ICEB et VAD reviennent sur le 4ème scénario négaWatt

Rédigé par

Véronique DUFOUR

1590 Dernière modification le 09/03/2017 - 15:29
ICEB et VAD reviennent sur le 4ème scénario négaWatt

Le 4ème scénario négaWatt, 2017-2050, vient de sortir.
Les associations ICEB et Ville et Aménagement Durable saluent le travail de fourmi chiffré et argumenté de l'association négaWatt.

Il confirme que la neutralité en carbone peut être atteinte en 2050. Nous retenons en particulier les points ci-après :

  • à condition que la rénovation atteigne la vitesse de croisière de 780 000 logements par an et 3,5% des surfaces tertiaires en rénovation lourde
  • à condition que les choix d’urbanisme et d’aménagement territorial facilitent les modes les plus propres et réduisent les distances à parcourir,
  • à condition qu’une importante mutation vers les transports collectifs et le train pour les voyageurs, vers le fret ferroviaire pour les marchandises, soit engagée,
  • à condition que les régimes alimentaires et les pratiques agricoles évoluent significativement vers moins de gaspillage, moins de protéines animales, une agriculture résiliente et une sylviculture durable.
  • à condition que la transition des énergies fossiles importées vers les énergies renouvelables passe au braquet supérieur, avec notamment près de 58% d’énergie renouvelable en 2030 et la fermeture de toutes les centrales nucléaires d’ici 2035.

Ce scénario confirme donc les options des précédents sur le chemin critique à parcourir pour parvenir, en 2050, à un facteur 2 sur les consommations, le reliquat étant couvert à 100% par des énergies renouvelables, et avec une économie globale de 400 milliards d’euros avec le scénario tendanciel, et un solde net d’emplois de plus de 500 000 par an vers la fin de cette courte séquence de 33 ans. On y trouve, toutefois quelques nouveautés par rapport au précédent scénario de 2012 :

  • pour la première fois, le scénario tendanciel fait apparaître une légère décroissance des consommations énergétiques
  • le couplage avec le scénario Afterres 2050 permet une approche plus poussée des questions agricoles et alimentaires
  • des impacts nouveaux, comme celui sur la santé, sont traités avec la problématique des particules fines
  • l’affirmation que l’avenir n’est plus seulement au tout électrique (renouvelable) ; il laisse une part importante au (bio)gaz.

Il y a urgence

Enfin, négaWatt réaffirme fermement qu’il y a urgence à démarrer très vite : c’est maintenant que les choses se jouent.

Le scénario négaWatt demande beaucoup à la société. Il repose sur une réelle transformation des modes de vivre, d’habiter, de s’alimenter, de se déplacer… la sobriété dans le scénario. Mais cette évolution est déjà présente de façon non marginale sur les modes de déplacement et les pratiques alimentaires, par exemple. Et de multiples innovations sociales naissent dans plein de domaine, comme en témoigne le film « Demain ». On peut être optimiste sur ce volet du scénario.

Le scénario négaWatt est très exigeant vis-à-vis de la société civile. Il l’est aussi vis-à-vis des politiques publiques : développement des énergies renouvelables, sortie du nucléaire, réhabilitation de 780000 logements par an, réactivation du fret ferroviaire … Il s’agit bien d’un redéploiement des politiques publiques. Les prochaines élections nationales et locales devront être l’occasion de prendre des décisions dans ce sens.

Nous sommes prêts

Sur le terrain, ICEB et Ville et Aménagement Durable, comme beaucoup d’autres professionnels du bâtiment et de l’aménagement territorial engagés dans des démarches écoresponsables, sont prêts depuis longtemps. La frugalité, le recours prioritaire aux solutions passives, aux matériaux locaux biosourcés, aux énergies renouvelables constituent le quotidien de leur travail. Ils savent faire, ont déjà réalisé des opérations inscrites dans cette transition et peuvent contribuer à la sensibilisation et à la formation des acteurs publics et privés.

>> Consulter le communiqué de presse <<

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