Les collectivités locales engagées dans la lutte contre les changements climatiques en Afrique

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2048 Dernière modification le 15/11/2017 - 10:42
Les collectivités locales engagées dans la lutte contre les changements climatiques en Afrique

Quelle pourrait être le rôle des acteurs non étatiques dans la mise en oeuvre de l'Accord de Paris ?

Collectivités locales, associations, syndicats, fédérations professionnelles, secteur privé ect ... dans la lutte contre les changements climatiques, tous les acteurs de la société sont concernés.

L'Initiative Alliance Urbaine Africaine

C'est la vision que porte l'Association Climate Chance et Eco-Cité Zenata, à travers l'initiative « Alliance Urbaine Durable Africaine », née lors de la 2e édition du Sommet Climate Chance à Agadir.  Le 10 novembre 2017, au pavillon de la francophonie, lors de la CdP 23, l'association a réuni les acteurs majeurs de l’aménagement urbain du continent africain mobilisés dans le lutte contre les changements climatiques et particulièrement ceux engagés à pratiquer un aménagement urbain durable. Planification et aménagement durables ont ainsi été au cœur des enjeux que cette Alliance souhaite prendre en compte afin de concilier qualité de vie, respect de l’environnement, performance économique et défi face aux changements climatiques en Afrique.

Lors des échanges modérés par Monsieur Ronan Dantec, Président de Climate Chance, plusieurs objectifs étaient fixés : 

  • porter une vision et une stratégie de l’aménagement urbain adaptées aux enjeux de l’Afrique,
  • mettre en réseau des acteurs clés au niveau du continent africain, représenter le secteur,
  • améliorer les connaissances, échanger des bonnes pratiques,
  •  disposer d’une meilleure visibilité sur la scène internationale,
  • faciliter l’ouverture aux financements .

En filigramme, la problématique de l'implication des collectivités locales a été posée. Par exemple pour le représentant de CGLUA, Cités et Gouvernements Locaux d'Afrique, Monsieur Francois Yatta, " les territoires sont insuffisemment pris en compte. Or intégrer les villes dans la mise en oeuvre des INDC, implique de renforcer les capacités et ensuite de favoriser l'accès au financement".


En tout état de cause, les collectivités locales s'engagent de plus en plus massivement pour mettre en oeuvre l'accord de Paris. Plusieurs déclarations ont manifesté cette volonté notemmment la Déclaration de Yamoussoukro qui au mois de juin 2015 a pris 7 engagements afin de lutter contre le réchauffement global et augmenter la résilience des communautés. On peut ainsi citer les engagements tels que : mettre en oeuvre une bonne gouvernance environnementale, encourager la création d'un mix énergatique propre incluant l'éfficacité énergétique; développer une agriculture résiliente pour assurer la sécurité alimentaire des populations, gérer durablement nos ressources naturelles, construire des villes durables, développer les TIC au service de l'environnement, favoriser le développement d'un cadre financier à disposition des projets climatiques".

 

L'expérience de la ville de Grand-Bassam

Au rang des collectivités locales qui tentent de s'engager dans une démarche durable, on peut également citer la ville de Bassam. Un événement s'est tenu le 13 novembre 2017 sur le thème "les villes et les territoires africains au cœur de la mise en œuvre  des cdns & témoignage de la Ville de grand Bassam." "Les Villes et, plus généralement, les gouvernements locaux, sont unanimement reconnus comme essentiels dans la mise en œuvre des engagements pris par la communauté internationale dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. En tant qu'acteur clé par nature, les villes et les territoires sont confrontés aux réalités du quotidien de populations toujours en plus grand nombre dans un contexte de rareté des ressources mais aussi d’impératifs de développement. En parallèle, les Etats-Parties sont confrontés au défi de la mise en œuvre des engagements pris dans leurs Contributions Déterminées au niveau National (CDN) sachant qu’au niveau mondial l’ambition de l’ensemble des CDNs reste, à ce jour, insuffisante pour limiter le niveau de réchauffement à l’horizon 2050 en deçà de 2°C.

Face à ces enjeux, les villes et les territoires ont, plus que jamais, un rôle essentiel à jouer sous réserve qu’ils puissent disposer des compétences et des mandats nécessaires adossés à des financements additionnels. En pratique, il s’agit ni plus ni moins que de « territorialiser » les CDNs nationaux pour accompagner la mise en œuvre par les Etats de leurs engagements. Il s’agit également d’engager les territoires sur des trajectoires de développement bas carbone, en diminuant leurs vulnérabilités et en améliorant la qualité de vie des populations. L’objectif de cet atelier était donc de souligner l’importance des actions des villes et des territoires africains en soutien des États dans le cadre de la mise en œuvre de leurs Contributions Déterminées au niveau national (CDNs) pris dans le cadre de l’Accord de Paris.

L'atelier a donc dressé un bilan des enjeux et des contraintes de la territorialisation des CDNs/ CPDNs ainsi que des prérequis pour que les villes et les territoires africains puissent avoir accès à la finance climat. Un point a également été fait sur les actions mises en place par Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLUA), l’association ENERGIES 2050 et les différents partenaires pour que les villes et les territoires puissent, à terme, avoir accès aux instruments de la finance climatique et notamment au Fonds vert pour le climat (FVC). Des exemples de meilleures pratiques furent présentées avec notamment la Ville de Grand Bassam qui a élaboré un Agenda 21 et une feuille de route avec l’ambition de devenir une des premières ville durable africaine. Plusieurs enjeux ont été identifiés: l'amélioration de la gouvernance locale et le renforcement de la sécurité, le renforcement du capital humain, le développement d'une économie locale durable créatrice d'emplois, la gestion durable des aménagements et du cadre de vie, la préservation des ressources et milieux naturels. Des projets pilotes sont aussi prévus. Pour exemple, le projet d'éclairage du Pont de la Victoire, symbole historique de la ville de Bassam , a été réalisé grâce au soutien de l'IFDD, ce qui a valu au Directeur, Monsieur Jean Pierre Ndoutoum d'être fait citoyen d'honneur de la ville de Bassam.

Par Marie-Josée HOUENOU, Consultante Projets Développement Durable, Juriste environnement , membre JFDD

 

Source : Programme de l'Institut de la Francophonie pour le développement durable COP 23

À propos de l'initiative jeunesse
L'initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques a pour objectif de sensibiliser les jeunes francophones aux changements climatiques. Elle permet également de faire connaître les actions et l’engagement de la jeunesse francophone pour lutter contre les changements climatiques sous la forme d’une série d’articles.

Article publié sur Mediaterre habitat
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Ecocité zenata
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