#18 - Mieux monétiser les externalités positives carbone de projets de territoires pour en boucler le financement : exemple d’une coopérative carbone

Rédigé par

Anne ROSTAING

2772 Dernière modification le 05/04/2022 - 16:15
#18 - Mieux monétiser les externalités positives carbone de projets de territoires pour en boucler le financement : exemple d’une coopérative carbone

La France s’engage à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Cette dernière implique à la fois une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et le développement de puits carbone capables de séquestrer le carbone. Deux actions intimement liées qui mèneront à la réussite de cet objectif mondial.

Atteindre la neutralité carbone et financer les projets qui y mènent

Nous devons atteindre la neutralité carbone pour contenir l'augmentation de la température moyenne à 2°C, et si possible 1,5°C conformément aux préconisations du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) et limiter ainsi les impacts du dérèglement climatique. Il est nécessaire pour cela de rapidement diminuer nos émissions de gaz à effet de serre et d’augmenter les puits de carbone.
Un puits de carbone est un réservoir qui stocke, par un mécanisme naturel ou artificiel, le carbone atmosphérique. Les principaux puits de carbone sont les océans, les forêts, les sols… 

Ainsi certains développent des projets à impact dont les ambitions carbone dépassent les exigences réglementaires et proposent à des acteurs engagés de contribuer au financement de tels projets en regards des impacts carbone ainsi générés. Ce marché volontaire du carbone vise ainsi à favoriser l’émergence de projets volontaires de réduction et de séquestration des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui vont au-delà de la réglementation et des pratiques usuelles.

Les crédits carbone sont des unités que possèdent un porteur de projet de réduction ou séquestration du carbone. Un crédit carbone équivaut à une réduction d'une tonne de CO2 équivalent générée par le projet en question.

Un porteur de projet de réduction ou séquestration du carbone peut commercialiser ses crédits carbone, ce qui finance in fine son projet.

S’assurer que les projets financés contribuent correctement et de manière transparente à la lutte contre le dérèglement climatique

Pour qu’ils puissent être commercialisés, les crédits carbone doivent être quantifiables, vérifiables, additionnels et permanents quand il s’agit d’un projet de séquestration. Pour cela les projets s’appuient sur des méthodes de comptabilisation des émissions des gaz à effet de serre (GES) vérifiées et des labels de certification.

A l’échelle nationale, le Label bas-carbone, lancé par le gouvernement en 2019, permet de certifier des projets de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et de séquestration carbone dans un grand nombre de secteurs (forêt, agriculture, transport, bâtiment, déchets, etc.).

Dans le domaine du bâtiment par exemple, la « Méthode Renovation – Produits réemployés et autres produits » portée par le CSTB, financée par ICADE et approuvée par le ministère de la Transition Ecologique, vise à valoriser la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) liée à l’emploi de matériaux ou produits moins émetteurs de GES que la moyenne des produits similaires, comme les produits issus du réemploi.

Pour compléter le Label Bas Carbone national et encourager la contribution locale, certains territoires développent des labels locaux. C’est le cas par exemple du label La Rochelle Territoire Zero Carbone (LRTZC) dont la première méthode, la « méthode arbres » a été publiée.  

Acheter des crédits carbones et ainsi contribuer à des projets

L’achat de crédits carbone peut s’effectuer auprès des porteurs de projets ou par l’intermédiaire d’organisations spécialisées dans le domaine, comme La Coopérative Carbone. Cette approche doit intervenir pour une organisation après ou en parallèle d’un travail de réduction de son propre impact direct et indirect. Contribuer à l’émergence d’autres projets positifs, en complément d’un travail sur soi, est une démarche vertueuse pour une organisation, sous réserve de ne pas en faire uniquement un objectif de communication externe.

Une Coopérative Carbone pour appuyer des projets territoriaux

La Coopérative Carbone, est une Société Coopérative d’intérêt Collectif née dans le cadre du projet de territoire La Rochelle Territoire Zero Carbone. Elle accompagne les porteurs de projets qui travaillent sur des projets locaux de réduction des émissions ou de séquestration du carbone (plantation d’arbres, de haies, changement de pratiques agricoles…). En effet, ces approches sont nouvelles et peu connue des porteurs de projets. Les ingénieurs de la Coopérative les aident dans l’évaluation de leur projet et travaillent sur les démarches de labellisation de chaque projet dans le cadre des labels nationaux tel que le Label Bas Carbone ou du label local LRTZC. Une fois que le projet est prêt, il est mis en avant sur la plateforme. Chaque contributeur, qu’il soit entreprise, citoyen ou institutionnel peut acheter des crédits carbone et ainsi permettre au projet qu’il aura choisi de se réaliser.

En parallèle, la Coopérative Carbone accompagne les entreprises dans la réalisation de leur Bilan Carbone® et leur stratégie pour réduire leurs émissions de GES, ainsi que dans la sensibilisation aux enjeux énergie et climat de leurs équipes.

Ce projet augure de ce qui va devoir s’accélérer dans les territoires : des approches collectives associant citoyens, entreprises et collectivités pour déployer des projets positifs en circuits courts mêlant financement, expertise, engagement et innovation.

 


Article suivant : #19 Les Certificats d’économies d’énergie : un outil précieux des travaux de rénovation énergétique des logements des particuliers

Retour à la page d'accueil du dossier

 

Partager :