Social, environnement : les ambitions élevées des ascenseurs

Rédigé par

Stéphanie Obadia

Directrice de la rédaction

2524 Dernière modification le 24/10/2022 - 11:31
Social, environnement : les ambitions élevées des ascenseurs


A l’occasion des trophées des ascenseurs décernés chaque année par la fédération des ascenseurs, Philippe Boué revient sur les enjeux sociétaux mais aussi environnementaux. 

La France compte près de 620 000 ascenseurs et chaque jour, près de 100 millions de trajets sont réalisés via ces appareils. « La densité du parc est faible », regrette Philippe Boué, président de la fédération des ascenseurs et dirigeant de Schindler. On compte 9 ascenseurs pour 1 000 habitants contre 24 pour l’Espagne par exemple. Et chaque année, 11 à 12 000 ascenseurs neufs sont installés. « Regrettable au vu d’une France urbanisée et vieillissante avec un enjeu du maintien à domicile ». Autre regret : le vieillissement du parc existant. Sur les 620 000 ascenseurs en fonctionnement en France, 50% ont plus de 25 ans et 25% ont plus de 40 ans. « Ils doivent être rapidement remplacés au risque de voir se multiplier les pannes et les disfonctionnements », annonce Philippe Boué, président de la fédération des ascenseurs et dirigeant de Schindler. 

Un parc renouvelé et connecté pour des impacts limités

L’enjeu n’est pas seulement sociétal. Il est également environnemental : rénover un ascenseur de plus de 25 ans génère 65% d’économie d’énergie. En effet, les ascenseurs les plus récents consomment en moyenne 650 Kwh par an, soit cinq fois moins qu’un ascenseur des années 60. « Sachant que les ascenseurs ne représentent que 3 à 5% de la consommation énergétique d’un bâtiment, l’économie est mineure. On cherche les petits ruisseaux », ajoute le président. Le plus gros de l’empreinte carbone du secteur est essentiellement dû aux trajets et à la flotte véhicule des techniciens. Et en cela, la maintenance prédictive connectée et le diagnostic à distance permet d’économiser des interventions physiques et donc les émissions carbone.

Sobriété à tous les étages 

Des petites économies sont néanmoins envisagées dans le parc existant pour répondre aux enjeux actuels de sobriété énergétique. Il est par exemple question d’activer les manœuvres d’arrêt, notamment la nuit, qui permettent d’abaisser jusqu’à 50% de la consommation d’énergie, de remplacer les lumières par des leds, ou encore encourager l’utilisation des escaliers. « Il faudrait d’ailleurs dans les bâtiments concevoir des halls avec des escaliers plus ouverts et visibles. Pourquoi ne pas réserver l’usage de l’ascenseur aux personnes à mobilité réduite, voire même de faire payer l’usage de l’ascenseur », propose Philippe Boué. 

Pour ce qui est des ascenseurs nouvelle génération, plusieurs pistes sont déployées : le numérique pour la prédestination et la maintenance intelligente, la technologie d’entraînement par courroie à faible consommation, l’optimisation de l’espace mobilisé au sein des constructions, l’allègement du poids et de la matière sans compromettre la rigidité ou encore l’usage d’autres matériaux comme les composites ou les recyclés.

D’ailleurs, quid du recyclage et du réemploi ? « Nous n’en sommes qu’au début, conclut le président. Sur une échelle de un à dix, on est à un. Outre les questions normatives et de sécurité, les composants démontés dans les ascenseurs sont bien trop vieux pour être réutilisés ». Affaire à suivre.

Un article rédigé par Stéphanie Obadia - Directrice de Construction21
 

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