Pour une relance qui ne tombe pas à l’eau

Rédigé par

Patricia Desmerger

Directrice

1038 Dernière modification le 17/06/2020 - 10:33
Pour une relance qui ne tombe pas à l’eau

Une tribune signée par Bruno Cavagné, président de la Fédération Nationale des Travaux Publics, Alain Grizaud, président des Canalisateurs et Jean-Luc Ventura, président de l’Union des Industries du l’Eau

Nous disposons en France d’un système d’organisation du domaine de l’eau par bassins versants qui nous est envié et qui a inspiré de nombreux pays dans le monde. A l’heure de l’adaptation au changement climatique et de ses multiples défis, et plus encore dans la situation sanitaire que nous traversons avec ses impacts lourds de conséquences sur l’économie du secteur de l’eau, unissons nos forces pour faire des Agences de l’eau le fer de la relance du secteur. 

Les Agences de l’eau se voient actuellement privées de plus de 2 milliards d’euros de ressources financières avec l’instauration du « plafond mordant » et des multiples ponctions sur leur budget. Or, elles jouent un rôle moteur dans l’investissement des collectivités dans le secteur afin de leur permettre d’entretenir et de renouveler leurs infrastructures, de s’engager vers une nécessaire résilience face au changement climatique et de participer à la transition écologique.

L’effet de levier des aides des Agences de l’eau est majeur pour soutenir la commande publique dans nos territoires : on estime qu’1 million d’euros d’aide des Agences de l’eau donne lieu à plus de 3 millions d’investissement. Ce soutien à l’investissement contribue également à réduire la fracture entre territoires urbains et ruraux, réalité qui ronge notre pays.

Au déficit d’investissement dans les infrastructures de l’eau, évalué au moment des Assises de l’Eau à 2 milliards d’euros par an, s’ajoutent les surcoûts liés à la crise COVID-19 (hygiénisation des boues, pertes de productivité des chantiers, …) A la veille de l’été et des prochains épisodes de sécheresse et canicule que nous savons inéluctables, les collectivités perdront beaucoup de leur capacité financière du fait de la crise et il nous semble que les Agences de l’eau doivent impérativement jouer leur rôle de soutien pour garder les objectifs environnementaux face au changement climatique qui reste, plus que jamais, d’actualité. 

Avec des missions toujours plus larges mais une assiette de recettes qui repose uniquement sur la facture d’eau, il faut impérativement augmenter les ressources des Agences de l’eau, afin de maintenir les objectifs fixés par les Assises de l’Eau et répondre à la crise.

C’est pourquoi nous proposons d’autoriser les Agences de l’eau à avoir recours à l’emprunt à hauteur de 5 milliards d’euros afin de co-financer la mise à niveau des infrastructures dans la lutte contre le changement climatique.

Ensemble, prenons une décision symbolique et supprimons le plafond mordant afin de soutenir les investissements nécessaires à la transition écologique.

 

 

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