Le Cerema mobilisé pour le Plan eau pour étudier le développement de la réutilisation des eaux usées dans les territoires littoraux

1198 Dernière modification le 03/04/2023 - 10:54
Le Cerema mobilisé pour le Plan eau pour étudier le développement de la réutilisation des eaux usées dans les territoires littoraux

 

Le 30 mars 2023, le Président de la République, Emmanuel Macron a annoncé un plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau, pour lequel le Cerema se mobilise.

Alors que la France vit une sécheresse exceptionnelle, la ressource en eau se voit menacée. Un phénomène qui devrait s’intensifier dans le contexte du réchauffement climatique. En 2022, aux épisodes de chaleur intenses, se sont ajoutés 40 % à 60 % de pluie en moins par rapport aux normales sur l’ensemble du territoire. Ainsi, près de 700 collectivités ont été privées d’eau l’année dernière. La gestion de l’eau est primordiale pour les territoires.

C’est dans ce contexte qu’un Plan eau a été annoncé le 30 mars, doté de 53 mesures. Le Cerema se mobilisera particulièrement pour la mesure 18 de ce plan qui vise le développement de la réutilisation des eaux usées.

Recours aux eaux non conventionnelles, dont la réutilisation des eaux traitées (REUT)

Dans le plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau, le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé sa volonté de faciliter la réutilisation des eaux usées traitées. Son objectif est de passer à 10 % de réutilisation des eaux usées d’ici 2030. Aujourd’hui, moins de 1 % des eaux sont réutilisées. Le Cerema, en tant qu’expert sur les questions de gestion de l’eau et notamment du recours aux eaux non conventionnelles, dont la réutilisation des eaux usées traitées (REUT), interviendra dans la mise en place de ce plan, et notamment pour optimiser la disponibilité de la ressource. Un appel à manifestation d’intérêt spécifique à destination des collectivités littorales pour étudier la faisabilité de projets de REUT sera lancé par l’État en partenariat avec le Cerema et l’Association nationale des élus du littoral (Anel), en 2024.

Qu’est-ce que la REUT ? 

La REUT est l’une des solutions de recours aux eaux non conventionnelles, parmi d’autres solutions comme la récupération puis l'utilisation d'eau de pluie, la réutilisation d'eau d'exhaures ou le recyclage d'eau industrielles. 
La réutilisation des eaux usées traitées en sortie de station d’épuration, revient à donner une seconde vie à l’eau initialement prélevée sur la ressource pour des usages appropriés, qu’ils soient agricoles, industriels ou urbains. 

L’ensemble du territoire français possède un potentiel en REUT, avec des enjeux différents. Il est primordial de définir les objectifs adaptés à chaque territoire, d’évaluer les bénéfices et risques de la démarche, tant du point de vue écologique qu’économique. Si la REUT fait partie des solutions pour assurer une disponibilité de l’eau en période de sécheresse, il est important de veiller à maintenir les équilibres écologiques, en particulier dans les milieux recevant habituellement les eaux usées traitées. 

Vers une gestion territoriale de la ressource en eau : le Cerema aux côtés des collectivités 

En complément de son travail sur la valorisation des eaux non conventionnelles, le Cerema met en place une approche globale des enjeux sur l’eau. Le Cerema se positionne et travaille avec les collectivités et ses acteurs pour les aider à réduire leur vulnérabilité liée aux stress hydriques qui s’annoncent, en développant son expertise sur différents leviers d’action. 

Les stratégies de désimperméabilisation des sols pour favoriser l'infiltration et la restauration du cycle de l'eau

L’artificialisation des sols est une préoccupation majeure aujourd’hui. L’imperméabilisation des sols dans les zones urbanisées, modifie le cycle de l’eau, et particulièrement les possibilités d’infiltration des eaux pluviales et de ruissellement dans les sols et donc in fine la ressource.
La désimperméabilisation et la renaturation des sols permettent de favoriser le cycle de l’eau en réduisant le ruissellement, favorisent également le développement de la biodiversité et réduisent le phénomène d’îlots de chaleur. Autant de phénomène auxquels les territoires sont exposés. 

Favoriser la désimperméabilisation contribue à améliorer la résilience des territoires aux conséquences du changement climatique, et notamment en :

  • rendant possible l’infiltration des eaux pluviales courantes dans les sols, au plus près de l’endroit où elles tombent
  • réduisant le ruissellement pour limiter les apports en pollution dans le milieu naturel et limiter les phénomènes d’inondations par ruissellement
  • réduisant les rejets d’effluents non traités et les dysfonctionnements des stations de traitement des eaux usées qui peuvent se retrouver saturées par les eaux pluviales collectées
  • renforçant les actions de désartificialisation des sols des villes

Dans le contexte d’adaptation au changement climatique, l’enjeu de recharger les nappes phréatiques, de maintenir l’équilibre des environnements et de restaurer le grand cycle de l’eau, les collectivités se mobilisent pour une moindre imperméabilisation de leurs territoires.

L’amélioration de la résilience des services d'eau et d'assainissement 

La protection des milieux aquatiques et des ressources en eau occupe une place importante dans les préoccupations environnementales des territoires. Ainsi, la bonne gestion des services publics d’eau et d’assainissement, est un enjeu important pour économiser la ressource en eau et limiter les rejets polluants. Le Cerema accompagne les collectivités et met en place une approche globale, en étudiant aussi bien les réseaux, que la stratégie de la collectivité, sa gouvernance et les actions déjà mises en place pour améliorer la résilience des services d’eau. L’objectif est d’avoir une approche à 360° pour appréhender la résilience des services d’eau dans sa globalité. 

Afin d’accompagner les collectivités dans leur démarche, le Cerema s’est associé en 2022 à Véolia, pour développer un nouvel outil d’évaluation : « Score Card Résilience Eau ». Cet outil, en développement, s’appuie une méthodologie qui prend en compte les facteurs influents sur la gestion des systèmes d’eau et d’assainissement pour les qualifier et les noter. Il a pour vocation de permettre aux collectivités d’évaluer leurs situations au regard de la résilience sur leurs territoires dans le domaine de la gestion de l’eau. Puis, en fonction des objectifs définis et des politiques qu’elles souhaitent mettre en place, les collectivités seront en mesure de simuler l’impact des actions envisagées sur chacun des indicateurs et de conforter ainsi une prise de décision. 

Vers un meilleur partage des usages de l'eau avec une vision prospective du territoire 

Dans le contexte de réchauffement climatique, la gestion de la ressource en eau demande des outils d’estimation, d’évaluation et de scénarisation. C’est dans ce contexte croissant, qu’en 2012, à Marseille à l’occasion du Forum Mondial de l’Eau, a été présenté un outil français de référence dans le cadre de l’Union pour la méditerranée : l’outil STRATEAU.

Le Cerema développe actuellement un modèle numérique STRATEAU qui permettra de reconstituer intégralement la demande en eau en France selon les usages agricoles, industriels, ménagers et même pour les milieux naturels. Cela sera possible à différentes mailles territoriales à partir de données socio-économiques.

L'analyse fine de la demande en eau à l'échelle communale ou hydrographique pourra ainsi être croisée avec les données existantes sur les eaux disponibles (pluviales, ruissellements, ou souterraines) du territoire étudié pour mesurer le stress hydrique, présent et à venir, selon différents scénarios. STRATEAU contribuera ainsi à éclairer la stratégie à conduire pour réduire les vulnérabilités liées aux stress hydriques qui s'annoncent. 

 

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