Les architectes manquent de connaissances en matière de protection incendie, d’après une étude

Rédigé par

Chris Kader

4729 Dernière modification le 05/08/2019 - 11:04
Les architectes manquent de connaissances en matière de protection incendie, d’après une étude
  • Les architectes français ne sont pas en mesure de donner une définition des termes clés liés à la protection incendie.
  • Un tiers des architectes trouvent que leur employeur actuel n’investit pas suffisamment dans la formation en sécurité incendie.
  • La plupart des architectes pensent qu’une formation exhaustive en sécurité incendie leur serait utile.

Zeroignition, l’entreprise de technologies ignifuges, a annoncé aujourd’hui les résultats de sa dernière étude menée auprès d’architectes et prescripteurs. Dans le cadre de cette étude, on a demandé à des architectes de définir quatre termes courants liés aux bâtiments et aux incendies. Seuls 6 % d’entre eux ont été en mesure de définir correctement ces quatre termes élémentaires de protection contre le feu.

Les termes en question étaient les suivants : la protection active contre l’incendie (extincteurs automatiques à eau, extincteurs, détecteurs de fumée), la protection passive contre l’incendie (portes coupe-feu, compartimentage, matériaux ignifugés), la résistance au feu (structure ou porte capable de résister au passage du feu, de la chaleur et de la fumée pendant 30 minutes), et la réaction au feu (produits conçus pour ralentir le développement d’un incendie pendant ses premières phases, et permettre d’évacuer les locaux en urgence).

Deux architectes sur trois (67 %) n’ont pas su définir correctement le concept de protection active contre l’incendie. Lorsque nous leur avons demandé quelles options de protection ils envisageaient d’inclure dans leurs projets, ils ont cité les éléments actifs suivants : les extincteurs (80 %), les extincteurs automatiques à eau (69 %) et les détecteurs de fumée (55 %).

Plus de la moitié des architectes (63 %) n’ont pas su donner une définition précise de la protection passive contre l’incendie, ou protection dite « intégrée ». Toutefois, plus de la moitié (53 %) ont cité des matériaux ignifugés tels que le contreplaqué ou l’OSB comme des éléments envisageables, qui font en fait partie de l’approche passive. Les technologies passives comme les portes coupe-feu ont été envisagées par près de la moitié des architectes (49 %), les éléments coupe-feu intumescents par 43 %, et les revêtements de câbles par près d’un tiers (29 %).

Parmi les architectes interrogés, 35 % n’ont pas su expliquer ce que désignait le type de protection contre la « réaction au feu ». Par ailleurs, plus de la moitié d’entre eux (51 %) n’ont pas été en mesure de définir le terme de résistance au feu. 

 

Description

Exemples

Pourcentage capable d’utiliser/de définir le terme correctement

Pourcentage incapable d’utiliser/de définir le terme correctement

Protection active contre l’incendie

Systèmes nécessitant un mouvement ou une action humaine/informatisée pour déclencher une réponse qui protègera les structures et les personnes.

Extincteurs automatiques à eau, extincteurs, couvertures antifeu, ou encore l’intervention des pompiers

33 %

67 %

Protection passive contre l’incendie

Circonscrit les incendies ou ralentit leur propagation par l’installation de murs, sols et portes coupe-feu, entre autres. Ce type de protection fait partie intégrante de la conception d’un bâtiment ou d’une structure.

Portes coupe-feu, compartimentage, matériaux ignifugés

37 %

63 %

 

Réaction au feu

Désigne les méthodes de protection incendie destinées à aider les occupants d’un espace, tel qu’une chambre d’hôtel, un bureau ou une pièce, à évacuer en cas d’incendie. Celles-ci font généralement référence aux premières phases d’un incendie.

Produits facilitant l’évacuation des locaux en ralentissant la progression de l’incendie, tels que le bois de construction à indice de résistance au feu, l’OSB FR, etc.

65 %

35 %

Résistance au feu

Produits et technologies qui empêchent l’incendie de se propager vers d’autres parties de la structure

Portes et murs coupe-feu

49 %

51 %

 

Aucun des architectes interrogés n’a déclaré avoir suivi une formation exhaustive en sécurité incendie. La plupart ont reçu une formation sommaire et 6 % ont déclaré n’en avoir suivi aucune.

Ian King, chef de l’exploitation de Zeroignition, estime que « les architectes ont la responsabilité de concevoir des bâtiments sûrs. Nous avons clairement constaté un manque de compréhension des bases en matière d’incendie, ce qui est pour le moins inquiétant. Les architectes, leurs employeurs et les organismes professionnels doivent investir pour garantir l’imprégnation de ces connaissances. »

Franck Perdoux, gérant de Etablissement Perdoux / Maçonnerie. « J’ai été pompiers volontaires donc je fais plus attention par rapport à d’autre du fait d’avoir déjà vu de près plusieurs incendies. Les incendies n’arrivent pas que chez les autres malheureusement. 

Le béton cellulaire en tant que coupe-feu est très pratique. J’ai déjà eu des commerciaux qui sont venu expliquer leurs produits mais il y a longtemps.

Il n’y a pas assez d’information des fournisseurs et pas assez de formation dans le monde du bâtiment. Avec un peu plus de formations et prévention il pourrait y avoir moins de dégât. On n’en parle malheureusement pas assez dans le bâtiment. »

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