Intégrer de nouvelles compétences et outils pour une gestion innovante de nos infrastructures

Rédigé par

Marie BAGIEU

1601 Dernière modification le 21/12/2018 - 09:10
Intégrer de nouvelles compétences et outils pour une gestion innovante de nos infrastructures

Face aux enjeux humains, environnementaux, économiques et juridiques, l’analyse des risques est devenue une priorité, comme l’a annoncé la ministre des transports, Elisabeth Borne, en août 2018, après la catastrophe du viaduc de Gênes. Des systèmes innovants sont mobilisés pour assurer la maintenance et la sécurité des infrastructures du territoire. 

Une grande partie des bâtiments, des ouvrages de génie civil et des installations en exploitation sont vieillissants et exposés à de nouvelles sollicitations résultant du réchauffement climatique. Des technologies non destructives couplées à des systèmes experts sont de plus en plus utilisés pour assurer l’auscultation régulière, automatisée et numérisée de ces ouvrages, dans le cadre de la politique urbaine de construction durable et de sécurité.

Une charte pour un bâtiment connecté, solidaire et humain

En décembre 2017, le ministère de la cohésion des territoires, les associations Smart Building Alliance (SBA), l’alliance HQE GBC, les certificateurs Certivéa et Cerqual, ainsi qu’une soixantaine  d’acteurs ont signé une charte pour un « Bâtiment connecté, solidaire et humain ». Cette charte a permis de donner naissance à un observatoire du bâtiment connecté et communiquant. En mai 2018, le groupe de travail « Réflexion Bâtiment Responsable 2020-2050 » (RBR 2020-2050) a publié, dans le cadre du Plan Bâtiment Durable, la version définitive de la note «  Bâtiment responsable et Intelligence Artificielle », dans laquelle sont explicités les liens entre bâtiment intelligent (Smart Building) et bâtiment responsable (Green Building). Cette dynamique devrait encourager l’exploitation raisonnée et rationalisée du bâtiment, de ses systèmes et de son adaptation à son environnement, avec l’utilisation d’une maquette numérique connectée à l’internet des objets et au Big Data.

De nouvelles perspectives qui nécessitent de nouvelles formations

La modélisation des données permet ainsi d’envisager une multitude de services innovants vis-à-vis des besoins des occupants du bâtiment, de son exploitation et de sa maintenance : confort accru, réduction des consommations d’énergie, maitrise des interventions et de leurs  délais, augmentation de la qualité de service…

Cette gestion nouvelle des ouvrages et l’importance des projets à venir explique la mise en œuvre de nouvelles formations, à l’instar du partenariat impulsé par l’ESITC Caen, école d’ingénieurs spécialisée dans le génie civil, qui a choisi de travailler avec l’ENSICAEN, école d’ingénieurs experte dans le domaine des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC).

Cette nouvelle formation, qui ouvrira à la rentrée 2019, est notamment soutenue par les fédérations CINOV et SYNTEC Normandie, l’IFSTTAR, le CEREMA et de nombreuses entreprises, bureaux d’études, sociétés d’ingénierie et de conseil.

« Les ingénieurs en génie civil doivent monter en compétence sur ces nouvelles technologies d’acquisition et de gestion des données. Ils doivent notamment acquérir la maitrise des outils d’auscultation et de mesures, de façon étendue. »

 Un article signé Marie Bagieu, Directrice des études à l'ESITIC 

© LaCozza 

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