO 11925-2[2], l’essai d’allumabilité à la petite flamme correspondant à la première phase de développement d’un incendie (décrit par la norme EN 13501-1), consiste à placer un échantillon du prototype dans une enceinte (Figure 1),  appliquer une flamme de propane de 2cm durant 15 secondes sur l’arête inférieure d’un échantillon de matériau. Cet essai permet de connaître la propension d’un matériau à s’enflammer plus ou moins rapidement au contact d’une flamme. Après retrait du brûleur, une observation visuelle permet de déterminer s’il y a inflammation ainsi que le temps pendant lequel la flamme persistante a dépassé la hauteur fixée par la norme à 15 cm. La présence d’éventuelles gouttelettes enflammées doit être notée.   

Figure 1 : enceinte de tests au feu (gauche)  échantillon avant essai (droite)

D’après la norme NF EN ISO 11925-2, les matériaux ayant une hauteur de zone de dégradation inférieure à 15 cm et ne produisant pas de gouttelettes enflammées, ont une bonne résistance à l’allumabilité.

Même si l’ensemble de l’étude n’est pas encore terminée, de premiers résultats obtenus pour le prototype 1 peuvent d’os et déjà être présentés.

Concernant le prototype 1, nous avons choisi de comparer les résultats obtenus à ceux d’une référence de polystyrène commercial.  

Les observations réalisées pendant ces  premiers essais montrent qu’après le retrait du brûleur, la zone endommagée est supérieure aux 15 cm préconisés par la norme pour les deux matériaux. De plus, des particules restent incandescentes et consument progressivement l’échantillon de prototype 1 jusqu’à destruction totale au bout de 30 minutes. En revanche, aucune inflammation, ni aucune production de gouttelettes n’est constatée.

Les essais pour la référence commerciale de polystyrène mettent en évidence une inflammation immédiate de l’échantillon avec production de gouttelettes. L’échantillon est totalement détruit en 15 secondes.

A l’issue de ce  premier test, le prototype  1 ainsi que la référence commerciale polystyrène sont classés E. Selon la norme NF EN ISO 11925-2, ils contribuent de façon importante au feu. Cependant ce test met également en évidence l’intérêt de l’utilisation de matière végétale dans des panneaux d’isolants puisque la résistance du panneau végétale avant combustion totale est nettement supérieure à celui du panneau de polystyrène. Le temps étant un paramètre crucial lors d’un incendie, ce gain de temps est donc un atout majeur pour les panneaux végétaux.

[1] EN 13501-1 : Classement au feu des produits et éléments de construction - Partie 1 : Classement à partir des données d'essais de réaction au feu.

[2] NF EN ISO 11925-2 : Réaction au feu – Allumabilité des produits de bâtiment soumis à l’incidence directe de la flamme – Partie 2 : Essai à l’aide d’une source à flamme unique.


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