L'École du Tertiaire Bas Carbone : une réponse territorialisée pour accompagner le déploiement du dispositif Éco Énergie Tertiaire
Soutenir et guider les propriétaires et les locataires du parc tertiaire dans l’atteinte de leurs objectifs de réduction de consommations énergétiques, les aider à mener des projets de rénovation performante et plus largement à réduire leur impact carbone, telles sont les missions sur lesquelles NOVABUILD a décidé de s’investir.
Au-delà de l’obligation réglementaire, nous pensons que c’est l’engagement de chacun, l’échange de bonnes pratiques et l’intelligence collective qui permettront d’avancer significativement. C’est dans cette perspective qu’a vu le jour en 2022 l’Ecole du Tertiaire Bas Carbone, portée par NOVABUILD en partenariat avec Nantes Métropole, l’IFPEB et l’Ecole Supérieure du Bois.
Pourquoi rejoindre l’Ecole du Tertiaire Bas Carbone ?
Pour les assujettis et ceux qui les accompagnent, intégrer l’école du tertiaire a été la possibilité de s’engager pour le climat : penser l’adaptation de son bâtiment face aux crises énergétiques et climatiques, atténuer son impact sur l’environnement et prendre soin du vivant. Mais c’était aussi et avant tout faire partie d’un réseau d’acteurs investis dans la transition énergétique. L’école du tertiaire a pour vocation de fédérer et de créer du lien. Pendant les ateliers, chacun peut exprimer ses difficultés, ses interrogations et partager ses propres retours d’expérience. Les différentes interventions permettent également aux participants de s’identifier dans le parcours de personnes plus avancées dans leurs démarches, de trouver des références inspirantes et des soutiens.
Dans un contexte de tension énergétique en lien avec le dérèglement climatique, rejoindre l’école du tertiaire a permis aux assujettis d’envisager l’avenir de façon plus sereine. Au-delà de la contrainte réglementaire et de la réduction de leur dépendance énergétique, c’est aussi de leur bien-être, de celui de leurs salariés et des usagers dont il s’agit. Interventions d’experts, retour d’expérience de maîtrise d’ouvrage, cas concrets : au fil des ateliers, l’école du tertiaire permet d’envisager la réglementation non plus comme une contrainte mais comme une véritable opportunité pour la pérennité et le développement des structures assujetties.
Quelles ont été les premières actions menées ?
Avec Nantes Métropole, nous avons souhaité avoir un accompagnement fort vis-à-vis des maîtres d’ouvrages tertiaires en amont des premières échéances du dispositif Éco Énergie tertiaire (DEET). Courant 2022, NOVABUILD organise alors une série d’ateliers en présentiel à l’ESB, animé par l’IFPEB : c’est le début de l’école du tertiaire. L’objectif ? Concilier partage, échange et pédagogie.
La première série d’ateliers a été dédiée à la compréhension des textes et du dispositif : Suis-je concerné par le DEET ? Quels bâtiments sont assujettis ? Quelles sont les échéances ? Comment réussir ma première déclaration sur OPERAT et atteindre mes objectifs ?
Cette première saison s’est clôturée en février 2023 par un atelier donnant des pistes concrètes pour passer à l’action et permettre aux assujettis d’esquisser leur premier plan d’action.
Qu’est-ce qu’a révélé l’Ecole du tertiaire Bas Carbone ?
Courant 2022, plus les échéances du DEET se rapprochaient et plus l’on percevait sur le terrain une véritable faiblesse dans l’accompagnement des propriétaires et locataires de bâtiments tertiaires. Jusqu’alors, tout le monde se renvoyait la balle (ou les assujettis !). NOVABUILD a donc fait le choix de monter en compétence en interne sur ce sujet. En répondant aux diverses sollicitations individuelles, nous avons très vite été identifié comme le référent DEET sur le territoire ligérien. De cette position en a découlé diverses sollicitations :
- Intervention lors de webinaires pour présenter les obligations pour les bâtiments tertiaire de + 1000 m² et les actions à mettre en œuvre pour y répondre à la demande des Clubs d’entreprise, syndicats (MEDEF), Nantes métropole, ORACE, de diverses collectivités ;
- Intervention lors d’événement en présentiel (ex : Club de la Relation Client avec Angers Loire Développement) ;
- Accompagnements individuels d’assujettis via des structures du territoire comme les CCI, ORACE, Nantes Métropole ou encore l’ADEME ;
- Des demandes de formation auprès d’acteurs de l’immobilier.
Comment déployer plus largement l’Ecole du Tertiaire Bas Carbone et toucher davantage d’assujettis ?
L’école du tertiaire a touché environ 150 personnes qui ont participé à des séances en présentiel, webinaires et accompagnement individuel. Si le but recherché était de toucher un maximum de maîtres d’ouvrages tertiaires, nous nous sommes rendu compte qu’ils restaient tout de même peu nombreux dans les ateliers. Pour certains des webinaires nous avons pu récupérer des listes d’entreprises potentiellement assujetties mais leur participation est restée là aussi relativement marginale. Le problème vient surement du fait qu’une partie des assujettis ne se sent pas concernée par le DEET ou n’en a même peut-être pas entendu parler. Comme nous ne disposons pas de base de données des assujettis, nous en sommes donc arrivés à une conclusion très simple : il va falloir aller les rencontrer sur le terrain ! Ce constat a donné lieu à la création d’un poste de cheffe de projets Rénovation & Réhabilitation fin 2022, financé par Nantes Métropole qui nous permet de franchir aujourd’hui une nouvelle étape en termes d’accompagnement.
L’Ecole du Tertiaire Bas Carbone : la force du collectif pour des projets de rénovation performants et ambitieux
Pour les maîtres d’ouvrage déjà fortement investis et les adhérents de NOVABUILD qui les accompagnent nous allons poursuivre une nouvelle série d’ateliers. L’objectif reste de partager et d’échanger autour de retours d’expériences, de visites, de « concret » pour atteindre les objectifs du DEET. Les ateliers aborderont les prochaines étapes du plan d’action : SDIE, exemples d’audits énergétiques et réflexions plus globales sur l’enveloppe et les usages. Nous nous intéresserons entre autres aux bâtiments très énergivores qui nécessitent des rénovations globales et aux spécificités de la rénovation du bâti ancien.
Forts des enseignements de cette première année, nous allons travailler courant 2023 sur deux nouvelles pistes d’actions pour « aller chercher » les maîtres d’ouvrage. D’une part, identifier les structures qui peuvent avoir leur écoute comme les cabinets d’experts comptable, les organisations professionnelles du secteur d’activité (ex : UMIH pour les cafés – hôtels – restaurants) ou encore les syndicats (ex : MEDEF). D’autre part un accompagnement collectif sur des zones urbaines spécifiques pour faire du « porte-à-porte » sur un secteur géographique donné (ex : zone d’activité). Cette approche par zone permettra « d’aller chercher » les maîtres d’ouvrages qui ne sont pas informés ou qui ne se sentent pas concernés par cette obligation pour élargir nos cercles d’actions. Travailler sur un territoire défini nous permettra de sortir du focus « bâtiment » et de l’approche individuelle pour aborder des sujets plus vastes (urbanisme, mobilité, ZAN, densité, mixité, réversibilité, perméabilité, intégration dans le tissu urbain, décloisonnement…) et inventer des moyens pour répondre collectivement aux enjeux du DEET. Enfin, en complément à la fois dans le cadre de l’action « zone » mais aussi pour les maîtres d’ouvrages qui le souhaitent, nous proposerons un premier accompagnement individuel pour les assujettis au dispositif éco-énergie tertiaire.
L’école du tertiaire bas carbone est une action qui a permis de générer une dynamique et qui a été structurante sur le territoire des Pays de la Loire. Elle a permis de mettre en relations les différents acteurs agissant autour du dispositif Eco Energie Tertiaire. Aujourd’hui des synergies fortes se sont développées sur les territoires entre les acteurs pour un accompagnement plus fluide et plus lisible pour accélérer la réduction des consommations énergétiques et mettre le tertiaire sur la trajectoire de la neutralité carbone de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC).
Un article signé Juliette Lavisse et Margot Schultz, NOVABUILD
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