Végétalisation des bâtiments : quels apports pour l’habitant et la ville ?

Rédigé par

Equipe AQC

657 Dernière modification le 12/12/2022 - 10:12
Végétalisation des bâtiments : quels apports pour l’habitant et la ville ?


Quels sont les apports de la végétalisation des toits et des façades en confort d’été pour les habitants des immeubles ? Dans la lutte contre les îlots de chaleur urbains ? Quels sont ses impacts sur des problématiques comme la gestion des eaux pluviales, la biodiversité en ville ou encore le confort acoustique ? Au carrefour de la biologie et de la physique du bâtiment, la végétalisation des constructions est un art technique et créatif.

« Confort d’été & enjeux climatiques : quels sont les impacts de la végétalisation des bâtiments ?  » : téléchargez gratuitement cet article publié dans le n° 195 de votre revue Qualité Construction (novembre-décembre 2022).
 

Lutter contre les îlots de chaleur : trois leviers potentiels à actionner

Eric Larrey, directeur de l’Innovation du groupe Verdi Ingénierie, explique les principes de modélisation des Îlots de chaleur urbains (ICU) :

Les îlots de chaleur urbains touchent toutes les villes. Ces espaces extérieurs aux températures estivales moyennes diurne et nocturne sensiblement supérieures à celles des autres sites urbains sont essentiellement dus à la morphologie urbaine : densité de bâti en surface et hauteur, sols minéralisés, végétation de surface et canopée. Pour la végétation, qui a un rôle majeur sur le rafraîchissement urbain, l’accès à la ressource en eau est essentiel. Faute de quoi, son potentiel de rafraîchissement s’en voit fortement amoindri, voire peut disparaître. En prenant en compte tous ces paramètres, il est possible de cartographier les îlots de chaleur et de fraîcheur.

L’impact des vagues de chaleur sur la vie en ville est une question-clé, entraînant inconfort et dégradation du sommeil et de la santé. La problématique est de trouver des solutions d’adaptation. Frédéric Ségur, responsable Paysage et foresterie urbaine du service Écologie de la Métropole de Lyon, estime qu’il y a trois leviers à actionner : « Premièrement, l’albédo, le pouvoir absorbant ou réfléchissant des matériaux ; deuxièmement, l’évaporation de l’eau accumulée par des surfaces perméables poreuses. Et troisièmement, le végétal, le plus puissant, par l’ombrage et l’évapotranspiration. Il ne faut pas opposer les solutions, mais les combiner. »
 

Réduire le ruissellement des eaux pluviales

C’est l’impact le plus discret mais peut-être le plus efficace de la végétalisation d’une toiture : l’interception, l’effet retard, le stockage et l’évaporation des pluies. L’abattement des pluies d’orage à la source, dès la toiture, apporte de gros bénéfices à la collectivité dans la lutte contre les inondations soudaines des rues et les crues en aval. Avec la toiture végétale, le toit n’est plus une surface imperméable qui précipite l’eau de pluie dans les égouts. De plus, dans les communes où le réseau pluvial n’est pas séparé de celui des eaux usées, réduire le débit des eaux claires évite le mauvais fonctionnement des stations d’épuration, voire leur débordement.

Sur ce plan, tous les systèmes de végétalisation des toits ne se valent pas. Le système extensif classique très répandu (car le moins coûteux) avec un tapis de sedum sur un substrat de quelques centimètres aura une moindre capacité de rétention d’eau à la fois par une faible masse végétale et une faible masse de substrat poreux. Une végétalisation semi-extensive ou intensive, par une biomasse plus importante et un substrat épais d’un à plusieurs dizaines de cm (jusqu’à 1 m), développera une capacité naturelle plus importante d’interception, de stockage et d’évapotranspiration de la pluie.

Maeva Sabre, cheffe de projet pôle Climatologie au CSTB, indique que « les mesures réalisées sur la plateforme végétale du CSTB à Nantes sur les débits d’eau en sortie de toitures ont clairement montré qu’en plus de la réduction des pics de fortes pluies, on observait un effet retard sur les débits. À l’échelle réelle, ces effets permettaient de réduire la pression sur les réseaux d’eau en période de fortes pluies. »
 

Cet article de notre revue Qualité Construction est mis gratuitement à votre disposition.
 

En savoir plus sur la revue et s'abonner

 

Actualité publiée sur AQC
Consulter la source

Partager :