WOODRISE 2023 : Construction bois & Finance Verte : 3 questions à Stéphane Lagut Associé EY - Conseiller du Commerce Extérieur de la France au Japon

Rédigé par

Ingrid LAUNAY-COTREBIL

Attachée de presse

1240 Dernière modification le 24/05/2023 - 11:19
WOODRISE 2023 : Construction bois & Finance Verte : 3 questions à Stéphane Lagut Associé EY - Conseiller du Commerce Extérieur de la France au Japon

A l’occasion de sa 4ème édition, qui se tiendra en France du 17 au 20 octobre prochains, au Palais 2 l’Atlantique de Bordeaux, WOODRISE, le congrès international du bâtiment bois moyenne et grande hauteur, poursuit sa série d’échanges avec des experts de différents horizons, autour de la construction bois.

Stéphane Lagut, Conseiller du Commerce Extérieur de la France au Japon et associé de la firme internationale d’audit et de conseil EY, a répondu aux questions des organisateurs du congrès. Au programme : la place de la construction bois dans la finance verte et plus globalement, ses réponses aux nouveaux paramètres de l’économie durable.

S’agissant d’économie durable, telle qu’elle se dessine et se définit aujourd’hui, quels nouveaux paramètres les acteurs doivent-ils intégrer en matière d’investissement et de gestion d’actifs immobiliers ?

Au-delà de l’aspect financier, l’économie durable embarque de nombreux sujets. C’est le fondement même de l’analyse ESG (Environnemental, Social et Gouvernance) qui induit de nombreux indicateurs. La finance verte ne se réduit pas, en ce sens, à des performances chiffrées.

Il faut s’écarter des critères essentiellement comptables. C’est ce que l’on constate dans de nombreux domaines, à commencer par celui de l’entreprise et de l’emploi : les valeurs, l’image de l’entreprise conditionnent sa réputation et son attractivité, pour ses marchés directs (clients, prospects, mais aussi concurrents), ses salariés et collaborateurs, les investisseurs et les agences de rating qui commencent à prendre en compte les caractéristiques élargies des entreprises vertes.

L’humain, le respect de l’environnement, l’éthique... deviennent des fondamentaux dans un grand nombre de secteurs, en particulier celui de l’immobilier. Qu’il s’agisse de production, de gestion d’actifs ou d’investissement, pour répondre à ces évolutions, les filières doivent fonder leur approche sur :

  • Toute la durée de vie des ouvrages, depuis la production du matériau, jusqu’au recyclage, en passant par leur entretien, maintenance, potentialités en termes de remplissage, de valeur immobilière, etc.
  • La convergence des dimensions économiques, écologiques, techniques et usuelles.

En quoi la construction bois s’inscrit-elle dans cette nouvelle approche de l’économie durable ?

Les bâtiments bois associent des performances techniques (facilité de montage / démontage notamment), d’usage (confort) et, par nature, des performances environnementales directement liées au matériau bois.

Mais au-delà, ils sont aussi très souvent un vecteur de valeurs d’éthique et d’authenticité, importantes pour l’image de marque de l’entreprise, l’attractivité du bailleur, etc.

Permettant ainsi de faire converger technicité, tradition et tendance, ils s’inscrivent pleinement dans les nouveaux paramètres de l’économie durable et de la finance verte.

C’est que j’observe d’ailleurs à Tokyo, où je suis basé. La construction de grande hauteur s’y est beaucoup développée ces dernières années, permettant de répondre aux enjeux démographiques et urbanistiques, tout en contribuant à une meilleure empreinte au sol.

Si ces immeubles sont souvent en structure acier, on commence néanmoins à voir apparaitre des bâtiments bois. Jusqu’à présent, la construction bois concernait plutôt des ouvrages traditionnels et des bâtiments de petites ou moyennes hauteurs, et une bonne part de résidences individuelles. Mais ce matériau commence aussi à se développer sur de la grande hauteur, marquant la convergence entre tradition architecturale japonaise et exigences de la ville moderne.

La construction bois a donc toute sa place dans cette nouvelle économie durable.

Les perspectives pour la construction bois sont donc radieuses ?

Oui, à condition que ces nouveaux enjeux de l’économie durable et de la finance verte s’élargissent pleinement à la filière amont : gestion de la ressource, prise en compte et accompagnement de l’économie circulaire, avec un accent particulier sur le recours au bois local disponible dans chaque territoire, développement des structures de bâtiment mixtes...

Tout cela est bien amorcé, voire déjà en place, notamment en France. Mais nous devons aller encore plus loin. Tout le monde sera gagnant. En termes de commerce extérieur par exemple : nous avons en France parmi les meilleures ressources bois d’Europe. Une gestion intelligente de cette ressource peut donc être un levier d’attractivité environnemental et économique particulièrement intéressant pour le pays.

Nous devons prendre en compte l’ensemble de l’écosystème du bois, de la pousse de l’arbre à la fin de vie du bâtiment, en pensant aux réponses apportées en termes d’environnement, de confort, de valeur verte, d’attractivité... : le Congrès WOODRISE va ouvrir de nouvelles réflexions sur cet enjeu associant construction bois et nouvelles dynamiques d’investissement.

Informations & Inscriptions : Woodrise-congress.com

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