Le smart building, c'est maintenant !

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Salon BEPOSITIVE

1547 Dernière modification le 24/12/2018 - 09:30
Le smart building, c'est maintenant !

Le monde de l’IOT entre de plain-pied dans le marché du bâtiment et de la construction. De nouvelles technologies, de nouvelles solutions, de nouveaux acteurs émergent ! Tour d’horizon avec Bernard Vicens, Directeur du Segment Light, Home & Building, EBV Elektronik. 

Pouvez-vous nous parler des grands enjeux du smart building ?

Le smart building monte en puissance, aussi bien pour la construction que pour la rénovation. Des solutions viables et fiables sont déjà sur le marché ou sur le point d’être commercialisées. Trois grands domaines sont particulièrement concernés : la maintenance prédictive avec des équipements qui permettent d’anticiper et d’éviter les pannes dans la gestion de l’eau, de l’air, mais aussi des ascenseurs, des systèmes de chauffage…, la sécurité pour répondre aux risques accidentels, risques incendie, fuite de gaz, qualité de l’air ou de l’eau, c’est-à-dire le safety, et enfin la sécurité liée aux événements volontaires, intrusion, prise de contrôle de matériel….

Quelles sont les technologies et les solutions industrielles proposées en matière de maintenance prédictive ?

C’est pour la rénovation que l’IA permet de faire un pas de géant. Il suffit d’ajouter des composants électroniques sur des équipements existants pour identifier en amont des dysfonctionnements potentiels. A l’instar de ces capteurs SmartEdge Agile commercialisés par Avnet dès janvier 2019 qui une fois installés sur les pompes ou moteurs (HVAC, climatisation, circulation d’eau, ascenseurs) et, après autoapprentissage du fonctionnement, décèleront de façon autonome, toute anomalie, sans connexion à un cloud. Autre produit intéressant, un nouveau capteur de pression différentiel à ultra faible consommation, qui se positionne sur les filtres, HVAC ou climatiseur et ainsi permet d’intervenir uniquement en cas de besoin.

Enfin, EBV Elektronik vient de lancer le module de communication cellulaire Heracles 224 G, qui fait la transition entre la 2G et la 4G. Avec ce module, les systèmes d’alertes seront entièrement autonomes avec carte SIM intégrée incluant le prépaiement sur 8 ans et fonctionnant dans 33 pays européens.

Comment l’IA peut-elle contribuer pour la prévention des risques accidentels ?

Les risques accidentels sont déjà traités dans le cadre des normes en vigueur. Mais, avec les nouvelles technologies, de nouveaux besoins émergent. Par exemple, la mesure du monoxyde de carbone, gaz mortel. Cette mesure qui n’est pas obligatoire aujourd’hui est désormais possible avec la mise en place d’un simple capteur. Autre technologie, les lampes LED UV, notamment UV-C et UV-A. Ce sont des lampes qui désinfectent les surfaces, équipements mais aussi l’air et l’eau. Les hôpitaux ou les restaurants sont intéressés en priorité mais ces LEDS UV peuvent aussi équiper les petits chauffe-eaux instantanés ou bien les systèmes HVAC. Le marché prévoit une croissance très importante avec des coûts en baisse.

Enfin à une échéance un peu plus lointaine, des capteurs spectrométriques pourraient se généraliser. Ils permettront d’analyser la qualité de l’air ou de l’eau en continu.

Et si on parlait pilotage des équipements et protection des données ?

Au-delà du problème crucial de la confidentialité des données, c’est bien leur utilisation qui est en jeu. Imaginez une personne mal intentionnée qui s’introduise dans le système de pilotage d’un ascenseur… Des solutions simples et peu coûteuses existent d’ores et déjà, ce sont les ‘secure elements’, puces inviolables qui contiennent notamment les clés d’encryptage qui permettront de concevoir un système réellement sécurisé.

Et côté sécurisation des bâtiments ?

Ce marché est aussi en plein boom. Des solutions connectées basée sur la technologie Infrarouge peuvent gérer par exemple le contrôle d’accès à une porte d’entrée via la reconnaissance faciale ou l’analyse de l’iris de l’œil ou de la paume de la main. Ils étaient réservés jusque-là aux bâtiments sensibles mais ils se développent désormais pour le grand public. La lecture à infrarouges des plaques d’immatriculation peut aussi piloter le stationnement des véhicules dans les parkings : entrée, sorties, positionnement, recharges de batterie, etc.

L’IoT impacte aussi la construction des bâtiments, pouvez-vous nous donner quelques exemples ?

Parallèlement au BIM, le dossier de fabrication numérique de chaque bâtiment est en train de se formaliser. Il va pouvoir conserver les tracés des réseaux, les différentes rénovations, l’évolution des équipements. Véritable fiche d’identité, il suivra le bâtiment tout au long de son cycle de vie évitant ainsi les diagnostics coûteux.

L’autre tendance intéressante, c’est l’intégration de sensors dans les matériaux, des capteurs RFID noyés dans le béton qui permettent de disposer en temps réel d’informations sur l’humidité, la température et la pression, pour la pose du béton par exemple.

Il y a également les solutions energy harvesting qui extraient l'énergie de l’environnement. Par exemple, des systèmes d’interrupteurs, capteurs et contrôleurs sans fil, autonomes, qui facilitent l’installation électrique dans le bâtiment sont désormais à la disposition des installateurs.

Côté acteurs, comment accueillent-ils cette mutation ?

Les acteurs du bâtiment n’ont pas encore pris la mesure de l’évolution des technologies et des usages qui se profilent. A mon avis, il n’y a pas assez de passerelles entre les donneurs d’ordre et les sociétés qui développent les solutions. Ce déficit d’informations ralenti l’effet de levier attendu ! Nous devons aller à la rencontre des donneurs d’ordre, privilégier le contact direct pour les sensibiliser aux solutions. Le salon BePOSITIVE sera une excellente occasion.

Enfin côté métiers, je ne parlerai pas de nouveaux métiers dans l’univers du bâtiment mais plutôt de nouveaux acteurs entrants. Les nouvelles compétences sont souvent sous-traitées car extrêmement techniques et pointues !

 

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