Le cas de la Poste immobilier : penser une stratégie énergétique relative au DEET sur un patrimoine multiple
Avec un patrimoine hors normes (10 000 immeubles et 6 Millions de m²), La Poste Immobilier met en œuvre depuis plus de 10 ans des actions pour optimiser la performance énergétique de son parc. Ces actions sont guidées par des objectifs ambitieux définis dans le cadre de notre stratégie RSE.
La stratégie énergétique sur un patrimoine multiple
La mise en œuvre est complexifiée par la taille de ce parc mais également par la diversité des actifs (Logistique, Commerce et Tertiaire) mais aussi par leur localisation et leur taille (de quelques m² à plusieurs dizaines de milliers).
Pour assurer un déploiement efficace et homogène des actions, il était important de travailler sur plusieurs axes :
- La rédaction de cahiers des charges qui embarquent des exigences fortes en termes de prescriptions techniques sur la performance des matériaux et des systèmes
- La mise en place de contrats cadres avec des entreprises ou de référencement de produits pour faciliter les déploiements
- La formation des collaborateurs aux enjeux et aux outils mis en place, mais aussi la sensibilisation des occupants des immeubles sur les actions comportementales et les écogestes
- Le test de solutions innovantes qui permettront d’accélérer et d’aller chercher des performances encore meilleures
Quelle stratégie pour répondre au dispositif Éco Énergie Tertiaire?
La réussite de la mise en place du dispositif Éco Énergie Tertiaire (DEET) est un enjeu majeur pour La Poste Immobilier. Pour y répondre, un projet à part entière a été construit dès 2019, avec une organisation et un phasage très précis, un pilotage central, et la mobilisation des équipes territoriales très en amont des échéances.
La structuration en mode projet et l’anticipation ont été essentielles pour maitriser la complexité de l’application du texte sur un parc aussi particulier que le nôtre. La constitution d’une équipe composée de pilotes au siège et de référents dans les équipes opérationnelles régionales.
Pour le groupe La Poste ce sont plus de 1000 sites qui sont assujettis au DEET, avec de nombreux cas de figure à traiter, que ce soient des commerces de quelques dizaines de m² dans un centre commercial, des immeubles de bureaux avec de multiples locataires internes ou externes, ou encore de très gros immeubles logistiques en patrimonial, ou pris à bail auprès d’une autre foncière.
Avec cette organisation rigoureuse les premiers objectifs de déclaration ont été tenus et nous sommes aujourd’hui en cours de réalisation des premières vagues d’audit pour bâtir nos plans d’investissements des 10 prochaines années pour atteindre les objectifs de réduction à 2030, 2040 et 2050.
Bien sûr ce travail se poursuivra sur les prochaines années car notre parc évolue en permanence et nous devrons ajuster sans cesse le périmètre et les indicateurs d’intensité d’usages de nos immeubles et de nos occupants.
Au-delà des objectifs de réduction de consommation, cette réglementation vise également à mettre autour de la table le propriétaire et ses locataires pour faire les efforts ensemble, de façon homogène, concertée et cohérente. Pour cela nous n’avions pas attendu le texte puisque que nos actifs majeurs bénéficiaient déjà de la mise en place d’une annexe « bail vert » depuis près de 10 ans. La généralisation de l’annexe environnementale sera donc assez naturelle pour nous. Nos locataires sont d’ailleurs déjà très engagés sur le sujet de la sobriété par les actions menées au niveau du groupe La Poste et dans ses branches d’activité, que ce soient via le championnat de France des économies d’énergie (ex concours Cube), la mise en place de Fonds Carbone Internes pour financer des actions. Enfin par l’intermédiaire de notre filiale Sobre Energie nous analysons, mesurons et optimisons les performances des bâtiments.
Ces actions communes et conjointes sont essentielles, nous avons pu le constater lors de la mise en place du plan de sobriété de cet hiver, où l’ensemble des parties prenantes de chaque immeuble ont su se mobiliser pour mener de concert des actions à la fois techniques, comportementales ou encore d’investissements. La démonstration n’est plus à faire, cette méthode est vertueuse puisque que ce sont 14% de consommation qui ont été gagnés sur la période par rapport à l’hiver précédent.
Le DEET va permettre de prendre en compte des actions sur le long terme et de donner de la visibilité aux résultats obtenus, c’est ce que nous avons déjà mis en place sur de nombreux actifs stratégiques et en particulier sur le site de Nantes Hôtel des Postes qui, depuis 2016, est un terrain d’expérimentation pour de nombreux sujet liés au Smart Building. Cet immeuble des années 50 a bénéficié de nombreuses rénovations lourdes ces dernières années, et à chaque fois la performance énergétique a été le fil rouge, que ce soit pour la rénovation des façades qui a était faite avec une ITE, la rénovation des systèmes de CVC avec une ventilation double flux, la mise en place de plus de 1000 têtes de robinets thermostatiques connectés et une GTB, la rénovation des éclairages avec la mise en place de systèmes Led gradables, la rénovation des étanchéités avec l’ajout d’une centrale photovoltaïque en autoconsommation, et prochainement le passage au chauffage urbain. En parallèle les occupants du site sont engagés dans les concours Cube et Cube Flex, mais également dans des actions plus locales avec une communauté de 40 personnes appelée « Les Eco-acteurs ». En moins de 10 ans ce site aura divisé par 2 sa consommation énergétique. Ce projet inspirant et collectif fera certainement école pour les années futures.
Un article co-signé Antony Guilbert-Cholet et Christelle Brandy, La Poste immobilier
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