La puissance sociale et sociétale au service de la transition environnementale

Rédigé par

Tristan Reneaume

Directeur nouveaux usages et effacement énergétique

2421 Dernière modification le 09/12/2021 - 10:38
La puissance sociale et sociétale au service de la transition environnementale

Les espaces urbains sont des lieux de vie, et les lieux de vie sont animés par les aspirations de chaque habitant, par les interactions avec les groupes sociaux, et par l’usage des infrastructures en place. Un angle d’approche est de considérer l’Humain non seulement comme le bénéficiaire des espaces urbains pour un cadre de vie confortable; mais aussi comme une des solutions par l’adoption de comportements au changement climatique, tels que les déplacements en mode doux plutôt qu’en voiture individuelle par exemple.  La qualité de ces trois niveaux d’interaction influe directement les comportements individuels et collectifs, et donc les manières de « consommer » les transports, l’énergie, les bâtiments, ainsi que les biens et les services proposés pour un espace donné.

#Interaction 1 : L’individu avec lui-même

Considérons que l’individu choisit son logement d’abord par rapport à ses besoins premiers, soit la surface du logement, le style et la localisation à proximité des services qui lui sont utiles (transports, commerce, écoles…) ; et chacun de ces critères comprend un lien plus ou moins implicite avec des critères environnementaux. Parmi les critères de choix du logement figure la performance énergétique, et il en va de même avec le choix du quartier qui est guidé par la proximité avec des commerces ou des transports en commun. Ces critères « premiers » sont ceux qui influent la décision de l’individu en tant que bénéficiaire du quartier. 

L’individu peut devenir alors un acteur important, même central, pour influer sur les adaptations des espaces urbains et ainsi obtenir les moyens de faire évoluer ses habitudes et pratiques de manière cohérente pour répondre aux enjeux du changement climatique. Les « bénéfices » cités ci-dessus auront un impact positif sur l’environnement à condition que l’individu ait envie d’en faire bon usage. Un logement énergétiquement performant n’a aucun intérêt s’il est chauffé les fenêtres ouvertes, la proximité des transports en commun n’a aucun intérêt si le taux de remplissage est faible. Il est donc nécessaire de rendre ces leviers désirables pour que les comportements éco-responsables soient adoptés ; et mesurer l’impact positif de ces comportements pour les faire durer dans le temps.

La désirabilité s’acquiert par différents moyens qui peuvent être : 
-    financiers, comme des aides financières pour acquérir une machine à laver moins énergivore,
-    de confort, comme l’installation du borne de vélo en libre-service au pied de l’immeuble, 
-    ou de style, comme des vêtements conçus à partir de matière recyclées 

Et la mesure de l’amélioration du bilan carbone (consommation d’énergie, km parcourus en mode doux, kg de déchets évités…convertis en émission CO2 et équivalence) est l’unique moyen de prouver la progression des comportements et leur impact environnemental ; et donc l’utilité de ces comportements éco-responsables dans le temps.  

 

#Interaction 2 : L’individu au sein d’un groupe social 

L’individu se révèle au sein d’un ou plusieurs groupes sociaux. Un groupe social est la famille, un autre les amis, un autre le travail, un club de sport etc. Ces différentes sphères d’appartenance aident l’individu à se construire, à évoluer, à se divertir et chacune d’entre elles répondent à des codes sociaux différents. Les voisins qui partagent le même lieu de vie représentent également un groupe social auquel l’individu va chercher à s’identifier (à condition que le choix de son quartier n’ait pas été contraint). Par nature l’individu va donc adopter les codes de son lieu de vie.


Ce sont précisément ces codes qui peuvent être une seconde clé pour agir en faveur de l’adaptation des comportements au changement climatique. Cette seconde clé est particulièrement importante car au regard de la constitution d’un groupe de personnes les actions collectives ont une plus grande ampleur que les actions individuelles, et l’appartenance au groupe contribue à maintenir les efforts réalisés pour la planète, à tirer ses membres par le haut, et à faire grandir un collectif. Intégrer une association de quartier qui œuvre pour l’environnement, ou structurer des codes environnementaux au sein d’un collectif d’une autre nature constitue donc un levier important d’amélioration du bilan carbone à l’échelle d’un quartier. Une illustration concrète de la puissance du collectif est une association sportive de quartier porteuse des valeurs de bien-être et de santé, qui fait attention à la consommation d’énergie du gymnase toute l’année, et qui, une fois par an, invite les autres clubs sportifs à participer à un ramassage des déchets, pour sensibiliser, communiquer et faire grandir le collectif.  

 

#Interaction 3 : L’individu et les infrastructures

Ainsi, l’individu peut, à titre individuel et collectif, nourrir et développer une envie d’agir pour la planète. Cette envie pourra être assouvie à condition de lui donner les moyens de les concrétiser. Ces moyens sont les infrastructures mises à disposition, et leur qualité. En effet pour favoriser des déplacements en mode doux, l’individu a besoin d’un réseau de transport en commun, et celui-ci sera utilisé à condition qu’il soit bien relié, propre, et sécurisé. 
Ainsi la relation d’un individu avec les infrastructures en place est une 3eme clé pour agir en faveur du respect de l’environnement. Plus les infrastructures seront désirables, plus les individus souhaiteront les utiliser et ensuite l’effet de groupe permettra d’amplifier le mouvement pour finalement avoir un impact positif sur son quartier et plus encore. 

Placer l’Humain au cœur de la transition environnementale est primordial, car la transition s’opérera par et avec les hommes et les femmes qui habitent notre planète. Le lien entre comportement et infrastructure est la clé pour que les usages soient alignés avec les prouesses techniques existantes et ainsi un moyen cohérent d’agir efficacement pour la préservation des ressources et de la planète.

 


 

Contact :  Stéphane Chamel schamel[a]imagreen.fr

www.imagreen.fr/


  

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