Conservatoire botanique national de Brest et ateliers des jardiniers rattachés à Brest Métropole

  • Type de bâtiment : Autre bâtiment
  • Année de construction : 2019
  • Année de livraison : 2022
  • Adresse : 52, allée du Bot 29200 BREST, France
  • Zone climatique : [Cfb] Océanique hiver tempéré, été chaud, pas de saison sèche

  • Surface nette : 2 200 m2
  • Coût de construction ou de rénovation : 4 700 000 €
  • Nombre d'unités fonctionnelles : 3 aucune
  • Coût/m² : 2136.36 €/m2
  • Consommation d’énergie primaire :
    64.9 kWhep/m2.an
    (Méthode de calcul : RT 2012 )
Consommation énergétique
Bâtiment économeBâtiment
< 50A
A
51 à 90B
B
91 à 150C
C
151 à 230D
D
231 à 330E
E
331 à 450F
F
> 450G
G
Bâtiment énergivore

Principale(s) composante(s) du programme

Ce programme ne correspond à aucune catégorie de la consultation car il s'agit d'un bâtiment d'activités d'une mixité inédite. La réalisation assemble des fonctions administratives, scientifiques et techniques en un bâtiment composé de trois corps distincts rassemblés par une serre. L'un est dédié à la diffusion, médiathèque et salles de réunions, le suivant à la recherche, aux laboratoires et à la chambre réfrigérée de conservation, et le dernier à l'administration ainsi qu'aux activités des jardiniers. 

Le Conservatoire accueille la deuxième plus grande collection mondiale de plantes menacées et en voie d’extinction. Cette conservation nécessite un dispositif technique de refroidissement.

Le siège du Conservatoire Botanique National de Brest et les ateliers des jardiniers de Brest Métropole sont enchâssés dans le vallon du Stang Alar à Brest. Ce talweg renaturé accueillait déjà ces programmes ainsi que les quatre serres du conservatoire. C’est un espace paysagé qui autorise d'intenses pratiques citoyennes de loisirs et scolaires tout au long de l'année.

 

Contraintes du site

1_Le Conservatoire Botanique se trouve dans le vallon du Stang Alar. Ce vallon qui accueille le jardin botanique fait office de limite communale entre Brest et Guipavas. Le vallon du Stang Alar est encastré dans un talweg très paysagé qui descend du plateau haut de Brest vers la plage du Relecq Kerhuon.

Le site est une plateforme déjà constituée de remblais, étroite et en longueur, à flan de talweg. Il était déjà artificialisé. On y trouve des stationnements en enrobé, des petits bâtiments inadaptés, et des préfabriqués temporaires de type baraque de chantier ainsi que la zone technique des jardiniers, comprenant une aire de manœuvre, un auvent de protection du matériel, des silos de stockage de matériaux.

2_ Aux abord immédiats du parc, il possède en hiver un climat peu ensoleillé avec des vents froids dans le corridor orienté est-ouest. Il se situe sur un coteau du vallon qui ne reçoit qu’un ensoleillement réduit, dans l'ombre permanente d'un haut versant boisé au sud. Sur place, l’impression de fraîcheur domine.

3_ Le site est constitué d’un paysage planté d’espèce horticole lié au parc botanique. Les façades des bâtiments et des préfabriqués sont isolées du parking par un dédale de bacs surélevés constitués de traverses de chemin de fer. Ces bacs sont plantés en grande majorité d’arbustes présents depuis de nombreuses années, mais ne présentant pas de caractère intéressant. Les sujets importants ont été transférés dans une autre partie du parc. Seuls des arbres restent présents. Le conservatoire en a déplacé un sujet.

 

Idée forte du projet et ses principales déclinaisons

Les différentes parties du programme sont hébergées dans des trois volumes autonomes isolés en paille, bardés en bois et recouverts de toiture végétalisée à forte pente. Une serre les lie, les unifie et le accueille.

Pour se protéger des conditions hivernales, pour créer un micro-climat protecteur et inventer des lieux de rencontres entre les chercheurs du conservatoire et les jardiniers de la métropole, une serre trouve naturellement sa place, en écho à celles tropicales du conservatoire.

Elle sert d’espace tampon pour les hivers rudes dans le vallon et organise les lieux de vie partagés en toutes saisons, du café aux discussions informelles et repas du midi. Les cafétérias des scientifiques et des jardiniers sont installées en face à face dans deux bâtiments distincts et elle partagent la même terrasse couverte sous serre.

Peu à peu elle a accueilli les nombreux visiteurs scolaires, y compris pour les temps de pose en milieu de journée et les pique-nique sur les bancs dans le hall public.

 

Commentaire sur la qualité de la relation entre le maître d'ouvrage et l'architecte

Après la consultation, de nombreux échanges avec la maîtrise d’ouvrage et les utilisateurs ont permis la réalisation d’un programme très approprié et adapté aux usages si différents qui sont hébergés.

En outre, la maîtrise d’ouvrage très engagée dans la réalisation du programme a soutenu des formations professionnelles locales pour la mise en œuvre de la paille. Elle a choisi de se faire accompagner par des AMO spécialisés « paille ».

Les choix des végétaux dans la serre et sur le parvis ont été faits en partenariats avec les jardiniers.

 

Système de construction et matériaux utilisés

Caractéristiques frugales :

a) Right Tech, la juste technique pour le bon emploi en bonne quantité et au juste prix, dans l’économie locale :

- bois : lamellé collé pin pour la structure de caissons des MOB et FOB, la charpente, les escaliers et passerelles ; les menuiseries intérieures : sapin massif et contreplaqué de peuplier ; le bardage : douglas non traité origine France et pré peinture aux huiles naturelles ;

- métal galvanisé pour les structures et menuiseries de la serre ;

- béton pour la structure à rez-de-chaussée : poteaux et dalles ;

b) Isolation :

- paille : 2.200 bottes de pailles (le plus grand bâtiment isolé en paille dans le Grand Ouest) ;

- laine de bois pour les toitures et doublages ;

c) Confort thermique :

- ventilation simple flux ou double flux selon l’usage des locaux ;

- ventilation naturelle automatisée pour la serre ;

- gestion du déphasage thermique : planchers à forte inertie et murs en paille épais ;

- brasseurs d’air ;

- voilage intérieur pour la protection solaire dans la serre  ;

d) Lumière naturelle :

- omniprésente par les fenêtres, horizontale et zénithale tout autant dans les pièces de travail, que dans les circulations ;

- par des lumiducs de grande taille, très efficaces, dans les espaces éloignés des façades ;

e) Economie d'eau et lutte contre l'incendie :

- Installation d'une cuve de 30.000 litres pour le stockage des eaux pluviales, pour l'arrosage et la lutte contre l'incendie, et autres usages tel que le lavage des bottes des jardiniers ;

- Toilettes économes en eau ;

- Toitures végétalisées à forte pente, pour l’intégration dans le paysage, la gestion des eaux pluviales et l’isolation thermique ;

- Bassin de rétention à l'est dans un secteur paysagé.

f) divers :

- Pas de faux-plafond, etc. ;

- Sol souple en linoléum ; sol dur en grès cérame ;

- Eclairage par luminaires Led ;         

- Paysage extérieur : jardin d’essences locales, réparties selon les milieux reconstitués de la terre bretonne.

 

 

Opinion des occupants

« Cette réalisation répond également à l’engagement de Brest Métropole en faveur de l’environnement et de la biodiversité. Le choix des matériaux, l’efficacité énergétique ainsi que la création d’un environnement intérieur sain et confortable sont des critères importants de sélection de ce projet.
La conception bioclimatique, une utilisation raisonnée du soleil et des façades à haute performance thermique permettent une insertion en douceur des bâtiments dans le jardin du conservatoire. Véritable vitrine de la biodiversité de la région, le conservatoire est donc doté d’un bâtiment dont les matériaux garantissent un impact réduit sur l’environnement.
La diversité des lieux mis en place dans les espaces libres de la serre, végétalisés et très lumineux, dans les interstices entre les bâtiments, offre des usages variés d’accueil et de circulation. Les bureaux et laboratoires du conservatoire ont reçu une attention toute particulière, afin de favoriser l’efficacité et le confort de travail, via des espaces vitrés bénéficiant d’une lumière naturelle.
Le choix de la serre traduit une volonté d’intégrer l’aménagement du bâtiment au parc, d’évoquer à travers sa structure les activités du conservatoire et de structurer l’espace afin d’améliorer sa lisibilité. »

Et si c'était à refaire ?

Si c'était à refaire, nous interrogerions davantage les acteurs locaux du bâtiment pour mieux connaître leurs intentions et possibilités d'intervenir sur une technique innovante, et pour les motiver.

Au moment de former les membres de notre atelier à la mise en œuvre de la paille (Formation ProPaille) , nous avions rencontré des charpentiers du Nord-Finistère qui se préparaient au lancement de la consultation des entreprises.

Pendant le temps des études, la maîtrise d'ouvrage avait accompagné une formation Propaille organisée par Fibois, le collectif des pailleux armoricains ( RFCP) et la société de formation Eclis ; elle l'avait reçu dans les locaux de la ville de Brest du 1er au 5 octobre 2018.

Par ailleurs, une réunion de présentation du projet et de la filière bois paille a eu lieu au moment de l’APD au printemps 2018. Cette réunion avait pour but de sensibiliser les entreprises de la région à la technique bois paille (pour faire émerger une filière sur le pays de Brest) et de faire connaitre le projet en prévision des appels d’offre.

Malgré ces démarches, une seule entreprise sur le lot isolation paille a répondu au marché. Son siège et ses ateliers sont à Rennes (Ille et Vilaine). Pour celle-ci, la mise en oeuvre d’un mur ossature bois isolé en botte de paille préfabriqué, était une première.

Le chantier a été un temps de formation l'entreprise. Des infiltrations sur les murs paille ont eu lieu, il a fallu remplacer les bottes touchées. Nous retenons qu'une grande attention doit être apportée à la bonne étanchéité  et à la protection des ouvrages dans les départements à pluviométrie élevée.

Plus de détails sur ce projet

 https://chroniques-architecture.com/un-conservatoire-botanique-sous-serre-a-brest-par-philippe-madec/

Démarche BIM

Réalisation de la maquette structure et CVC en interaction avec la maquette Architectural > Etude de synthèse.

Crédits photo

Pierre-Yves Brunaud, (apm)&associés/Tom Cohuet

Maître d'ouvrage

Maître d'œuvre

Intervenants



    Assistance à Maîtrise d'ouvrage

    Accort Paille

    François Xavier Vendeville, Bois Paille ingénierie

     https://www.accortpaille.fr

    AMO paille


    Assistance à Maîtrise d'ouvrage

    Wigwam-ingénierie

    Marika Frenette

     https://wigwam-ingenierie.com

    le comportement hygrothermique des parois en paille


Type de marché public

Marché global de performance

Allotissement des marchés travaux

Corps d'Etat Séparés

Consommation énergétique

  • 64,90 kWhep/m2.an
  • RT 2012

    Chauffage : 34,2 kWh ep/m2

    Refroidissement : 0 kWh ep/m2

    ECS : 4,9 kWh ep/m2

    Eclairage : 11,6 kWh ep/m2

    Auxi. ventilation : 14 kWh ep/m2

    Auxi. distribution : 0,2 kWh ep/m2

Performance énergétique de l'enveloppe

  • 0,44 W.m-2.K-1
  • - Paroi frugale ossature bois en isolation paille (36 cm de Paille) ;
    - Toiture végétalisée ;
    - Verrière au nord générant un espace tampon.

  • 0,60
  • 0,88

Plus d'information sur la consommation réelle et les performances

Informations sur les performances technique du bâtiment :

Mur paille sur extérieur :

Isolation thermique par l'intérieur. Isolant : 36cm, Résistance thermique totale : 6,92 m2.K/W. Valeur U paroi : 0.21. Surface totale : 298,65 m2.

Mur béton sur extérieur :

Isolation thermique par l'extérieure. Isolant : 18cm, Résistance thermique totale : 4,62 m2.K/W. Valeur U paroi : 0.2. Surface totale : 26,42 m2.

Mur soubassement périphérique sur extérieur :

Isolation thermique par l'intérieure. Isolant : 22 cm, Résistance thermique totale : 6,25 m2.K/W. Valeur U paroi : 0.27. Surface totale : 17,65 m2.

Totale parois verticales : 576,18 m2

 

Systèmes

    • Chaudière gaz individuelle
    • Chaudière gaz individuelle
    • Aucun système de climatisation
    • Ventilation naturelle
    • Double flux avec échangeur thermique
    • Aucun système de production d'énergies renouvelables
  • Le rafraîchissement de la serre s’effectue par ventilation naturelle, les ouvrants situés en toiture
    s’ouvrent automatiquement via la GTC (Gestion Technique Centralisée) afin de créer un brassage
    suffisant. Toujours dans la serre, des toiles d’ombrage ont été mise en place afin d’éviter les
    surchauffes estivales.
    Le débraillage de l'automatisation des ouvertures et protections dans la serre permet aux utilisateurs de faire des choix très précis en fonction des heures, des saisons et des faces du bâtiment. C'est la solution retenue par les utilisteurs.
    La serre comme espace tampon agit comme un dispositif passif de chauffage. Il en va de même pour les lumiducs qui convoient la lumière naturelle et agissent comme un vecteur d'nergies renouvelables.
    La présence d’éco-matériaux tel que la paille ou la laine de bois, assurant un important
    déphasage thermique permet de conserver la fraîcheur en été et la chaleur en hiver.

    Le bâtiment n’est pas équipé de panneaux solaires, le choix a été fait de privilégier une enveloppe
    performante thermiquement comme environnementalement plutôt que de mettre en place des
    énergies renouvelables.

Bâtiment intelligent

    Gestion intelligente des ouvrants de la verrière en fonction de la température et du taux d'humidité sous la serre.

Démarche biodiversité

     

    1_ Le respect du paysage

    Le projet s'installe sur la plateforme existante qu'il n'étend pas. Le parc du Stand Alar est protégé au nord ; seul un escalier y est installé ; et la coteau planté d'espèces feuillus locales, au sud, l'est tout autant préservé. 

    Le site existant est constitué d’un paysage planté d’espèce horticole lié au parc botanique. Les façades des bâtiments et des préfabriqués sont isolées du parking par un dédale de bacs surélevés constitués de traverses de chemin de fer. Ces bacs sont plantés en grande majorité d’arbustes présents depuis de nombreuses années, mais ne présentant pas de caractère intéressant. Les sujets importants ont été transférés dans une autre partie du parc. Seuls des arbres restent présents. Le conservatoire en a déplacé un sujet.

    2_ Le paysage riche des milieux bretons

    Depuis l’allée du Bot, l’accueil se fait par un parvis démarrant dès la rue. Ce parvis marque l’entrée de la serre-bureau. Cet espace est traité de manière à rappeler les origines du Conservatoire Botanique d’abord dédié à la sauvegarde et l’inventaire des espèces régionales. Il est accompagné de part et d’autre d’une végétation basse rappelant fortement les paysages de landes bretonnes. Cette lande herbeuse de type xérophile à ajonc Le Gall et à Bruyère Cendrée se retrouve assez régulièrement en Bretagne. Cette structuration de l’espace ouvre et cadre le regard sur la serre. Ce mélange bruyère, ajonc et graminées sera surmonté de cépées de pins symbolisant l’évolution de certaines landes. Ces cépées sont créent le lien entre le parvis à l’échelle humaine et le parc existant avec ces hauts arbres qui l’accompagnent et le bâtiment. Une première zone située de part et d’autre du parvis servira de support à une flore de la famille des Cistacées et Éricacées qui regroupent des espèces fréquemment observées dans les landes bretonnes

    A l’arrière de ces deux surfaces de landes, une végétation plus haute (environ 1.50m a 2 m) marque un peu plus l’entrée. Le type de végétation utilisé est un trait d’union entre cet espace nouvellement aménagé et le parc historique à proximité immédiat de l’aménagement.

    Les végétaux implantés sont des plantes de terre de bruyère et s’accordent parfaitement à l’esprit de lande mis en place sur le parvis et la nature des sols et du climat bretons.

    Des étiquettes sont installées par le conservatoire pour repérer les plantes d’intérêt pédagogique.

    3_ Choix de matériaux de construction

    Les matériaux mis en œuvre sont biosourcés locaux comme le bois et la paille.

    Le bois est utilisée selon différents modes :

    - lamellé collé pin pour la structure de caissons des MOB et FOB, la charpente, les escaliers et passerelles ;

    - les menuiseries intérieures sont en sapin massif et contreplaqué de peuplier ;

    - le bardage est en douglas non traité origine France et pré-peinture aux huiles naturelles ;

    L'isolation est biosourcée :

    - paille : 2.200 bottes de pailles (le plus grand bâtiment isolé en paille dans le Grand Ouest) ;

    - laine de bois pour les toitures et doublages.

    1_ Les sols

    Le projet réduit a minima les sols imperméabilisés, essentiellement dus aux accès de services, des pompiers et des jardiniers.

    Dans les espaces périphériques non cheminés par les véhicules, il y a une mise en oeuvre de mélange terre/pierre.

    Ce jardin du parvis s’organise autour de cheminements perméables, en gravier, ou plaques de stabilisation alvéolaires remplies de graviers permettant l’accessibilité des personnes à mobilité réduite jusque dans les massif).

    2_ La toiture végétalisée

    Pour réduire l'empreinte écologique de la réalisation, nous avons mis en œuvre une toiture végétalisée. Elle sert aussi à l'intégration visuelle dans le paysage parce que ce bâtiment d'activités est vu depuis les coteaux voisins qui sont habités.

    Elle participe aussi à la gestion des eaux pluviales comme l'isolation thermique. Elle accueille une faune et une flore vagabondes à venir.

    Elle est à forte pente, ce qui a demandé un important travail d'acceptation réglementaire.

     

Résilience

    • Feux de forêt
    • Îlot de chaleur urbaine

    1_ Energie

    Pour maîtriser les canicules nous avons fait des simulations thermiques dynamiques pour vérifier les phénomènes de surchauffe en cas de canicule. Et nous avons choisi de mettre la serre au nord en ce sens.

    Nous avons aussi choisi d'augmenter l'inertie des parois (dalle en béton et murs isolés en paille) pour faire face aux périodes de surchauffes 

    2_ Récupération de l'eau contre l'incendie

    Pour préserver la biodiversité et faire face aux éventuels incendies, nous avons installé une récupération des eaux de pluie. Elle sert à l'arrosage des toitures végétalisées et de réserves en période d'incendie. C'est une importante cuve de 30.000 litres.

    Par ailleurs, un bassin de rétention des eaux pluviales est créé en dehors de l’aire de service à l’est. Ce bassin est intégré dans un îlot de végétation.

     

Environnement urbain

    1_ Intégration

    Le site est calme. Le quartier de ce bâtiment d'activités a de son côté nord-est : le parc du Stang Alar, en contre-bas, et de l'autre à l'ouest un quartier résidentiel plus haut desservi par l'allée du Bot. Au sud, un boulevard : la rue de Quimper, est trop éloignée et trop haute pour impacter le vallon du Stang Alar.

    - Dans le parc du Stang Alar

    La réalisation ne s'étend pas dans le parc du Stang Alar, elle reste sur la plateforme déjà destinée à l'accueil antérieur du conservatoire et des jardiniers. Derrière un rideau d'arbres dont de nombreux et magnifiques magnolias qui sont une spécificité du vallon, il présente une façade de serre, de la même famille que celles tropicales du Conservatoire en amont dans le parc. Ainsi la réalisation ne change en rien les qualités paysagères de parc urbain et familial du Stang Alar, et n'ajoute pas une écriture architecturale dissonante. 

    - Dans le voisinage

    Les maisons des rues voisines sont plus hautes que le site : l'allée du Bot ou la rue de l'île Callot possèdent une vue directe sur le bâtiment. Nous nous sommes attachés à fondre le bâtiment dans le paysage. 

    La réalisation est basse en r+1. Les façades tournées vers les maisons sont de couleur sombre, ce qui les estompe. Les faces sud des toitures à deux pentes tournées sont végétalisées pour s'apparenter, pour appartenir au paysage du parc.

     

    2_ Maîtrise des éventuelles nuisances

    - Plan de masse

    Afin de maîtriser les potentielles nuisances liées au fonctionnement du Conservatoire et des ateliers, nous avons organisé le plan de masse de manière stratégique :

    - la voie d'accès aux stationnements, aux ateliers et aux aires de manœuvres des jardiniers se trouve dans l'ombre au pied du coteau sud, dans la situation la plus éloignée du parc et la moins visible des maisons ;

    - de même les ateliers et les aires de manœuvres ont été placé à l'est, le plus loin possible des maisons et en lien directe avec le parc dans lequel les jardiniers travaillent.

    - Chantier vert

    Le chantier a fait l'objet d'une démarche de chantier vert, ou chantier à faibles nuisances .


     

     

  • 5 800,00 m2
  • 34,00 %
  • 2 855,00

Solution

    MOB préfabriqué

    SCOB

    +33 02 23 41 16 16

     https://www.scob-maisonsbois.com/

    Second œuvre / Cloisons, isolation


    Les façades en mur ossature bois (MOB) ont été préfabriquées en atelier par l’entreprise SCOB,
    située près de Rennes. L’isolation en paille des MOB a nécessité un changement de pratique de la
    part de l’entreprise et ainsi la possibilité de former ses salariés à cette technique.
    La botte de paille impose de déterminer les entraxes de par sa dimension (47,5 cm), les ossatures
    sont donc beaucoup plus profondes. L’ossature est en lamellé collé de 65 par 360.
    Sur le chantier comptabilise 50 m3 de bois en ossature et 2300 bottes de paille, adapté à ce type
    de construction (densité supérieur à 90 kg/m3 et une hygrométrie inférieure à 20 % et des formats
    de bottes).
    Cette technique de préfabrication permet un gain de temps au niveau de la mise en oeuvre sur le
    chantier et évite les aléas dus aux intempéries. Lors du transport, les murs ont été protégés et des
    systèmes de fixations adaptés ont été mis en place pour limiter les infiltrations durant le transport
    et le levage.
    La complexité de cette réalisation est due au poids des ossatures : 100 kg/m2, ce qui a engendré
    une complexité du levage (placement des grues). Également dû au poids des bottes, la
    préfabrication en atelier était différente, les panneaux ont été conçus à même le sol.

    L’isolation en paille des MOB a nécessité un changement de pratique de la
    part de l’entreprise et ainsi la possibilité de former ses salariés à cette technique.
    Dans ce projet une partie des parois paille sont en contact avec une verrière. Une étude Wufi réalisée par le cabinet Wigwam a permis de confirmer la durabilité de ces parois en contact avec le climat de la verrière.


    Toiture végétalisée à forte pente

    société Le Prieuré

    Le Prieuré. 2 place de l'Eglise 41160 Moisy FRANCE Tél: +33 (0) 254 820 990 Fax: +33 (0) 254 820 729

     https://www.vegetalid.fr

    Gros œuvre / Charpente, couverture, étanchéité

    Nous avions installé une toiture végétalisée en forte pente de 47%.
    Les solutions avec avis techniques sont aujourd’hui limitées à 20%.
    Nous avons travaillé avec les industriels, le contrôleur technique et le couvreur pour réussir à mettre en œuvre cette toiture.
    Développée en partenariat avec la société Le prieuré, la solution réalisée assure une intégration paysagère dans un site remarquable et des réponses en termes de biodiversité et d’isolation de toiture (l’épaisseur de terre favorise notamment le confort d’été).

Coûts de construction & exploitation

  • 700 000
  • 58 000
  • 3 300 000
  • Le budget global de l'opération s'élève à 5 800 000 € H.T (actualisé au 12 juillet 2022) :

    Brest métropole : 2 479 666 € H.T
    Conseil régional de Bretagne - Contrat de partenariat Pays de Brest : 1 327 500 € H.T
    Etat : 833 333 € H.T
    Conseil régional de Bretagne - Contrat métropolitain : 750 000 € H.T
    Conseil départemental du Finistère - Contrat de territoire : 442 500 € H.T

Assurance

    Oui

Communication

    Oui

Economie sociale et solidaire

    Ce bâtiment est une première dans le Grand Ouest en ce qui concerne la mise en œuvre de la paille comme isolation. Si elle est déjà employé pour des maisons individuelles, souvent dans des chantiers participatifs, elle ne l'est pas pour un bâtiment public, qui plus est à cette échelle.

    Pour aider la filière locale des charpentiers et des menuisiers à se développer du point de vue de la mise en œuvre de la paille comme isolation, la maîtrise d'ouvrage a mis en place des formations locales

    Une formation propaille organisée par Fibois, le collectif des pailleux armoricains ( RFCP) et la société de formation eclis a eu lieu dans les locaux de la ville de Brest du 1er au 5 octobre 2018.

    Par ailleurs, une réunion de présentation du projet et de la filière bois paille a eu lieu au moment de l’APD au printemps 2018. Cette réunion avait pour but de sensibiliser les entreprises de la région à la technique bois paille (pour faire émerger une filière sur le pays de Brest) et de faire connaitre le projet en prévision des appels d’offre.

    Durant la phase chantier, de nombreux acteurs sont venus visiter le projet (Maison de l’architecture, fibois, Energence, représentants des communautés de communes de la région, acteurs publiques…)

Conception circulaire

    Le projet réemploie un site déjà artificialisé.

    Utilisation de ressources locales : paille

    La fonctionnalité du bâtiments s'est accrue d'usages inattendus :

    - les scolaires utilisent les bancs dans le hall public sous la serre pour leurs poses et leurs déjeuners ;

    - les salles de réunions du Conservatoire sont très sollicitées pour d'autre usages que les actions du conservatoire et des jardiniers.

    Les déchets verts de l'activité des jardiniers sont stockés sur place. Puis ils servent sous forme de mulch ou de compost.

    Bâtiment bioclimatique

    Les différentes parties du programme sont hébergées dans des trois volumes autonomes isolés en paille, bardés en bois et recouverts de toiture végétalisée à forte pente. Une serre les lie, les unifie et le accueille.

    Pour se protéger des conditions hivernales, pour créer un micro-climat protecteur et inventer des lieux de rencontres entre les chercheurs du conservatoire et les jardiniers de la métropole, une serre trouve naturellement sa place, en écho à celles tropicales du conservatoire.

    Elle sert d’espace tampon pour les hivers rudes dans le vallon et organise les lieux de vie partagés en toutes saisons, du café aux discussions informelles et repas du midi. Les cafétérias des scientifiques et des jardiniers sont installées en face à face dans deux bâtiments distincts et elle partagent la même terrasse couverte sous serre.

    Bâtiment mutable 

    La structure du bâtiment a été pensée pour permettre son évolution à venir :

    - la structure poteau/dalle offre un plan très facilement évolutif

    - les façades et murs à ossature bois FOB / MOB sont aisément démontables.

    Right Tech, la juste technique pour le bon emploi en bonne quantité et au juste prix, dans l’économie locale :

    - bois : lamellé collé pin pour la structure de caissons des MOB et FOB, la charpente, les escaliers et passerelles ; les menuiseries intérieures : sapin massif et contreplaqué de peuplier ; le bardage : douglas non traité origine France et pré peinture aux huiles naturelles ;

    - métal galvanisé pour les structures et menuiseries de la serre ;

    - béton pour la structure à rez-de-chaussée : poteaux et dalles ;

    b) Isolation :

    - paille : 2.200 bottes de pailles (le plus grand bâtiment isolé en paille dans le Grand Ouest) ;

    - laine de bois pour les toitures et doublages ;

    c) Confort thermique :

    - ventilation simple flux ou double flux selon l’usage des locaux ;

    - ventilation naturelle automatisée pour la serre ;

    - gestion du déphasage thermique : planchers à forte inertie et murs en paille épais ;

    - brasseurs d’air ;

    - voilage intérieur pour la protection solaire dans la serre  ;

    d) Lumière naturelle :

    - omniprésente par les fenêtres, horizontale et zénithale tout autant dans les pièces de travail, que dans les circulations ;

    - par des lumiducs de grande taille, très efficaces, dans les espaces éloignés des façades ;

    e) Economie d'eau et lutte contre l'incendie :

    - Installation d'une cuve de 30.000 litres pour le stockage des eaux pluviales, pour l'arrosage et la lutte contre l'incendie ;

    - Toilettes économes en eau ;

    - Toitures végétalisées à forte pente, pour l’intégration dans le paysage, la gestion des eaux pluviales et l’isolation thermique ;

    - Bassin de rétention à l'est dans un secteur paysagé.

    f) divers :

    - Pas de faux-plafond, etc. ;

    - Sol souple en linoléum ; sol dur en grès cérame ;

    - Eclairage par luminaires Led ;         

    - Paysage extérieur : jardin d’essences locales, réparties selon les milieux reconstitués de la terre bretonne.

    La grande majorité des matériaux mis en œuvre sont aisément recyclables en cas de reconstruction sélective : bois,  paille, acier, linoléum.

Gestion de l'eau

    Une cuve de récupération des eaux de pluies a été installée. Elle est de 30m3.
    A partir de cette cuve, le dispositif de pompage de l'eau récupérée alimente :
    - Le lave bottes des jardiniers ;
    - Un robinet de puisage dans la zone de lavage des véhicules;
    - L'arrosage des plantes dans la verrière ;
    - L'arrosage des toitures végétalisés.

    La priorité est l'alimentation via l'eau de pluie récupérée. Si la cuve est vide après plusieurs semaines sans pluie, il est prévu un basculement sur l'eau de la ville.

Qualité de l'air intérieur

    Les matériaux choisis et leurs mises en œuvre sont conformes à la cible de Qualité de l'air intérieur telle que définie dans les cibles de la Haute Qualité Environnementales.

Confort

    Température consigne hiver = 20°C au programme

    Pas de controle de l'humidité

    Conforme aux performances attendus pour un usage bureaux. 

    Vue vers le parc arboré. 

    Analyse facteur lumière jour :

    - toutes les pièces sont éclairées naturellement, omniprésente par les fenêtres, horizontale et zénithale tout autant dans les pièces de travail,

    - y compris les circulations par des lumiducs de grande taille, très efficaces, dans les espaces éloignés des façades.

    Les pièces de vie et de travail ont fait l'objet d'une conception avec les usagers pour parvenir à la disposition appropriée.

Qualité de vie et services

La verrière est un espace commun favorable au potager et à l'échange entre les différents usages du bâtiment. 

la fonctionnalité générale des espaces est bonne (répartition des espaces, espaces techniques spécialisés)

Informations générales

Mise en oeuvre de 2200 bottes de pailles de provenance locale (Plus gros bâtiment bois/paille de Bretagne)

La mise en œuvre d’une isolation en botte de paille de blé locale dans des caissons d’ossature bois (environ 2000 bottes ). Cette solution permet le ré-emploi d’un coproduit issues de l’agriculture très vertueux d’un point de vue carbone.

La botte de paille dans son format issue du champ de largeur 36cm permet par ailleurs une excellente isolation thermique et une inertie intéressante pour le confort d’été. Dans ce projet une partie des parois paille sont en contact avec une verrière.

Puit de carbone

Choix de la Paille et du Bois 

Bois :

-  Bardage douglas non traité avec traitement par huile biosourcé. 

-  Menuiseries intérieures en peuplier. 

Paille :

Locale

Initiatives favorisant les mobilités décarbonées

Mise en place d'arceaux vélos conforme à la FUB. (Fédération Usagers Byciclette)

Borne de recharge des véhicules éléctriques. 

Analyse du Cycle de Vie :

    Aucune analyse de cycle de vie (ACV) n’a été réalisée sur l’ensemble du projet. Cependant, une
    importante quantité d’éco-matériaux a été mis en oeuvre dans cette opération.

    Choix du bois et de la paille.
    L'impact de la paille (GES) = -10 KG CO2 = négatif, donc elle absorde du carbone durant son cycle de vie.

    Choix de la Paille et du Bois. 

    Bois :

    -  Bardage douglas non traité avec traitement par huile biosourcé. 

    - Menuiseries intérieures en peuplier. 

    Paille : Local. 

Raisons de la candidature au(x) concours

Ce bâtiment d'activités regroupe de la recherche et de la diffusion scientifiques, de la conservation de graines rares et les ateliers des jardiniers des espaces publics de la métropole bretonne. Il concentre des valeurs reconnues par Construction 21 : une insertion serrée dans un site au préalable artificialisé et occupé notamment par des préfabriqués ; une conception bioclimatique autour d'une serre pour répondre aux conditions spécifiques ; le choix frugal de la "juste technique" pour un réponse appropriée à la diversité des usages : structure béton poteau dalle pour les activités de rez-de-chaussée, structure bois pour l'étages et les toitures, façade à ossature bois FOB, isolation en paille en élévation et laine de bois en toiture, toitures en pente végétalisées ; une maîtrise de l'énergie par les isolations biosourcées et la serre bioclimatique (espace tampon au Nord), par une inertie de la structure et un déphasage par la paille, par une omniprésence de la lumière naturelle (façades et lumiduc en toiture) ; une importante récupération des eaux de pluie pour l'arrosage des toitures végétalisées et d'autres dispositifs que cet étude de cas détaillera. Le résultat est une qualité de vie et d'appropriation par les usagers des espaces de travail et de partage mis à leur disposition dans le contexte magnifique du vallon du Stang Alar à Brest. 

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