En images : les multiples facettes de l’agriculture urbaine

Rédigé par

Maria Beraldi

Responsable communication & projets R&D

1439 Dernière modification le 06/11/2023 - 11:12
En images : les multiples facettes de l’agriculture urbaine

La multiplication des projets d’agriculture urbaine rend nécessaire une réflexion pour répondre aux enjeux économiques, environnementaux, alimentaires, réglementaires et de durabilité. C’est un phénomène aux formes et aux fonctions très variées que Christine Aubry, ingénieure de recherche à l’INRAE et AgroParisTech, définit comme « les agricultures urbaines ».

Le développement de l’agriculture urbaine est ainsi favorisé à la fois par les travaux chercheurs et l’expérience des acteurs de terrain. C’est ce dialogue entre la science et les métiers qui permet de révéler les modèles économiques, en prévalence hybrides, ou les services écosystémiques très variables (tels que la préservation de la biodiversité, la valorisation des déchets, la gestion de l’eau) en fonction des systèmes techniques et de la localisation. D’après Christine Aubry, parmi les services rendus par l’agriculture en ville, l’alimentation pourrait être davantage favorisée par des politiques de relocalisation de la production agricole et éventuellement répondre aux problèmes des inégalités alimentaires. Les réflexions des scientifiques et opérationnels portent aussi sur une possible application du bail rural et du statut d’agriculteur aux exploitations agricoles en ville. Un dernier axe d’exploration, mais non des moindres, concerne les indicateurs des conditions et critères de durabilité du point de vue socio-économique (par exemple les coûts évités) et environnemental (par exemple la régulation du climat). C’est un axe de travail transversal et ambitieux auquel contribue notamment Erica Dorr, doctorante à AgroParisTech, qui soutiendra, le 1er juin 2022, une thèse sur « Développement d’un outil d’auto-évaluation de la durabilité pour les acteurs de l’agriculture urbaine ».

Agriculture periurbaine

Les fermes péri-urbaines en circuits courts sont actuellement en fort développement et constituent la première forme d’agriculture urbaine pour l’approvisionnement en produits frais des villes. Ce type d’exploitation agricole inclue les zones horticoles et des nombreux nouveaux projets de petite taille basés sur des systèmes alternatifs comme le maraichage bio-intensif et la permaculture (CC by 2.0 - Sustainable sanitation).

Gymnase des Vignoles – Paris

Les jardins associatifs urbains et les microfermes urbaines sont deux autres formes d’agriculture urbaine en développement. Les jardins associatifs allient des finalités sociales éducatives et alimentaires et sont un type de projet qui attire la participation du plus grand nombre d’urbains (Gymnase des Vignoles, Fanny Provent).

Hôtel Pullman Tour Eiffel

Les microfermes urbaines peuvent être multifonctionnelles ou avoir une vocation surtout productive (Hôtel Pullman Tour Eiffel, Paris).

Ferme Agripolis, Boulogne-Billancourt

Moins répandus dans les villes françaises, les serres, l’agriculture indoor, les systèmes low-tech et high-tech comportent des coûts d’investissement plus importants (Ferme Agripolis, Paola Mugnier).

anciens abattoirs d’Anderlecht

Ces systèmes productifs sont peu attrayants pour les urbains et, dans le cas des serres, soulèvent des problèmes d’ordre paysager (Une serre intégrée sur l’un des bâtiments des anciens abattoirs d’Anderlecht, Paola Mugnier).

Paola Mugnier et Fanny Provent décrivent également des systèmes de productions multiformes et multifonctions. Leur guide pratique « Agriculture urbaine : comment aménager une toiture-terrasse » (dont sont tirés les photos #2 à #5), mais aussi le bureau d’expertise en agricultures urbaines Exp’au ou les indicateurs d’agricolisation, sont parmi les démarches qui ont été mises en place, en s’appuyant sur les connaissances des chercheurs, pour accompagner et outiller les aménageurs dans le choix de la forme de projet, sa mise en place et sa gestion. Un autre aspect important pour les aménageurs est la question des contaminations urbaines à laquelle répond la méthodologie REFUGE qui permet de mener une évaluation des risques sanitaires à partir d’une étude historique du site et de l’investigation des sols. Ce type d’évaluation révèle l’absence de risque ou si un site est une zone grise, ce qui est souvent le cas, qui peut être exploitée en suivant un plan de maîtrise sanitaire ou à travers l’agriculture hors sols.

Les perspectives futures pour le développement de l’agriculture urbaine s’annoncent vastes et variées. Des nombreuses toitures plates représentent une ressource foncière inexploitée à fort potentiel. Des nouveaux besoins émergent en ce qui concerne le diagnostic de portance, une meilleure intégration des serres dans le bâtiment, l’optimisation dans la gestion des flux et des usages et enfin l’intégration de l’agriculture urbaine dans les scénarios d’économie circulaire.

 

Actualité publiée sur Lab Recherche Environnement
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