Médiathèque du Sud Sauvage

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Dernière modification le 01/04/2019 - 18:56

Construction Neuve

  • Type de bâtiment : Bibliothèque, centre de documentation
  • Année de construction : 2017
  • Année de livraison : 2017
  • Adresse : 97480 SAINT-JOSEPH, France
  • Zone climatique : [Af] Tropical humide. Pas de saison sèche.

  • Surface nette : 2 494 m2
  • Coût de construction ou de rénovation : 6 200 000 €
  • Nombre d'unités fonctionnelles : 492 Place(s) assise(s)
  • Coût/m² : 2485.97 €/m2
  • Consommation d’énergie primaire
    58 kWhep/m2.an
    (Méthode de calcul : Autre )
Consommation énergétique
Bâtiment économeBâtiment
< 50A
A
51 à 90B
B
91 à 150C
C
151 à 230D
D
231 à 330E
E
331 à 450F
F
> 450G
G
Bâtiment énergivore

La médiathèque de Saint-Joseph (La Réunion) questionne l’identité de l’architecture contemporaine réunionnaise, celle du Sud Sauvage plus précisément. Elle renvoie à des images, bloc de basalte, fagot de vétyver, géko, kalbanon mais surtout à des usages, reprenant la progressivité des séquences d’entrées traditionnelles, créant une progression entre l’espace public et celui de l’intime.
Le bâtiment intègre un rapport direct à l’extérieur, floutant ses limites avec l’intérieur. Seul moyen d’y réussir, la conception d’un bâtiment ouvert, passif, donc sans climatisation. Il y parvient en isolant, en se protégeant de l’ensoleillement direct, en ventilant naturellement et par l’appoint d’une cheminée dépressionnaire.

Démarche développement durable du maître d'ouvrage

Démarche totale de développement durable

Description architecturale

Le projet de médiathèque à Saint-Joseph a été envisagé sous trois angles, véritables fils conducteurs. Nous avons tout d’abord identifié les éléments fondateurs de l’architecture réunionnaise pour les traduire dans la conception d’un équipement qui n’existe pas dans la tradition architecturale de l’île.  Nous nous sommes  ensuite appuyés sur la spécificité de Saint-Joseph, sur sa ruralité, sur son projet urbain. Enfin, nous proposons un outil de travail performant ouvrant l’accès à la culture en centre-ville et sur l’ensemble du territoire communal.

Le projet s’appuie sur ces trois piliers, dans une recherche de leur juste équilibre.

 

Un projet puisant dans  l’architecture créole.

L’architecture réunionnaise est marquée par une progression depuis l’espace public vers le domaine privé, vers l’intime. Nous transcrivons dans le projet toutes ces séquences, en premier lieu,  le jardin d’apparat qui s’affiche dès le baro franchi avec son guétali blotti en coin. Le bâtiment scène, la façade écran de représentation s’exprime alors, elle est symétrique et chargée de symboles donnant à lire son statut dans la société, ici dans la ville. La varangue et ses colonnes franchies, nous retrouvons un espace (ici d’exposition et d’accueil) dans lequel l’hôte non familier est reçu. Peu à peu, les différentes séquences nous mènent à lakour, lieu informel et foyer de la vie quotidienne. Elle se déploie dans un espace extérieur en lien étroit avec la végétation luxuriante. Dans le projet,s’y loge l’espace jeunesse, il devient case, se mue en une succession de cabanes à l’échelle des enfants, aux ambiances acoustiques de plus en plus feutrées. Pour finir ce parcours, nous retrouvons la longère en fond de parcelle, fermant l’espace de la kour et obéissant à sa raison utilitaire.

 

Le rapport du bâtiment à son environnement représente un aspect fondamental de l’architecture réunionnaise sur lequel nous nous appuyons. Nous cherchons à estomper la limite entre l’intérieur et l’extérieur, en disposant des varangues, en intégrant un patio, en permettant à la végétation de rentrer dans le bâtiment mais également en cadrant des vues vers le piton Babet,symbole de Saint-Joseph. Ce rapport constant avec l’extérieur, s’ajoutant à une conscience écologique, nous a amené à concevoir un bâtiment en grande part dépourvu de climatisation mais assurant un réel confort tant pour les usagers que pour le personnel. Pour éviter de générer une bulle étanche à l’extérieur, chaque entité a été optimisée en termes d’orientation et de protection solaire, une cheminée thermique accroît le tirage d’air et améliore la ventilation naturelle.Le changement d’époque nous fait maintenant calculer tous les paramètres, les simuler par informatique afin de garantir un confort par toutes saisons. Nous n’employons pourtant que des moyens simples, ceux du bon sens, pour retrouver le confort que  les anciens réussissaient avec leur seul savoir-faire.

 

La langue créole, tout comme les lieux de la Réunion sont chargées d’images, d’histoires et de symboles. C’est ainsi que se retrouvent dans l’architecture des formes géométriques en diamant, en losange, que les façades s’ornent d’oiseaux ou des modénatures participant au décor, à l’âme.L’image d’un fagot, d’une botte de paille s’est rapidement imposée pour le bâtiment scène, symbole de la ruralité dans la patrie du vétiver. Il repose sur un socle de basalte, roc extrait du volcan jouant le contraste de matériaux et de couleurs, tranchant entre le vert des jardins, le noir des pierres et le bleu du ciel, couleurs du Sud Sauvage. Enfin ailleurs, dans l’arrière cour,s’opère le mélange des époques et des fonctions, le bardeau des boites côtoie la maçonnerie, la structure béton permet de végétaliser les toitures sur lesquelles s’appuient des constructions bois.

Diversité et richesse de la culture réunionnaise.

 

Une médiathèque à Saint-Joseph.

Saint-Joseph, capitale à taille humaine du Sud Sauvage, puise sa force dans la ruralité et dans son ancrage au sol et à sa culture. Nous avons évoqué le parallèle avec le fagot de vétiver et plus encore, le rapport qu’entretient le projet avec la nature.

La réalisation de cet équipement représente l’occasion de le lier avec  le projet urbain et culturel de la ville.

 

 Le quartier est amené à muter dans les prochaines années, déjà des opérations de quatre niveaux apparaissent aux alentours. Il convient d’assumer le rôle structurant des bâtiments publics, qu’ils servent de signal et de repère dans la ville. Le bâtiment« vétiver » assume ce rôle, ses autres entités se fragmentant pour retrouver l’échelle du piéton tout en respectant un alignement en recul des rues. Le projet s’inscrit dans le prolongement des projets « cœur de ville » et de la réalisation du ring. Les stationnements, îlets dans une forêt valorisée, seront affectés tant à la médiathèque qu’à la desserte du centre. Le futur mail piéton débouche sur un nouvel espace public, il captera le public de ce quartier tout en trouvant son aboutissement dans un aménagement singulier.   

 

Ainsi, l’amphithéâtre  est intégré au parvis de la médiathèque, scène à disposition du festival « Kom i di », de « Marmay Land »,de la fête de la musique ou de « Paroles du Sud ». Plus qu’un parvis,il s’agit de créer un espace public mettant à disposition  la culture aux saint-joséphois, en rendant ce lieu familier, en incitant à franchir le seuil pour visiter une exposition, enjouant sur l’attractivité des espaces d’actualité et multimédias. Chacun pourra alors trouver l’espace qui correspond à ses goûts,  à son âge pour que la médiathèque devienne un lieu familier, un espace ouvert mais approprié par tous. Le parvis se mue donc en véritable espace public, il ajoute au jardin d’apparat un rôle de place reliant les flux du mail piéton et des stationnements d’un côté tout en se greffant à la partie aval de Saint-Joseph. Il devient croisée de chemins certes,  mais également centre de vie,d’attente sur les marches de l’amphithéâtre à l’ombre des arbres endémiques ou fond de scène lors des représentations.

Plus de détails sur ce projet

 http://co-architectes.com/site/portfolio_page/mediatheque/

Maître d'ouvrage

Maître d'œuvre

Intervenants


    Autres

    Adhoc - Paysagiste


    Bureau d'études autre

    ABTEC - Econonomiste


    Bureau d'études acoustique

    Gui Jourdan


    Bureau d'études autre

    Héliotropic + EFITEC - BET Fluides


    Bureau d'études autre

    Intégrale Ingénierie - BET VRD

Type de marché public

Marché global de performance

Consommation énergétique

  • 58,00 kWhep/m2.an
  • 500,00 kWhep/m2.an
  • Autre

    Bureautique 7,7
    Eclairage: 7,4
    VMC (Sanitaires/Vestiaires): 0,6
    Brasseurs d'air( 5,0)
    Climatisation (Serveur, fonds précieux, gardien): 6,1
    ECS: 0,8
    Divers: 3,0

Consommation réelle (énergie finale)

    29,00 kWhef/m2.an

    2 017

Performance énergétique de l'enveloppe

    Les indicateurs Ubat, de compacité ou d'étanchéité à l'air sont sans objet pour un bâtiment non climatisé en climat tropical. Seules comptent la protection solaire de la porosité de l'enveloppe pour faire du rafraîchissement naturel
    Facteur solaire des baies vitrées: N 0,30 E 0,30 S 0,40 O 0,25
    Facteur solaire des parois opaques: 0,05
    facteur solaire des toitures: 0,02
    porosité des façades: 30 %

Plus d'information sur la consommation réelle et les performances

Projet livré en décembre 2017 donc en attente de retour.
Le programme PREBAT de l'ADEME permettra une mesure précise.

Systèmes

    • Aucun système de chauffage
    • Solaire thermique
    • Cassette
    • Aucun système de climatisation
    • Ventilation naturelle
    • Solaire thermique
  • 70,00 %
  • ventilation et rafraîchissement entièrement passifs à l'exception d'un local serveur et d'un local fonds anciens

     98 m2 de photovolataque en attente de mise en place

Environnement urbain

  • 7 394,00 m2
  • La médiathèque assume son statut d'équipement public, elle représente désormais un signal au cœur d'un centre-ville, un lieu de rencontre en particulier pour la jeunesse de Saint-Joseph.
    Le parvis est ainsi traité comme une place publique, bornes pour s'assoir, un amphithéâtre prenant place en fond de scène, pour attendre ou assister aux spectacles hors les murs de la médiathèque.

Solution


    Sopranature

    Soprema

    [email protected]

     https://www.soprema.fr/fr/

    Gros œuvre / Charpente, couverture, étanchéité

    Toiture végétalisée sur le socle ainsi qu'au dessus de l'espace jeunesse

    Participe au paysage des étages, totalement accepté par MOA

Gestion de l'eau

    65% des besoins en eau des sanitaires alimentés par système de cuve de récupération des EP

Qualité de l'air intérieur

    peintures, vernis et colles labellisées.De toute façon, les débits de renouvellement d'air nécessités par le rafraîchissement naturel se situent entre 120 et 300 vol/h et évacuent en quelques minutes toute pollution intérieure

Confort

    inconfort selon la méthode de Givoni sur moins de 1 à 3% du temps selon les locaux

    L’inadéquation entre ventilation naturelle et l'acoustique a été traitée en multipliant les dispositifs d'absorption en parois verticales et horizontales:

    • Laine acoustique en entre résille et planchers
    • Placo perforé + absorbant
    • Laine de bois compressées en habillage
    • Baffles acoustiques dans puits de ventilation
    • Sol caoutchouc pour réduction bruits d'impact

Emissions de GES

  • 24,00 KgCO2/m2/an
  • 29 kWh/m² an d'électricité avec un mix réunionnais à 0,820 kg CO2/kWh

Analyse du Cycle de Vie :

    bois

    • structure bois sur :

    -    façades et toitures des boites Jeunesse (Mamothèque, salle de contes,…)

    -    façades R+1 du bâtiment administration

    -    façades R+1 à R+3 du bâtiment Adultes

    • Bardage bois sur les façades R+1 à R+3 du bâtiment Adultes
    • Bardeaux bois sur toitures des boites Jeunesse ; bardage bois enfaçade
    • Protections solaires bois
    • Plafonds acoustiques en lame de bois massif sur le bâtiment Vétiver

Raisons de la candidature au(x) concours

Bâtiment passif sans climatisation fonctionnant par ventilation traversante avec appoint d'une cheminée dépressionnaire.Protection des rayonnements solaires et sur-isolation. Façades légères en bois pour réduction de l'inertie des parois.Gestion des eaux par perméabilité maximale, mise en place de toitures végétalisées et récupération des EP pour sanitaires.
Apport du paysage tant dans son rapport à l'espace intérieur/extérieur que pour réduction de l'effet de surchauffe en pied de bâtiment.

Batiment candidat dans la catégorie

Energie & Climats Chauds

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Rédigé par

Nicolas Peyrebonne


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