L’artificialisation des sols au programme de la cinquième édition du festival Building Beyond

Rédigé par

Leonard / Matthieu Lerondeau

Head of Communications & Communities, Leonard

640 Dernière modification le 13/06/2022 - 10:00
L’artificialisation des sols au programme de la cinquième édition du festival Building Beyond


La 5ème édition du festival Building Beyond, organisé par Léonard, la plateforme innovation du groupe VINCI, aura lieu du 20 au 25 juin 2022. Cette année, le thème à l’honneur “Villes et territoires - le visible et l’invisible”, invite les participants à se pencher sur la place des bâtiments et infrastructures essentiels au bon fonctionnement des villes et des territoires face à la multiplication des crises. Le programme du festival amène notamment à poser la question de l’artificialisation des sols, une problématique désormais au centre des débats sur la construction durable.

Les effets de l’artificialisation des sols

D’après le ministère de la Transition écologique, l’artificialisation désigne la transformation des sols naturels, agricoles et forestiers sous l’effet de l’urbanisation et de l’extension des infrastructures. Entre 20 000 et 30 000 hectares sont artificialisés en France chaque année. C’est l’équivalent d’un département entier tous les dix ans.

L’artificialisation des sols est une des causes principales de l’érosion de la biodiversité (modification des habitats naturels et des écosystèmes) et du changement climatique (perte des capacités des sols et des végétaux à absorber le carbone. Elle contribue à accentuer certaines vulnérabilités, dont les risques d’inondation et la perte d’autonomie alimentaire. 

Au-delà de son impact environnemental, l’artificialisation a également un coût économique et social élevé. En effet, l’installation et l’entretien des équipements nécessaires au bon fonctionnement d’un terrain (notamment les réseaux de télécommunication, d’eau et d’électricité) coûte cher. De plus, l'artificialisation contribue à éloigner certains habitants des centres-villes, des services, etc.

Face à ce constat, certains projets urbains réfléchissent ainsi à la réintroduction de végétaux, de supports pour la faune et de pleine terre en ville, afin de limiter les effets de l’artificialisation. Pour ce faire, ils peuvent notamment s’appuyer sur l’observatoire de l’artificialisation, mis en place en 2019, qui suit l'évolution de la consommation des terres et met de nombreuses données à disposition des citoyens, des collectivités, des professionnels, etc.

Le “ZAN” : quand la réglementation s’empare du sujet de l’artificialisation

Le “zéro artificialisation nette” est une notion mise en place en France dans le cadre du plan biodiversité de 2018. C’est l’équivalent européen du “no net land take”. Ce concept ne consiste pas à ne plus artificialiser. Il s’appuie sur le principe éviter, réduire, compenser (ERC) : éviter au maximum l’artificialisation, réduire l’impact de la transformation de sols s’il n’est pas possible de l’éviter et enfin compenser les impacts qui ne peuvent pas être réduits. Ainsi, le Cerema identifiait, en mai 2021, trois leviers concrets pour le ZAN : densifier, utiliser les espaces urbains vacants (friches) et renaturer certains sols.

Le concept de “ZAN” a été précisé dans le cadre de la loi Climat et Résilience. Les députés se sont ainsi penchés sur la définition des sols artificialisés. D’après la loi, cela concerne : les sols imperméabilisés en fonction du bâti ou en raison d’un revêtement, les sols stabilisés, compactés et recouverts de matériaux minéraux, les sols constitués de matériaux composites et enfin les surfaces couvertes par une végétation non ligneuse. Cette nomenclature entrera en vigueur en 2031. De plus, la loi Climat et Résilience fixe un objectif “ZAN” à horizon 2050, avec comme étape intermédiaire la réduction de moitié du rythme de la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2030. Cela doit à présent se traduire dans les différents documents d’urbanisme (notamment PLU et PLUi). Enfin, la loi demande aux collectivités locales de remplir un rapport de suivi tous les trois ans.

L’artificialisation à Building Beyond 2022

L’artificialisation est un sujet central de cette édition 2022. En effet, cela pose par exemple la question de la transformation visible (par exemple la construction de bâtiments) et invisible (l’installation de réseaux souterrains) des sols. Faut-il visibiliser certaines infrastructures pour mieux prendre conscience de leur présence et de leur impact sur les sols ? Ou au contraire en invisibiliser pour préserver les paysages et le cadre de vie des territoires ?

Le festival comprend également un événement dédié à l’artificialisation: “Les sols, l’autre richesse du foncier", qui se tiendra le mardi 21 juin de 16h à 17h30. L’atelier sera animé par La Fabrique de la Cité. Il offrira aux participants l’occasion de prendre part à la première fresque de l’artificialisation de France, sur le modèle de la fresque du Climat. 

S’inscrire à cet atelier !

L’enjeu de l’artificialisation se cache aussi derrière d’autres conférences de cette édition : “Le temps du projet, le temps de la biodiversité", “Quelle place pour les réseaux urbains dans la ville résiliente”, “Les paysages de la transition énergétique”, etc.

Informations pratiques :

Événement mixte présentiel (locaux de Leonard:Paris) et distanciel. 
Du 20 au 25 juin 2022.
Programmation complète et inscription


Crédits photos : Depositphotos

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