Énergie grise vs bilan carbone, faut-il choisir ?

Énergie grise, bilan carbone : faut-il être un spécialiste pour savoir ce qui se cache derrière et en prendre toute la mesure ? Pas si sûr, car chacun peut faire le choix de minimiser son impact énergétique. À commencer par le bâtiment, en tête des secteurs d’activité les plus énergivores avec 42% de l’énergie consommée en France. Explications.

 

Nombreux sont les critères pour juger de la qualité environnementale d’un matériau, d’un système ou d’une activité. Dans la jungle des labels et autres certifications qui existent dans le bâtiment, il faut bien comprendre les critères qui concernent la qualité énergétique :

  • la consommation est la quantité d’énergie mobilisée durant l’utilisation le cas échéant (la consommation d’une ampoule par exemple),
  • la performance met en évidence l’efficacité à réduire la consommation d’énergie (la technologie LED est nettement plus performante que l’halogène sur ce plan)
  • la durée de vie, ou le temps durant lequel le système ou produit est efficace (3000 h pour une ampoule halogène, minimum 50 000 h pour une ampoule LED)
  • la compensation, en cas de production d’énergie in situ (un panneau photovoltaïque sur le toit…)
  • et enfin, l’énergie grise considère toutes les consommations induites en amont (pour la production), à l’usage (pour l’entretien, la mise en réseau…) ou en aval du produit (pour sa fin de vie, son recyclage). Associée à l’énergie consommée directement par le produit dans le bilan énergétique global, l’énergie grise permet d’avoir une vision globale sur l’impact énergétique du produit durant toute sa durée de vie.

Le bilan carbone quant à lui n’est pas une mesure énergétique directe du produit, mais on peut dire qu’il est lié à la qualité énergétique à ses différents stades de vie sur le plan du rejet de CO2 dans l’atmosphère. Il est intimement lié à la consommation énergétique durant le cycle de vie, mais également au mode de production de l’énergie sur la zone de fabrication, d’exploitation ou de fin de vie du produit.

C’est ainsi que la consommation, la performance, la durée de vie ou l’énergie grise d’une même ampoule seront sensiblement identiques si produites en France ou en Allemagne, mais que le bilan carbone sera lui très différent d’un côté à l’autre de la frontière, puisque les moyens de productions d’électricité diffèrent. Et, si le bilan carbone sera meilleur en France grâce au nucléaire, le bilan écologique ne sera, lui, pas forcément reluisant à cause des déchets atomiques…

On comprend alors que pour pouvoir comparer systèmes ou produits entre eux, indépendamment des variables liées aux pays de transformation ou au transport par exemple, il est important de se baser sur un critère commun invariable et inhérent au produit lui-même. C’est là que l’énergie globale nécessaire à la vie du produit (énergie consommée à l’exploitation + énergie grise) s’impose, car elle met en évidence la voracité des procédés de transformation.

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