Les plus et les moins du label E+C-

5041 Dernière modification le 06/11/2017 - 10:22
Les plus et les moins du label E+C-

« Plus » d’énergie positive, « moins » d’émission de carbone, voilà l’ambition du label E+C- pour les futurs projets de construction.  Mais à ce stade de l’expérimentation, quels sont les « plus » et les « moins » de ce label. Que faire pour qu’il tienne ses promesses ?

Les « plus »

1 - Une prise de conscience qui s’accélère et qui va dans le bon sens

Avec ce label de performance environnementale des futurs bâtiments, l’Etat envoie un message fort : les bâtiments construits ne devront plus s’inscrire dans la seule recherche de la performance énergétique, héritée des réglementations thermiques successives, mais bien tenir compte également de l’impact « carbone » du bâtiment, avec la définition de seuils sur les émissions de gaz à effet de serre, Le label encourage aussi les énergies renouvelables et la prise en compte de l’autoconsommation pour la production d’électricité. Quand on sait que les bâtiments émettent plus de 20% des gaz à effet de serre et sont de grands consommateurs d’énergie, le label E+C- va dans le bon sens.

La particularité, assez nouvelle, du label E+C-, est qu’il s’intéresse à l’ensemble du cycle de vie du bâtiment et élargi la base du calcul de consommation énergétique à d’autres usages immobiliers.

2 - Une méthode construite avec l’ensemble des professionnels

Le label E+C- est né d’un travail de concertation mené depuis 2015 entre les organismes professionnels et les pouvoirs publics, permettant d’aboutir à un consensus sur la méthode de calcul et repris par tous. La phase d’expérimentation qui est en cours permet de recueillir les retours de la profession sur la base d’expériences terrains et ainsi de construire une réglementation qui tiendra compte de ces retours.

3 - Un assez bon départ pour le label E+C-

Chez CERQUAL Qualitel Certification, nous constatons que 9 mois après son lancement, 3% des demandes de certification de logements incluent le label E+C-. C’est un niveau encore assez marginal, mais pas anodin non plus. Pour comparaison, le label BBC en RT2005 avait connu un démarrage plus lent un an après son lancement, avec 1% des demandes de certification.

Signe que les professionnels comprennent l’intérêt de la phase expérimentale et préfèrent participer dès maintenant à l’élaboration de la nouvelle réglementation plutôt que de la subir plus tard.

Les « moins »

1 -La nécessaire implication de tous les acteurs

Pour que le label E+C- tienne ses promesses, tous les acteurs à tous les niveaux de la chaine doivent s’impliquer dans le cadre d’une réflexion globale. La certification accompagne cette démarche de prise en compte des divers impacts environnementaux du bâtiment et s’inscrit pleinement dans ce mouvement pour faire évoluer les pratiques et valoriser les initiatives innovantes.

2 - Des éléments méthodologiques qui restent à consolider

Les données environnementales des produits de construction et équipements (Base INIES) sont encore insuffisantes et le travail déjà engagé avec les industriels doit se poursuivre. Certains éléments sont à fiabiliser comme les nouveaux indicateurs BEPOS et Carbone, ce qui ne pourra se faire qu’en poursuivant l’expérimentation sur un nombre important de bâtiments de tous les secteurs.

Enfin, la règle de saisie par les bureaux d’études environnementaux dans les 13 lots doit être confirmée d’une opération à l’autre.

3 - La prise en compte de l’énergie et du carbone ne doit pas faire oublier tout le reste

Apprenons des expériences passées, notamment celle de la RT 2012, qui a pris le pas sur les autres critères de la qualité du logement. Il en va de même pour le label E+C- : il ne faudrait pas qu’il conduise à construire uniquement avec le souci de l’énergie positive et de la réduction carbone. C’est pourquoi intégrer ce label à une démarche plus globale, s’intéressant à tous les aspects de qualité du logement (technique et d’usage), telle que la certification multicritère la porte, est un réel atout.  

Article proposé par Jean-Frédéric Bailly, Directeur Etudes & Recherches chez CERQUAL Qualitel Certification

 

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