[Edito] Qualité de l’air intérieur : passons à une pratique courante !

Rédigé par

Alliance HQE-GBC

1744 Dernière modification le 26/03/2018 - 11:26
[Edito] Qualité de l’air intérieur : passons à une pratique courante !

La qualité de l’air intérieur semble prendre une place de plus en plus prégnante dans les préoccupations des acteurs du bâtiment. Une bonne nouvelle pour tous ceux qui militent depuis de nombreuses années sur ce sujet, comme l’Alliance HQE-GBC. Si les bonnes pratiques nourries par des connaissances accrues sont de plus en plus nombreuses sur l’ensemble de la chaîne de l’acte de construire, nous sommes encore loin d’une pratique courante généralisée mais l’innovation et la réglementation pourraient y apporter leur concours.

Grâce aux travaux de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur et à ses campagnes de mesure notamment, nous connaissons mieux aujourd’hui les polluants des environnements intérieurs et leur impact sanitaire et économique. Ces recherches ont nourri l’information publique et largement contribué à la sensibilisation des acteurs qui se sont alors interrogés sur la qualité de l’air intérieur de leurs espaces de vie.

Mais, quelles mesures faire, quels sont les polluants à mesurer, quelles sont les valeurs guides de référence… ? Telles ont été les questions auxquelles il a fallu apporter des réponses opérationnelles à coût maitrisé avec la première version en 2013 des Règles d’application pour l’évaluation de la qualité de l’air intérieur à la réception d’un bâtiment neuf ou rénové. Des règles que l’Alliance HQE-GBC élargit aujourd’hui avec sa publication pour les bâtiments en exploitation publiée en mars 2018.

La qualité de l’air intérieur dépend de trois sources principales de pollution : l’environnement extérieur, les produits de construction, de décoration et d’ameublement ainsi que les occupants et leurs activités. Il en découle trois leviers d’actions à l’échelle du bâtiment neuf ou rénové pour les professionnels : l’implantation, le choix des produits et la ventilation.

Tous les retours d’expérience le montrent, les résultats des mesures de qualité de l’air intérieur sont plus souvent mauvais que bons et nécessitent des plans d’actions correctifs. Il s’agit le plus souvent de traiter les dysfonctionnements de ventilation, traitement de l’air et de filtration. C’est pour anticiper ces problèmes dès l’acte de construire que des guides de bonnes pratiques et auto-contrôles à destination des professionnels ont été développés pour souligner, expliquer, les gestes à faire et ne pas faire. L’idée d’une attestation de prise en compte de la réglementation sur l’aération pour les bâtiments neufs et rénovations lourdes fait également son chemin auprès des pouvoirs publics. Sa mise en place permettrait certainement de réduire à la source ces dysfonctionnements et ainsi améliorer la qualité de l’air intérieur de chaque lieu.

Concernant le choix des produits, les acteurs peuvent s’appuyer sur l’étiquette des émissions dans l’air, mise en place par les pouvoirs publics. Ils peuvent également utiliser le volet sanitaire des FDES (fiche de déclaration environnementale et sanitaire) qui apporte des informations sur un scope plus large de polluants. Si choisir des produits moins émissifs est toujours un bon choix, le concepteur, l’exploitant… ne peuvent pas aujourd’hui savoir quelle sera l’influence réelle de cette décision sur la qualité de l’air du bâtiment. C’est tout l’enjeu du développement des outils prédictifs dopés par l’existence de plus en plus de données numériques disponibles pour caractériser le bâtiment et ses constituants.

La vague numérique ne s’arrête pas là. Les objets connectés et le développement de capteurs de mesure des polluants à bas coût constituent également des innovations majeures qui permettraient de mesurer et piloter au quotidien la qualité de l’air intérieur. Nous ne sommes qu’au début de l’aventure avec pour l’instant de gros effort de recherche sur la caractérisation de ces capteurs et leur expérimentation. Mais nul doute, le numérique va contribuer à la démocratisation d’une bonne qualité de l’air intérieur pour tous et aider les professionnels à passer à une pratique courante.

Anne-Sophie Perrissin-Fabert
Directrice de l’Alliance HQE-GBC

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