Green Solutions Awards 2017: les tendances Energie & Climats Tempérés

Rédigé par

Sylvain Bosquet

Responsable Web editorial

1905 Dernière modification le 25/08/2017 - 11:00
Green Solutions Awards 2017: les tendances Energie & Climats Tempérés
L’un des rôles majeurs des Green Solutions Awards est de promouvoir les techniques et innovations dans le monde de la construction durable. Chaque candidat est une source d’inspiration pour les professionnels. Découvrez les grandes tendances 2017 dans la catégorie Energie & Climats Tempérés.

Les pays tempérés sont réputés être plus avancés sur les questions de l’efficacité énergétique. Quelles sont les solutions proposées cette année par les candidats du « Nord » ? Verrons-nous des innovations radicales ou la poursuite d’une évolution entamée depuis une douzaine d’années ?

Enveloppes ultra performantes : le passif comme référence

La performance du bâtiment dépend premièrement de son enveloppe. Le principe est connu depuis longtemps. Mais depuis 20 ans on assiste à une surenchère : on veut des enveloppes toujours plus performantes en variant les types de matériaux, en jouant sur la surisolation. Cette tendance a eu ses dérives : certains bâtiments ont été traités de « thermos ». Dans ce domaine, le passif est devenu la référence, de manière admise ou non. Le nombre de bâtiments candidats certifiés passifs ne dément pas cet état de fait : 11 certifiés dont 1 passif plus et 1 passif premium font partie des 60 candidats.

Les bâtiments passifs du concours :

Par ailleurs, bon nombre de bâtiments candidats s’appuie sur cette référence pour aller encore plus loin dans la performance énergétique. C’est le cas de la première maison labellisée E+C-, réalisée par Ecolocost en France et également labellisée BEPOS Effinergie 2017.

Bioclimatisme

L’isolation performante a ses travers. Le bâtiment efficace, durable doit s’adapter à son environnement, à son climat. Il doit intégrer les paramètres locaux pour en tirer le maximum. De plus en plus de bâtiments du Nord mettent cette philosophie en œuvre, la base étant l’orientation. On maximise les gains passifs en jouant sur l’exposition au Sud, en ouvrant et en fermant les façades. Les combinaisons varient énormément selon les latitudes. De l’Allemagne à l’Espagne, on ne travaille pas avec les mêmes contraintes, mais on parvient à des niveaux de performance et de confort thermique équivalents. La conception bioclimatique des projets joue sur le confort d’hiver et d’été, ce dernier étant devenu un véritable enjeu avec le réchauffement climatique.

La maison HUGE en Belgique en est un excellent exemple, qui combine conception passive, le bioclimatisme, un travail sur les volumes pour optimiser la circulation de l’air et la modularité des espaces dans un bâtiment très compact. La Villa di Gioia en Italie, intègre parfaitement le paramètre bioclimatique sous un climat méditerranéen, où le confort d’été est particulièrement prégnant. 

Quoi de neuf dans la rénovation ?

Dans les pays tempérés, le parc construit est le grand enjeu de la performance énergétique. Les « passoires thermiques » sont légion et l’effort fourni pour les rénover semble parfois bien inférieur au niveau d’innovation déployé pour la construction neuve. Le nombre de rénovations du concours 2017 semble confirmer cela : 19 projets sur 118 candidats au total, et seulement 11 dans la catégorie Energie & Climats Tempérés, la plupart dans le résidentiel, hormis quelques bâtiments tertiaires.

Parmi ces quelques exemples, on peut noter un vrai travail de réhabilitation sur des immeubles de logement patrimoniaux, comme les deux opérations de rénovation de la Cité du Centenaire en Belgique, qui intègre la conception passive, et la réhabilitation d’une cité jardin de 1958.

Approches alternatives

Certains candidats présentent des solutions très originales pour le chauffage ou le rafraîchissement. L’Ecole Nationale Maritime du Havre a décidé d’utiliser les eaux du port pour le refroidissement selon un procédé de geo-cooling et, pour  le chauffage, une pompe à chaleur à haute efficacité sur eau de mer.

Le bâtiment Courcellor, un immeuble de grande hauteur situé à Levallois-Perret, combine bon nombre de solutions pour atteindre un niveau de performance élevé. Il dispose d’une conception innovante et d’un choix de production / distribution énergétique performant. En effet, la production frigorifique et calorifique est assurée par le réseau urbain de Levallois-Perret, la distribution se fait par poutres froides et la ventilation est à double flux avec récupération. 

La Maison de l’Ile de France, elle, a misé sur l’énergie solaire. Cette résidence étudiante de 142 chambres utilise des cuves géantes 160 000 litres d’eau pour le stockage inter-saisonnier de chaleur. Elles sont combinées avec 563m² de panneaux photovoltaïques et 260m² de panneaux thermiques pour chauffer l’eau. C’est la démesure du système qui lui confère son caractère innovant, ajoutée aux objectifs ZEN fixés par la maîtrise d’ouvrage (Zéro Energie, Zéro Carbone, Zéro Déchets Nucléaires).

Résilience

Face au changement climatique, les bâtiments doivent aussi se réinventer, intégrer d’autres paramètres que le facteur solaire, l’orientation, ou la direction des vents. Il faut aussi anticiper l’érosion, les possibles inondations, les tempêtes. Un seul candidat a mis en évidence cette démarche dans le concours 2017 : le Brock Environmental Center, un bâtiment tertiaire public américain, situé au bord de la mer. Il a été conçu spécifiquement pour résister à la montée des eaux, aux vents cycloniques et à l’érosion due aux vents chargés de sel. Il illustre une nouvelle approche face au changement climatique : combattre mais aussi s’adapter.

 



Découvrir le rapport des tendances Awards 2017

 

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