Les premières avancées du projet Interreg SB&WRC présentées sur la WasteZone d'EcoBuild 2018

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Le projet SB&WRC est soutenu par le programme européen Interreg VA France (Manche) Angleterre et bénéficie d’un soutien financier du FEDER.

Article rédigé par Duncan Baker-Brown FRSA RIBA Senior Lecturer University of Brighton School of Architecture & Design

L'un des plus grands défis pour le secteur de la construction sera d'acquérir les connaissances nécessaires pour déconstruire efficacement les bâtiments existants des XXe et XXIe siècles. Pour les concepteurs, c'est aussi créer de nouveaux «systèmes circulaires», des produits et des bâtiments qui deviendraient des «banques de matériaux» dans l'avenir. Il y a un réel besoin d'études de cas inspirantes qui éduquent et prouvent qu'il existe des moyens rentables d'y parvenir. C'est pourquoi il est si important pour l'Université de Brighton et ses partenaires Interreg SB&WRC de promouvoir la recherche innovante menée par l'équipe.

Au début de mars 2018, Duncan Baker-Brown et Nick Gant, partenaires du projet SB&WRC pour l'Université de Brighton, ont organisé 'The WasteZone' [NDLT: La Zone Déchets] sur le salon 'EcoBuild' à Londres. Plus de 30 000 personnes ont visité le plus grand salon de la construction durable en Europe entre le 6 et le 8 mars. Véritable lieu de rencontre, la WasteZone a permis à plus de 25 conférenciers d'Europe et des États-Unis d'échanger les solutions de conception innovantes permettant denettoyer les déchets plastiques et autres matériaux toxiques présents sur Terre. Tâche d'autant plus ardue que pour certains matériaux stockés depuis près de 100 ans, la fin de vie n'existe pas (les plastiques par exemple). Des discussions qui ont amené les conférenciers à développer deux visions de stratégie d'action sur le sujet: ceux qui traitent du «grand nettoyage» de la planète Terre, c'est-à-dire recycler ou réutiliser des matériaux prétraités normalement désignés comme des déchets, et ceux qui proposent de nouveaux matériaux et produits qui se transformeront un jour en compost. Les deux propositions suivent les principes de l'économie circulaire, concourant ainsi à son émergence.

Parmi les intervenants sur la Waste Zone, le professeur Walter Stahel, pionnier du concept d'économie circulaire depuis les années 1970, et le professeur Michael Braungart auteur de l'ouvrage marquant «Cradle to Cradle: refaire la façon dont nous fabriquons les choses», ainsi que des concepteurs émergents tels que «The Living» représenté par David Benjamin qui a mis au point des briques de construction faites en champignons, récemment décrit par Rolling Stone magazine comme "l'une des 25 personnes influentes à surveiller en 2018". De nouveaux penseurs provocateurs étaient également présents tels que les architectes et les constructeurs bruxellois de «Rotor» qui démontent les bâtiments vis par vis et les réassemblent comme neufs, ou encore Kresse Wesling qui rachète le stock mondial de tuyaux d'incendie endommagés pour les transformer, entre autres, en sacs à main. Lors de son intervention, Kresse Wesling a notamment démontré d'une part le caractère réalisable de son activité, mais aussi sa rentabilité.

Les déchets plastiques dans les océans constituent un enjeu de premier plan. Le "6ème continent" et ses impacts sur le fonctionnement global des océans sont des sujets quotidiens retrouvés dans la presse. Bien entendu, c'est l'un des principaux facteurs de motivation pour notre propre programme de recherche Interreg SB&WRC. La WasteZone (parrainée par Responsible Futures de l'Université de Brighton et les consultants internationaux ARUP) a permis aux spécialistes des matériaux, aux universitaires, aux concepteurs, aux architectes, aux gestionnaires de déchets et aux décideurs d'échanger des idées pour résoudre les problèmes de gaspillage et de surconsommation.

Ben Bosence de 'Local Works Studio' et le chercheur Duncan Baker-Brown ont présenté les premiers résultats de l’étude sur les flux de déchets textiles, menée dans le cadre du projet SB&WRC par l'Université de Brighton. Les premières expériences concernant les déchets, les coquillages, les plumes et le polyester recueillis dans les éléments de literie abandonnés ont été présentées dans le cadre de l'exposition adjacente aux conférences. Les conférences ont attiré deux fois plus de monde que prévu : c’est ainsi plus de 1 350 visiteurs qui sont passés dans la « Zone Déchets », déclarant pour beaucoup être inspirés par la variété des conférences et les éléments d'exposition.

Cat Fletcher (Directrice du service de réutilisation du conseil municipal de Brighton & Hove) et partenaire de Waste House a déclaré : « Nous devons vraiment parler de la surconsommation. C'en est fini de la production et de l'achat inutiles de choses dont nous pouvons vraiment nous passer ou de choses que nous avons en quantités largement suffisantes, qui peuvent être réutilisées pour l'éternité. Non seulement nous avons besoin de repenser la réparation, la durabilité et le recyclage, mais nous devons aussi faire à notre sur production de biens inutiles, et cela doit cesser. Faisons moins de choses et améliorons-les. Cela nécessite beaucoup d'achat mais la planète en dépend ".

Duncan Baker-Brown a déclaré : «Une véritable économie circulaire nécessite la refonte des systèmes, des services, de nouveaux matériaux, produits, bâtiments; des villes entières même. Je crois que ce seront les concepteurs et les architectes, ainsi que les artisans et les constructeurs, qui se chargeront de cette tâche importante. Nous avons le savoir-faire. Nous savons quoi faire. Par exemple, nous pouvons déjà recycler ou réutiliser 95% des matériaux qui composent un smartphone. Nous choisissons simplement de ne pas le faire".

Les conférenciers ont contesté les idées préconçues concernant ce qui est possible, tant dans l'industrie de la construction ou dans la conception de produits, la mode et les textiles. La WasteZone a également prouvé que des gens de différentes industries peuvent apprendre les uns des autres et montrer qu '« il n'y a pas de gaspillage, juste des choses au mauvais endroit».

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