En France, depuis le 1er janvier 2017, les entreprises doivent mettre en place le "droit à la déconnexion "

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Communication CERTIVEA

Direction de la communication

1435 Dernière modification le 22/12/2017 - 10:01
En France, depuis le 1er janvier 2017, les entreprises doivent mettre en place le

Message à l’attention des hyperconnectés qui n’éteignent jamais leur smartphone : l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est source de performance au travail. Mais trouver cette harmonie suppose un réel apprentissage et un changement de culture organisationnelle. Et il appartient aux entreprises d’en organiser les modalités.

Un sondage IFOP de 2017 indique que 78 % des Français consultent leurs mails professionnels en dehors des heures de travail. La nouvelle étude, « Digital Detox: Unwind, Relax and Unplug » de l’éditeur de logiciel McAfee révèle pour sa part que 69 % des Français les consultent au moins une fois par jour en vacances. Pourtant, toujours selon l’IFOP, 82 % des cadres français jugent l’hyperconnexion négative et même anxiogène.

Un droit négocié à la déconnexion

En France, depuis le 1er janvier 2017, les entreprises pourvues de délégués syndicaux (généralement plus de 50 salariés) ou recourant aux forfaits-jours, doivent mettre en place le « droit à la déconnexion », prévu à l’article L2242-8 du Code du Travail. Une première mondiale.

La loi vise la mise en place de « dispositifs de régulation de l’utilisation des outils numériques, en vue d’assurer le respect des temps de repos et de congés ainsi que de la vie personnelle et familiale ». Loin d’imposer des mesures concrètes, la loi renvoie à la négociation collective. A défaut d’accord, une charte doit être rédigée. Libres ensuite aux entreprises de choisir les dispositifs qui leur conviennent. En pratique, les mesures peuvent être variées : charte de bonnes conduites, blocage des applications professionnelles sur les plages de repos, usage raisonné des mails le week-end, absence d’obligation de réponse aux mails reçus en période de congé…

Créer les conditions de la déconnexion

Mais attention aux injonctions paradoxales. Encouragés d’un côté à déconnecter, de l’autre à performer, les salariés pourraient ne plus s’y retrouver. Dans le dernier numéro de la Harvard Business Review, Cyril Couffe, Docteur en psychologie cognitive, et Jean Pralong, Professeur de gestion des ressources humaines à l’IGS-RH, établissent le constat suivant : si les frontières psychologiques entre travail et vie privée ne changent pas, le droit à la déconnexion peut devenir source de stress. Il augmenterait même la charge mentale de salariés se sentant toujours obligés de savoir et de répondre à leurs managers ou clients en dehors des heures de travail.

Le droit à la déconnexion ne résout pas le problème de la charge de travail des salariés ni celui de la culture managériale valorisant le fort investissement personnel. Au-delà de la gestion des outils digitaux, il revient donc aux entreprises de remettre à plat les règles implicites attendues des collaborateurs. L’enjeu étant que le droit à la déconnexion ne reste pas un vain texte mais une véritable avancée.

Article publié sur le site Osmoz de Certivéa
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