Le Plan ParisPluie : valoriser la ressource en eau dans les projets d'aménagement

Rédigé par

APC Cécile Gruber

Directrice de la Communication

5091 Dernière modification le 21/05/2019 - 10:35
Le Plan ParisPluie : valoriser la ressource en eau dans les projets d'aménagement

Faire de Paris une ville perméable et restaurer le cycle de l’eau en milieu urbain grâce à une gestion des eaux de pluie à la source, telle est l’ambition du Plan ParisPluie adopté en mars 2018. Ce Plan Pluie a pour vocation d’adapter le territoire parisien et ses constructions aux risques d’inondation et aux effets du changement climatique, en valorisant la ressource en eaux pluviales grâce à des solutions durables dans les projets d’aménagement.

Une stratégie de gestion des eaux pluviales pour Paris

Le Plan ParisPluie(lien externe) définit les objectifs de la Ville de Paris pour une meilleure gestion des eaux pluviales.  Un zonage pluvial est un document d’urbanisme qui détermine les règles d’aménagement et de gestion des eaux. Ce document, annexé au Plan Local d’Urbanisme, identifie les zones à risque face aux inondations, les zones dédiées aux installations de traitement des eaux, les zones où il faut limiter l’imperméabilisation afin de garantir une bonne gestion des eaux pluviales.
Cette nouvelle stratégie de gestion ainsi que les préconisations urbanistiques du zonage visent à une meilleure prise en compte des eaux pluviales dans les projets d’aménagement et de construction pour faire de Paris une ville durable, adaptée aux effets du changement climatique.

Paris : un territoire exposé aux risques d’inondation et aux effets du changement climatique

Avec un territoire urbain dense, et des sols fortement imperméabilisés, Paris est une ville exposée aux risques d’inondation. Le cycle naturel de l’eau est perturbé : l’eau de pluie peine à s’infiltrer, ruisselle sur les voiries, et se charge de polluants avant de se déverser dans les égouts pour être traitée dans les stations d’épuration.

 

Pont de l'Alma inondations

 

©Mairie de Paris - Henri Garat

 

Vulnérable aux effets du changement climatique, en adoptant le Plan ParisPluie, Paris s’adapte aux pluies extrêmes susceptibles de provoquer des crues et des débordements de réseaux, ainsi qu’aux canicules et au phénomène d’îlot de chaleur urbain. Une meilleure gestion des eaux pluviales permet de désengorger les réseaux et stations d’épuration, et de rafraîchir la ville en été grâce à des techniques d’aménagement valorisant la ressource en eau.

Rendre l’eau de pluie 100 % utile

Le principe du plan ParisPluie, c’est de gérer l’eau de pluie à la source. Cela signifie que l’on traite l’eau de pluie au plus près de l’endroit où elle est tombée. Les bénéfices d’une telle gestion sont nombreux :

  • Diminution des risques d’inondation dus à la surcharge du réseau et des stations d’épuration saturés en périodes de fortes pluies et d’épisodes orageux,
  • Amélioration de la qualité de la Seine, avec moins de déversements d’eau polluée,
  • Economie d’eau potable pour certains usages (arrosage, nettoyage…),
  • Plus de confort pour les Parisiens : rafraîchissement de l’air ambiant, développement de la biodiversité en ville…

 

Plan ParisPluie

 

Source : Plan ParisPluie, Mairie de Paris

 

Une gestion des eaux pluviales à la source implique de repenser nos façons de construire et d’aménager la ville, et de privilégier des techniques alternatives au rejet dans le réseau d’assainissement.

 

Quelles solutions ? Les dispositifs de gestion pluviale à la source

Un guide d’accompagnement pour la mise en œuvre du zonage pluvial a été réalisé par la Ville de Paris, l’Atelier Parisien d’Urbanisme et Paris Habitat pour fournir aux maîtres d’ouvrage, porteurs de projet, aménageurs mais aussi particuliers, des clés de compréhension et des solutions durables. Ce guide permet de mieux appréhender les prescriptions du zonage pluvial, les types de projets concernés et recense dans des fiches pratiques les différents dispositifs possibles pour intégrer les eaux pluviales dans la conception de projets d’urbanisme et d’aménagement.

Certains de ces dispositifs ont d’ores et déjà été mis en œuvre à Paris tant dans les projets d’aménagement de l’espace public qu’au niveau du bâti.

Un urbanisme qui intègre la gestion des eaux pluviales 

Les techniques de végétalisation des toitures, ou des façades d’immeubles, sont largement privilégies : l’eau de pluie est valorisée pour l’arrosage de la végétation ou de légumes dans le cas de projets d’agriculture urbaine. Ces initiatives sont encouragées et soutenues par la Ville de Paris dans le cadre des ParisCulteurs(lien externe) dont l’ambition est d’atteindre les 100 hectares de surface végétalisée pour les toitures des immeubles parisiens d’ici 2020.

Une autre solution est d’installer des récupérateurs d’eau de pluie en toiture, afin d’utiliser cette eau pour arroser les plantes. De nombreux projets fleurissent sur les toits des bâtiments privés et publics, comme sur la toiture du centre de tri de La Poste à la Chapelle, ou bien la toiture du gymnase de la rue des Haies dans le 20ème arrondissement qui combine récupérateurs d’eau et végétalisation.
Les particuliers s’inscrivent également dans ce type de démarche. C’est le cas de la co-propriété lauréate des trophées Coach Copro 2019(lien externe), dont le bâtiment a été rénové pour atteindre le niveau BBC Rénovation (Bâtiment Basse Consommation). Le projet de rénovation a inclus une initiative de végétalisation du toit-terrasse. L’ancienne cuve a fioul a été recyclé en récupérateur d’eau de pluie, et la toiture-terrasse a fait l’objet d’un réaménagement végétalisé, améliorant l’isolation et l’étanchéité de la toiture.

Ces techniques, qui intègrent les eaux pluviales, contribuent également faire du bâti des supports de biodiversité, et à rafraîchir la ville en été avec une température pouvant baisser de 2 à 3° C grâce aux espaces végétalisés.

Repenser l’espace public : vers une ville perméable

Au niveau de l’aménagement de l’espace public, les solutions de végétalisation sont nombreuses (fosses d’arbres, noues, espaces végétalisés infiltrant de pleine terre ou étanches avec drainage…) et contribuent à créer des îlots de fraîcheur et d’adapter ainsi la ville aux fortes chaleurs. 

 

EcoQuartier Clichy-Batignolles (17ème arrondissement)  ©Agence Parisienne du Climat

 

Des techniques existent aussi pour favoriser l’infiltration des eaux, en redonnant aux sols parisiens leur capacité d’absorption ou de rétention. Des revêtements poreux pour les surfaces des voiries existent et ont été mis en place pour la piste cyclable de l’avenue de la Porte d’Ivry par exemple, certaines rues parisiennes ayant conservé des pavés enherbés permettent à l’eau de s’infiltrer, certaines chaussées à réservoir composées de matériaux poreux permettent d’évacuer les eaux pluviales… 

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