Rénovation énergétique des bâtiments : l’Europe accélère

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CLER La rédaction

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768 Dernière modification le 15/12/2022 - 11:48
Rénovation énergétique des bâtiments : l’Europe accélère


La guerre en Ukraine a provoqué une flambée des prix de l’énergie et mis en évidence la dépendance des européens aux énergies fossiles importées. Entre le plan RePowerEU et le paquet de mesures « Fit for 55 » l’Europe semble déterminée à passer à la vitesse supérieure. Explications.

« En décembre 2021, la Commission européenne a proposé une refonte de sa directive sur la performance énergétique des bâtiments (EPBD). Largement débattue, celle-ci intègre le paquet « Fit for 55 » et pourrait être finalisée au printemps 2023. Son principal intérêt est d’apporter un référentiel commun en matière de performance énergétique minimale » explique Eva Brardinelli, en charge de la coordination des politiques européennes sur le bâtiment pour CAN Europe, un réseau d’ONG engagées dans la lutte contre le changement climatique. Désignées par leur acronyme anglais : « MEPS », ces normes de performance énergétique minimale,  concerneraient les bâtiments existants.

Une nouvelle vague de rénovation énergétique des bâtiments

« Elles visent à mettre en œuvre la stratégie énoncée à Bruxelles en 2020 qui entendait faire de la décennie actuelle celle de la “Vague de rénovation”, avec le doublement du taux de rénovation énergétique annuel d’ici 2030. Aujourd’hui on sent que la Commission a envie d’agir là où le gisement d’économie d’énergie est le plus important. À l’échelon européen entre 85 et 95% des bâtiments européens sont à rénover » analyse Camille Defard, chercheuse en politique européenne de l’énergie au sein du Centre Énergie de l’Institut Jacques Delors. Autre signe de bonne volonté européenne, la révision de sa directive sur l’efficacité énergétique (EE) qui fait également partie du même paquet de mesures. L’ambition affichée est désormais une réduction des consommations de 36% en 2030, soit un objectif réhaussé de 3,5% par rapport au précédent.

Un accompagnement social

La proposition qui figure dans l’EPBD est que toutes les passoires énergétiques avec un classement DPE (diagnostic de performance énergétique) de niveau F ou G passent au niveau E à l’horizon 2030 pour le non-résidentiel, et 2033 pour le résidentiel. « L’idée est de faire d’une pierre deux coups : s’attaquer en même temps à la rénovation énergétique et à la lutte contre la précarité énergétique. L’intention est louable, mais les ambitions ne sont pas à la hauteur. Nous estimons qu’il faudrait viser une classe C à ces mêmes horizons, avec des mesures de soutien financier et technique pour une transition énergétique ambitieuse et inclusive » précise Eva Brardinelli. D’autant que l’objectif est celui d’un parc immobilier totalement décarboné à l’horizon 2050, avec une réduction des émissions de CO2 dans le bâtiment de 60% en 2030.

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