• Adresse : 77 rue de lyon 13015 MARSEILLE, France

  • Nombre d’habitants : 5 000 hab
  • Nombre d'emplois : 800 emplois
  • Année d'engagement du projet : 2018
  • Année d'achèvement du projet : 2030

Proposé par :

Label / Certifications :


  • 14 ha

  • 20 000 000 €

L’écoquartier des Fabriques est une opération de renouvellement urbain sur 14 hectares dans les quartiers nord de Marseille. L’ambition est d’y créer la ville méditerranéenne et littorale de demain, durable et innovante.

La démarche d’innovation s’est concentrée sur trois axes prioritaires pour les espaces publics :

  1. Permettre le développement d’une nature en ville durable ;
  2. Assurer la perméabilité des sols pour gérer les eaux pluviales par infiltration ;
  3. Construire le quartier à partir des matériaux du site.

En 2020, un jardin d’expérimentation de 2 000 m² est réalisé en plein cœur du projet pour tester et améliorer solutions et innovations. En 2021, des critères de performance environnementale quantitatifs calculés par le logiciel SEVE sont introduits dans le premier contrat de travaux d’espaces publics.

Programme

  • Logements
  • Bureaux
  • Services et commerces
  • Equipements publics
  • Espaces publics
  • Espaces verts

Etat d'avancement du projet

  • Phase de livraison
  • Operationelle

Type de procédure

  • Autres

Points remarquables

  • Gouvernance
  • Cadre de vie
  • Développement local
  • Mobilité
  • Ressources
  • Energie /Climat

Démarche(s)

  • Démarche Eco-Quartier

Label(s)

  • Label Eco-Quartier
  • Ecocité
  • Description Démonstrateur Industriel pour la Ville durable
  • Autre

Plus d'info

 http://cibi-biodivercity.com/biodivercity/

Fiabilité des données

Expert

Crédits photo

figure 1 : EPAM Euroméditerranée
figure 2 : Les lignes fortes du programme d’espaces publics des Fabriques, (c) Groupement Ilex – Egis - Strates
figure 3 : Le marché aux Puces de Marseille, (c) jiacomo13, licence CC BY-NC-ND 2.0
figure 4 : Plan masse du quartier des Fabriques, (c) Groupement Ilex – Egis - Strates
figure 5 : Perspective de la rue Jardin et de son aire de jeux, (c) Groupement Ilex – Egis - Strates
figure 6 : Surfaces perméables, (c) Groupement Ilex – Egis - Strates
figure 7 : Construction des planches de matériaux, (c) Egis
figure 8 : Plantation des planches de végétaux, (c) Egis
figure 9 : Différentes planches de matériaux pavés, (c) Egis
figure 10 : Différentes planches de matériaux béton, (c) Egis

Type de territoire

Née d’une initiative de l’Etat et des collectivités territoriales en 1995, l’Etablissement Public d’Aménagement Euroméditerranée (EPAEM) a été créé pour conduire l’Opération d’Intérêt National (OIN) Euroméditerranée. Sur 480 ha (cf. figure 1), cette opération peut être considérée comme la plus grande opération de rénovation urbaine d’Europe du Sud. Elle a pour ambition de hisser Marseille au niveau des plus grandes métropoles européennes.

Le projet d’écoquartier « les Fabriques » s’inscrit dans la Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) Littorale, une des quatre ZAC créées pour Euroméditerranée. Dans les quartiers nord de Marseille (15e arrondissement), sur 14 ha à 3 km du Vieux Port, « les Fabriques » portent le nom des anciennes fabriques artisanales d’huile et de savon implantées dans le quartier. En 2015, le groupement Linkcity et UrbanEra a été désigné lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt lancé par l’EPAEM pour concevoir et réaliser le quartier, en tant qu’opérateur immobilier.

En constituant la première intervention ayant une « masse critique » sur l’extension de l’OIN Euromeditérranée, les Fabriques ont vocation à constituer un quartier exemplaire en termes de qualité des espaces publics, d’innovation et de développement durable. Par ailleurs, l’EPAEM et l’opérateur sont engagés conjointement dans la labellisation EcoQuartier.

La Maîtrise d’œuvre des espaces publics du quartier est assurée par le groupement Ilex paysages + urbanisme (mandataire), EGIS Villes et Transports, et Strates Ouvrages d’art, désigné en 2018.

Zone climatique

[Csb] Littoral Méditerranéen - Tempéré, été frais et sec.

Plus d'info

 https://www.euromediterranee.fr/projets/les-fabriques
 https://www.lesfabriques.fr/
 https://www.linkcity.com/projets/sud-est-marseille-les-fabriques/

Superficie imperméabilisée du quartier

98 200

Surface végétalisée (toitures incluses)

28 000

Surface d’espaces publics

56 000

Surface de plancher de bureaux

44 000

Surface de plancher commerces

24 000

Surface de plancher équipements publics

10 000

Surface de plancher de logements

170 000

Nombre de logements

2 200

Montant investissement à la charge de la collectivité

20 000 000 € HT

Porteur de projet

    Etablissement Public d'Aménagement Euroméditerranée

    Autre

    Depuis plus de vingt ans, l'Etablissement Public d'Aménagement (EPA) Euroméditerranée conçoit, développe et construit la ville méditerranéenne durable de demain au cœur de la métropole Aix-Marseille-Provence.

    Dans sa première phase (1995-2015) l’Opération d’Intérêt National a pleinement rempli sa mission en développant, sur un espace portuaire dégradé, un projet d’aménagement global : le Nouveau Marseille.

    Ce programme gouverné par l’État et les collectivités territoriales s’est imposé comme un accélérateur de l’attractivité et du développement économique, social et culturel sans précédent.

    Il concentre sur son périmètre plus de 37 000 emplois privés, 6 500 emplois publics et a suscité l’implantation de plus de 5 300 entreprises. Le 3ème quartier d'affaires de France repose sur sept grands secteurs d’activité : l’immobilier et le BTP, la croissance verte, les métiers de la banque et des assurances, la santé, la logistique et le commerce international, l’industrie numérique et le tourisme.

    La vocation d’Euroméditerranée s’étend au-delà du quartier d’affaires international et de ses 650 000 m² de bureaux. En effet, pièces par pièces, le puzzle se met en place, imbriquant équipements publics (écoles, collèges, Cité internationale, hôpital européen, musées tel que le MuCem, etc.), structures commerciales (Terrasses du Port, Voûtes de la Major, Les Docks Village, etc.), immeubles résidentiels (18 000 logements neufs et 7 000 logements réhabilités), infrastructures de transport et de stationnement, parcs et espaces publics.

    Avec l’extension de 170 hectares au nord des 310 hectares initiaux, Euroméditerranée aborde une nouvelle étape. Labellisé EcoCité et accompagné par le Programme Investissements d’Avenir, ce nouveau périmètre a vocation à être un territoire d’expérimentation de l’aménagement urbain pour tester, déployer et valoriser les services et technologies innovantes.

    L’ambition est de créer la ville méditerranéenne et littorale de demain, durable et innovante, offrant une dimension internationale à Marseille avec 30 000 habitants supplémentaires et 20 000 nouveaux emplois.

    Plus que jamais, Euroméditerranée s’affirme comme l’opération de restructuration urbaine la plus ambitieuse d’Europe.
    (source : site Euroméditerranée)

Pilotage projet

    Gouvernance générale

    Le projet d’écoquartier « Les Fabriques » s’inscrit dans la Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) Littorale, une des quatre ZAC créées pour Euroméditerranée.

    En 2015, le groupement Linkcity et UrbanEra a été désigné lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt lancé par l’EPAEM pour concevoir et réaliser le quartier, en tant qu’opérateur immobilier.

    L’EPAEM et l’opérateur sont engagés conjointement dans la labellisation EcoQuartier.

    La Maîtrise d’œuvre des espaces publics du quartier est assurée par le groupement Ilex paysages + urbanisme (mandataire), EGIS Villes et Transports, et Strates Ouvrages d’art, désigné en 2018.

    Focus sur la gouvernance de l'innovation

    L’EPAEM a souhaité faire de l’innovation un marqueur fort de son intervention. Le quartier des Fabriques est particulièrement porteur d’enjeux sur ce point car les innovations qui y seront développées pourront servir de retour d’expérience pour les aménagements ultérieurs.

    Dans le cadre de la démarche d’innovation baptisée « Euromediterranée Metropolitan Urban Lab » (EMUL), EPAEM et Maîtrise d’œuvre ont convergé sur trois axes prioritaires pour les espaces publics :

    • Permettre le développement d’une nature en ville durable ;
    • Assurer la perméabilité des sols pour gérer les eaux pluviales par infiltration ;
    • Construire le quartier à partir des matériaux du site.
       

    Ces trois axes supposent un important travail d’innovation sur les sols et les matériaux.

Intervenants du projet

    Groupement ILEX (mandataire) - EGIS - Strates

    MOE

    Maître d’œuvre des espaces publics

    Sébastien Brisson, directeur de projet

    https://www.ilex-paysages.com/

     https://www.egis-group.com/

    Groupement Linkcity Urbanera

    Promoteur

    Opérateur immobilier

    Jérôme Sauvage

    data/sources/users/17570/20230316090123-dplesfabriques2017-11.pdf

     https://www.lesfabriques.fr/

    Efficacity

    AMO

    Assistant à la Maîtrise d'ouvrage pour l'animation de la démarche d'innovation

SOLUTIONS

    Démarche d'innovation EMUL

    • Gouvernance projet urbain

Cadre de vie / densité

Il est important de rappeler que « les Fabriques » portent le nom des anciennes fabriques artisanales d’huile et de savon implantées dans le quartier. Il s'agit d'un projet urbain visant à reconstruire la ville sur la ville.

Le quartier est délimité à l’ouest par le chemin de la Madrague Ville, future corniche littorale, à l’est par la rue de Lyon où l’extension du tramway T3 est en construction, au nord par l’avenue du Cap Pinède qui débouche sur la nouvelle station de métro Gèze et au sud par la rue André Allar.

Plusieurs polarités urbaines vont permettre au quartier des Fabriques de rayonner à l’échelle inter-quartiers et aussi métropolitaine :

  • Le marché aux puces, marché populaire majeur de l’agglomération marseillaise ;
  • Le pôle d’échanges multimodal de Gèze dont la future station de tramway sera un levier de développement de l’attractivité du quartier et de sa valorisation ;
  • IciMarseille, manufacture qui accueille des entrepreneurs ou « makers » de travaux manuels – autour du bois, du textile, de la céramique, du numérique – mais aussi des concepteurs ou des architectes ; dans un hangar de 3 500 m² mis à disposition par Euroméditerranée ;
  • Smartseille, îlot démonstrateur de la ville durable ouvert en 2018, jouxtant les Fabriques au sud de la rue Allar.

A l'est comme à l'ouest du quartier, deux projets majeurs vont apporter des améliorations significatives du cadre de vie :

  • La création d’un parc de 14 hectares le long du cours du ruisseau des Aygalades, qui permet non seulement de gérer le régime de crues du bassin versant des Aygalades, mais aussi de créer un parc urbain d’échelle métropolitaine constituant l’armature paysagère du nouveau quartier ;
  • Le déplacement de l’autoroute A55 dans un nouvel ouvrage d’art à créer, permettant de reconstituer le paysage de la « corniche » au nord du Vieux Port et offrant aux habitants du quartier de nouvelles fenêtres sur mer libérées des ouvrages autoroutiers.

Culture et patrimoine

La préservation du marché aux puces actuel continuera à en faire une polarité importante de la ville.

Inclusion sociale et sécurité

Le quartier en lui-même, avec ses nouveaux habitant(e)s, ses équipements publics et les emplois créés, ainsi que la desserte renforcée en transports communs avec l'arrivée du métro et du tramway, sont des leviers majeurs pour améliorer le cadre de vie dans les quartiers nord de Marseille et créer des liens avec les quartiers sud.

Développement local

L'opérateur immobilier prévoit la réalisation de 44 000 m² de locaux tertiaires, 24 000 m² pour les commerces et activités et 10 000 m² d’équipements publics.

IciMarseille, manufacture qui accueille des entrepreneurs ou « makers » de travaux manuels – autour du bois, du textile, de la céramique, du numérique – mais aussi des concepteurs ou des architectes – est hébergé dans un hangar de 3 500 m² mis à disposition par Euroméditerranée

Economie circulaire

La présence du marché aux puces s'inscrit dans une démarche d'économie circulaire (voir section "économie circulaire" de l'étude de cas).

Strategie mobilité

Le désenclavement des quartiers nord passe par le prolongement du métro jusqu'à la station Gèze, opérationnelle, et du tramway T3 d'Arenc jusqu'au métro Gèze en passant par la rue de Lyon, à l'horizon 2025. 

Strategie ville numérique

La stratégie d'Euroméditerranée est de concevoir et réaliser progressivement des espaces publics simples, durables, adaptables et faciles à vivre pour chacun. Easy tech, low tech, est la philosophie générale posée par l’EPAEM dans son cahier des charges : « En traduction littérale : peu coûteux et de technologie facile. Mais aussi facile à mettre en œuvre, à entretenir, et facile à se procurer. Cette approche ne supprime pas pour autant l’ambition d’installer des produits de qualité, esthétiques et durables. Ici, il s’agit également de s’adapter au climat méditerranéen et d’en tirer parti. Les espaces publics du quartier des Fabriques devront être conçus dans cet esprit en recherchant une continuité avec les espaces publics de la ville de Marseille et ceux réalisés sur Euromed 1 pour inscrire véritablement ce quartier dans la ville. »

Lutte contre la fracture numérique

Pour lutter contre la fracture numérique, un réseau de fibre sera pré-installé dans l’ensemble du quartier. Tous les logements disposeront d’un accès à internet pour 6 euros par mois, grâce à un partenariat entre l'opérateur immobilier et Net&You, opérateur telecom.

Expérimentation éclairage intelligent

Une singularité du projet des Fabriques est la réalisation d’un jardin d’expérimentation de 2 000 m² pour tester en grandeur réelle, et en plein cœur du futur quartier, les innovations et solutions envisagées. 

Entre 2020 et 2023, le Jardin des Fabriques rassemble quatre expérimentations complémentaires. Les trois premières ont comme fil conducteur les trois axes de développement durable prioritaires : sols drainants (2020-21), nature durable en ville (2020-23) avec la régénération des sols urbains et l’adaptation de la palette végétale méditerranéenne à l’urbain dense, techniques alternatives d’arrosage (2020-23). La quatrième porte sur de nouveaux cas d’usages, autour de l’installation de futurs mâts d’éclairage pour le quartier (2020-22).

Gestion de l'eau

Assurer la perméabilité des sols pour gérer les eaux pluviales par infiltration est l'un des trois axes de développement durable prioritaires retenus pour les espaces publics.

Le milieu urbain se caractérise aujourd’hui par une très grande minéralité des sols. Les rues et les espaces publics sont quasiment intégralement recouverts d’enrobé, rendant ces sols complètement imperméables. Ainsi, en cas de pluie, les eaux ruissellent et sont évacuées dans le réseau souterrain, complexe et sous-dimensionné la plupart du temps.

La réflexion menée dans le projet des Fabriques vise à éviter au maximum l’utilisation des réseaux en utilisant l’eau comme ressource pour arroser, mais aussi en l'infiltrant directement dans le sous-sol. L’emploi de matériaux perméables en surface est donc indispensable tout en permettant de maintenir les usages habituels de l’espace public. Ces matériaux et techniques de mise en œuvre, encore peu répandus en ville dense, limitent ainsi considérablement le recours au réseau d’assainissement, ce qui, à l’échelle d’une ville, peut représenter des économies considérables.

Ainsi, le projet des Fabriques prévoit 25 000 m² de surfaces perméables, soit 59% des espaces publics, ce qui est considérable.

En outre, le projet prévoit la constitution d’un sous-sol spécifique permettant de drainer et d’infiltrer au maximum les eaux de surface et de les envoyer naturellement dans les fosses plantées vers les systèmes racinaires, favorisant la croissance des végétaux. C’est d’autant plus important dans le contexte méditerranéen où les besoins en eau sont importants et les ressources limitées.

Gestion des sols

Construire le quartier à partir des matériaux du site est l'un des trois axes de développement durable prioritaires retenus pour les espaces publics.

Dans un souci constant d’économie circulaire, le projet prévoit de réemployer au maximum les déblais nécessaires à la réalisation des constructions sur les ilots pour réaliser le pré-nivellement général des espaces publics et l’assise des voies de chantiers provisoires, indispensables compte tenu des différences altimétriques sud-nord.

Le bilan déblais/remblais est le suivant : déblais 23 700 m3, remblais 27 000 m3.

L’opération prévoit la déconstruction des bâtiments en place dont environ 40 000 m² de dalles béton. Ces dernières seront traitées, broyées et recalibrées afin de devenir des matériaux de constitution du sous-sol pour la création de complexes drainants.

Avec le même objectif de réemploi, les terres polluées, principalement aux hydrocarbures, ont fait l’objet d’un traitement de type biotertre, qui n’a pas dégradé leur qualité géotechnique et a permis le réemploi sur site de plus de 5 000 m3 de matériaux en remblais.

Le projet d’aménagement propose la réalisation de bandes techniques et de caniveaux en pavés recyclés sur la rue des Activités et la traverse de l’Extension. Ces pavés seront issus soit de la déconstruction des voiries du site des Fabriques, soit d’opérations en cours sur le secteur.

Ainsi, tout matériau du site réutilisable pour la création des espaces publics sera stocké sur une plateforme dédiée, puis réutilisé après traitement spécifique.

Gestion des déchets

Dans tout le quartier, la distance maximale entre les logements et les points d'apport volontaire est de 70 mètres.

Biodiversité et milieux naturels

Permettre le développement d’une nature en ville durable est l'un des trois axes de développement durable prioritaires retenus pour les espaces publics.

L’histoire du site est marquée par une présence importante d’activités industrielles pendant plusieurs décennies, qui ont contribué à une pollution des sols plus ou moins importante suivant le secteur. Ces activités ont également conduit à une minéralisation totale du sol et à l’absence de terre végétale existante.

Cependant, la réalisation du projet d’espaces publics des Fabriques propose une place prédominante du végétal et impose la mise en place d’un sol fertile de terre végétale. L’estimation est d’au moins 12 000 m3 de terres à apporter pour constituer les fosses de plantation pour une croissance optimisée des végétaux.

Dans un souci évident de durabilité des aménagements, mais aussi parce que la terre végétale devient aujourd’hui un matériau précieux et rare, l’objectif du projet d’aménagement est de reconstituer de la terre fertile en utilisant les matériaux en place et de leur apporter les composantes organiques nécessaires à la régénération d’un biotope méditerranéen. Le CNRS et l’université de Montpellier sont associés à l’équipe de Maitrise d’œuvre pour mener une recherche innovante sur la question du recyclage des sols urbains scellés au travers d’une thèse sur « la capacité de mycorhization des sols urbains (de la banque de spores aux réseaux d’interaction ectomycorhizien) ».

Le végétal, pour croitre convenablement et présenter un port naturel, a besoin de fosses de plantation et d’un sous-sol adapté, le plus généreux possible. Ainsi, les cubatures généralement utilisées sont maximisées dans l’ensemble des corps de rues et des espaces publics. L’idée est de créer des sous-sols continus entre les fosses de plantation et d’occuper la majeure partie du sous-sol. Sur la rue Jardin, libérée de la circulation routière, le projet généralise cette démarche en créant un sous-sol continu sur l’ensemble du corps de rue.

Sur les voiries ouvertes aux véhicules, les fosses de plantations s’étendent sous les trottoirs pour permettre aux végétaux et à leurs systèmes racinaires de se développer largement et d’offrir des séquences paysagères riches et variées.

Ces dispositions remettent également en question l’implantation des réseaux dans les corps de rue.

Il est alors indispensable de concevoir l’implantation et la maitrise des réseaux conjointement avec le projet végétal : les réseaux sont concentrés sur des espaces restreints en prenant en compte les demandes respectives de chaque gestionnaire. Dans le cas de la rue Jardin, dédiée au végétal, les réseaux sont reportés sur les rues adjacentes, à l’exception des besoins spécifiques liés à l’exploitation de cet espace (éclairage, vidéo-surveillance…).

Sur les voiries ouvertes aux véhicules, les réseaux sont regroupés par types et concentrés sous les trottoirs et les voiries, le plus loin possible des fosses d’arbre et de l’espace des racines.

En complément à ces travaux sur le sol et le sous-sol, le projet cherche également à adapter la palette végétale méditerranéenne au milieu urbain dense, ainsi qu’à tester des techniques alternatives d’arrosage.

Adaptation climat, preservation es ressources, émissions GES

Sur l'opération, ce sont 45 planches de matériaux drainants (au total, 56 revêtements fournis et posés par quatre entreprises différentes) et 36 planches abritant des associations végétales méditerranéennes qui ont été réalisées. L’évaluation des matériaux drainants est en cours, par Efficacity, selon 11 critères : glissance, îlot de chaleur, drainabilité-perméabilité, mise en œuvre et disponibilité, nettoyabilité, pérennité, investissement et réparation, entretien, qualité architecturale, confort visuel et des différents usages, bilan carbone, recyclabilité.

Les matériaux testés répondent favorablement aux critères de performance testés.

Les expérimentations de matériaux menées dans le jardin d'expérimentation l'ont été en parallèle d'une partie des premières phases d'aménagement des espaces publics sur le quartier. Si des choix de matériaux ont dû être faits "au fil de l'eau", même si l'ensemble des tests n'avaient pas encore livré leurs enseignements, cette démarche a permis de faire évoluer des matériaux grâce aux retours des services gestionnaires, de la Maitrise d’œuvre et grâce à l’implication des fabricants.

Mix énergétique

Une autre singularité du projet est le développement d'un réseau de chaleur et de froid en thalassothermie : Massileo.

SOLUTIONS

    Massileo

    • Gestion des sols
    • Gestion des déchets
    • Sensibilisation citoyenne
    • Gestion espaces naturels
    • Adaptation changement climatique
    • EnR
    • Eclairage
    • Équipements/matériaux bas carbone
     https://www.massileo.fr/

    Le jardin d'expérimentation des Fabriques

    • Gestion des sols
    • Gestion des déchets
    • Sensibilisation citoyenne
    • Gestion espaces naturels
    • Adaptation changement climatique
    • EnR
    • Eclairage
    • Équipements/matériaux bas carbone

    Introduction de critères de performance environnementale dans les appels d'offres Travaux d'espaces publics

    Après un premier test réalisé en 2021 par Euroméditerranée et sa maitrise d’œuvre Egis pour le réaménagement de la rue Mazenod dans le quartier de la Joliette, l’EPAEM a décidé d’intégrer des critères de performance environnementale quantitatifs dans l’appel d’offres de la phase 1 des travaux d’aménagement d’espaces publics du quartier des Fabriques.

    Ainsi, jusqu’à 15 points sur 100 étaient attribués en fonction de la compréhension des ambitions de développement durable et procédés et outils par les entreprises de travaux, ainsi que par l’analyse du rapport d’écocomparaison SEVE. SEVE ou Système d’Évaluation des Variantes Environnementales est un écocomparateur développé par Routes de France, en collaboration avec EGIS pour son module EcoPro. Cet outil est intégré au Guide de l’Achat Public depuis 2016. Il permet de comparer l’impact environnemental de la réalisation d’un aménagement selon quatre critères :

    • Les émissions de gaz à effet de serre, prenant en compte les émissions de l’extraction des matières premières, de leurs transformations en matériaux, du transport et de la mise en œuvre sur chantier
    • La consommation d’énergie, prenant en compte les mêmes étapes que l’indicateur précédent
    • La tonne kilométrique, qui est le produit des tonnes de matériaux transportés et du nombre de kilomètres parcourus. Cet indicateur permet de quantifier l’endommagement du réseau routier du fait du chantier
    • Et la préservation de la ressource, qui va donner la consommation de granulats naturels, d’agrégats d’enrobé, de matériaux recyclés et de déblais du site

     

    L’introduction de ce critère dans l’appel d’offres, et sa concrétisation aussi dans les clauses administratives du marché pour le suivi des engagements pris en phase d’offres, a conduit les entreprises à reformuler leur offre, par exemple, en proposant des modes de transports par voie maritime, pour les 5000 mètres de bordures et les près de 5200 m2 de dallage prévu. Pour les bétons en couche de base, les entreprises se sont orientées vers des solutions à base de granulats recyclés... l’utilisation de l’écocomparateur permet aussi au maître d’ouvrage de s’assurer que les soumissionnaires respecteront (ou dépasseront) l’objectif de valorisation minimale de 70% des déblais et produits du chantier, ainsi que le recours majoritaire aux matériaux issus du réemploi et du recyclage.

    Un saut qualitatif a clairement été constaté dans les offres des entreprises, sur cette thématique de la performance environnementale, de par les ambitions affichées et le souhait d’y répondre, mais aussi par l’introduction d’un outil de mesure partagé par tous.

    • Gestion des sols
    • Gestion des déchets
    • Sensibilisation citoyenne
    • Gestion espaces naturels
    • Adaptation changement climatique
    • EnR
    • Eclairage
    • Équipements/matériaux bas carbone
     https://www.seve-tp.com/

Batiments

Voir le site de l'opérateur immobilier : https://www.lesfabriques.fr/.

Stratégie économie circulaire

    • Maximisation du nombre de lots impactés
    • Maximisation des quantités sur des produits ciblés
    • Maximisation du gain carbone
    • Maximisation de la masse de déchets évités

    Intégration du réemploi spécifiquement dans les CCTP des lots concernés

    Oui

    La démarche économie circulaire est intégrée au marché principal VRD. Sur le projet, un plan de gestion a été établi en fonction des seuils de pollution des matériaux.

    Le réemploi des inertes suit classiquement un protocole type Fascicules terrassements : analyses GTR, des conditions de réemploi puis contrôle à la mise en œuvre
    Pour les matériaux polluées, ils ont fait l’objet d’analyse (pack ISDI), dépollution par biotertre, avec un suivi mensuel. Dès que le seuil permis par le plan de gestion est atteint, les matériaux sont réemployés
    Les matériaux issus de la déconstruction, sont concassés, triés, criblés, et reviennent dans le giron de matériaux inertes (analyse GTR…)
    Enfin le marché impose une valorisation de tous les déblais/déchets sortis des travaux à hauteur de 70% mini.

Réemploi (même usage) / Réutilisation (changement d'usage)

    • Aménagements extérieurs

Raisons de la candidature au(x) concours

Nous déposons notre candidature dans la catégorie Quartier. Le projet des Fabriques s'inscrit bien dans le Grand Prix de la Rénovation Urbaine. Il s'agit en effet d'une opération de renouvellement urbain dans les quartiers nord de Marseille, confrontés à de multiples problèmes sociaux et environnementaux. En plus des importantes ambitions en matière de développement durable, inscrites dans la démarche écoquartier, le projet comporte une démarche d'expérimentation novatrice et inspirante pour d'autres opérations de renouvellement urbain.

Green Solutions Awards 2022-2023 / France
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Rédigé par

Olivier Ledru


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