Énergies renouvelables : de multiples bénéfices

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CLER La rédaction

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658 Dernière modification le 04/04/2022 - 11:06
Énergies renouvelables : de multiples bénéfices

Les nombreuses polémiques qui entourent les énergies renouvelables en France masquent leurs bénéfices multiples et retombées concrètes qui améliorent la vie des Français. Le point avec Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER).

En quoi les énergies renouvelables changent-elles notre quotidien ?

Jean-Louis Bal : Aujourd’hui les énergies renouvelables (EnR) représentent 20% de l’énergie que nous consommons quotidiennement, qu’il s’agisse d’électricité, de chaleur/froid, de gaz ou de carburant. C’est deux fois plus qu’il y a dix ans. C’est conséquent, mais ce n’est pas suffisant. Pour atteindre la neutralité carbone, elles devront représenter en 2050, selon l’ADEME et RTE, 75% de nos consommations d’énergie. De nombreux citoyens ne réalisent pas qu’ils consomment déjà des énergies renouvelables. Le quart de leur consommation électrique est d’origine renouvelable. Sous forme d’éthanol de betterave ou de diester de colza, la biomasse remplit environ 7% du réservoir de leur véhicule. Enfin ceux qui sont chauffés par des réseaux de chaleur ou des chaufferies collectives, sans le savoir, valorisent de la biomasse ou bénéficient de la géothermie. Par ailleurs, nombreux sont les citoyens, les collectivités ou les entreprises qui font le choix des EnR. Entre 7 et 8 millions de foyers se chauffent au bois, et le taux d’équipement s’envole au fur et à mesure que le prix des énergies fossiles augmente. Nous comptons aussi près de 100 000 auto-consommateurs d’électricité photovoltaïque qui revendent leur excédent à EDF. Qu’ils en aient ou non conscience, tous voient leur pouvoir d’achat protégé par les EnR qui stabilisent les prix de l’énergie.

Dans quels domaines ont-elles un impact positif ?

J-L.B : En 2020, le SER a publié une « Évaluation et analyse de la contribution des énergies renouvelables à l’économie de la France et de ses territoires » qui dresse un état des lieux en 2019. Les chiffres sont éloquents : les EnR représentent une valeur ajoutée annuelle de 15 milliards d’euros et 166 000 emplois répartis de manière homogène entre les régions. 

Leurs retombées fiscales représentent 1 milliard d’euros pour les collectivités. Enfin, en 2019, les EnR ont permis d’économiser 4,6 milliards d’euros d’importations en énergies fossiles. Outre l’économie, elles ont aussi un impact important dans la lutte contre le changement climatique. Entre 2010 et 2020, le développement des EnR a permis de fermer 13 GW de centrales fossiles (gaz, charbon et fioul lourd), évitant ainsi chaque année l’émission de 17 millions de tonnes de CO2. Elles contribuent aussi à l’amélioration de la qualité de l’air. Les équipements de chauffage au bois ont fait des progrès spectaculaires et se substituent progressivement aux chauffages anciens et aux foyers ouverts. Un autre bénéfice concerne la biodiversité : tous les projets d’EnR soumis à autorisation intègrent un volet de préservation de la biodiversité et des mesures de suivi environnemental. Le retour d’expérience montre, pour l’éolien en mer comme pour les centrales solaires au sol, que si la faune et la flore sont dérangées par les travaux, elles reviennent ensuite sur les sites qui deviennent alors des espaces protégés dans lesquelles elles prospèrent.  Les EnR ont aussi l’avantage d’être des ressources locales qui garantissent sécurité d’approvisionnement et autonomie énergétique. Enfin, nous l’avons vu, elles sont particulièrement compétitives.

Comment mieux les valoriser ?

J-L.B : À l’occasion de la campagne présidentielle, le SER a émis une dizaine de propositions dans un livre blanc pour changer d’échelle et accélérer la dynamique. L’une d’entre elles réclame précisément la mise en place par l’État d’un programme national d’information sur les énergies renouvelables pour un débat éclairé et fondé sur des faits. À l’heure actuelle ce travail est laissé aux associations. Une autre de nos propositions est de constituer un « « fonds social pour le climat ». Il s’agit d’utiliser une partie de la contribution climat énergie pour permettre la transition énergétique des ménages les plus vulnérables, par exemple par le financement de la rénovation énergétique de leur logement ou de leur accès à une mobilité propre. Les énergies renouvelables sont de plus en plus portées par la population et les collectivités locales : il est en effet essentiel que les citoyens s’emparent de leur avenir énergétique et climatique.

Le SER a-t-il un rôle spécifique à jouer ?

J-L.B : Notre travail consiste à veiller à la mise en œuvre effective d’une politique efficace de développement permettant d’atteindre les objectifs fixés par la loi. Nous participons ainsi à la construction des politiques au niveau national, et de plus en plus, au niveau régional. Une grande partie de la réussite de la transition énergétique repose sur les collectivités territoriales, de tous niveaux, à commencer par les Régions. Elles ont un rôle clé dans la planification et l’impulsion d’investissements structurants sur le plan énergétique. Nous comptons continuer à les épauler dans leurs projets de territoire et la construction de la programmation régionale de l’énergie. Nous allons organiser, le 29 septembre 2022, à la maison de la chimie à Paris, à deux pas de l’Assemblée Nationale, notre colloque annuel. Ce sera l’occasion d’exposer notre point de vue, détaillé dans notre livre blanc, aux nouveaux députés, avec l’idée d’accélérer le passage à l’action dans le quinquennat à venir. 

Les énergies renouvelables protègent le pouvoir d’achat

 

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