[Dossier santé] # 20 - Accéder à la qualité de l’air et au confort dans son logement.

Rédigé par

jérôme NICOLLE

Responsable de la thématique QAI-Confort

2703 Dernière modification le 11/12/2020 - 13:00
[Dossier santé] # 20 - Accéder à la qualité de l’air et au confort dans son logement.

 La prise en compte des nouveaux enjeux liés à la QAI. 

L’enjeu de la qualité sanitaire et du confort des bâtiments est de plus en plus prégnant en parallèle du sujet de la rénovation énergétique. 

En effet, la recherche de baisse des consommations énergétiques tout en garantissant des logements confortables ne se veut pas à n’importe quel prix. Ainsi, une garantie de la qualité d’air (QAI) de son logement est de plus en plus souhaitée voire visée en considérant l’application de certains labels ou référentiels de qualité environnementale.Pour rendre plus visible cette notion de qualité d’air intérieur, différentes options sont possibles avec par exemple la mise à disposition d’informations sur des sites spécialisés (ADEME, ARS, etc.) ou des guides spécifiques des locataires d’un logement. Avec la généralisation de l’utilisation de smartphones, tablettes, etc ; contenant tout type d’application, une nouvelle voie de mise à disposition de données est exploitable. En effet, il peut être mis en place des dispositifs de visualisation d’informations sur la QAI et le confort comme par exemple le font déjà en partie les « stations météo » d’intérieur. L’enjeu de ce type de dispositif est également de pouvoir apporter une information en « temps réel » afin que les personnes puissent elles-mêmes faire une corrélation entre dégradation de son environnement et activité ou défaillance des systèmes (chaudière, ventilation, etc.).

ALLO : une étude technique et sociologique pour intégrer les comportements des usagers

La qualité de l’air intérieur est une notion difficile à appréhender notamment de par son caractère invisible. Ainsi, pour les non-initiés il n’est pas toujours aisé de faire un lien direct entre qualité d’air et désagréments de santé (allergies, syndrome des bâtiments malsains, moisissures, …). Pour tenter de combler cette lacune, le projet ALLO, piloté par TIPEE et financé par l’ADEME, a été initié auprès de locataires de logements sociaux de l’Office Public de l’Habitat de la CDA de La Rochelle. Dans le cadre de la réalisation d’une rénovation globale de la ventilation et de l’enveloppe d’un bâtiment, certains locataires ont participé à la réalisation de mesures ponctuelles de la QAI et du confort avant et après les travaux. Les résultats plutôt valorisants des niveaux de pollution ont tout de même créé un manque de par leur caractère ponctuel. Le projet ALLO a donc été pensé en couplant apport d’informations avec compréhension des prédispositions des personnes vivants dans leur logement. Cela s’est matérialisé par une étude sociologique menée par ETIcS (Université de Strasbourg) pour comprendre le contexte pouvant amener des personnes à s’intéresser ou se désintéresser du sujet de la QAI. Cette étude sera finalisée par l’interrogation des usagers sur leur usage de la solution fournie par les partenaires du projet. Cette solution numérique repose sur un développement d’une interface par les sociétés ATMOSPHERE et PANGA qui sera alimentée par un indice de confort/santé développé par La Rochelle Université.

Une QAI accessible au plus grand nombre

Le travail réalisé ici a pour objectif de :

  • Permettre l’accès à des informations en temps réel pour répondre à des interrogations sur son environnement.
  • Apporter des propositions de remédiations adaptées aux paramètres mesurés et fonction de la typologie de son logement.
  • Mettre à disposition des historiques pour identifier les périodes de dégradation selon ces activités (cuisine, bricolage, etc.) ou des incidents (systèmes de ventilation ou de chauffage défaillants).

Rendre la QAI visible en traduisant les mesures en indicateurs ….

L’installation de capteurs dans des logements avec une remontée des données (température, humidité relative, teneur en CO2 et particules) selon un principe ouvert, R2S (Ready2Services) permettra à la fois d’obtenir des données brutes à disposition mais également une flexibilité dans les outils d’exploitation des données qui permet une réplicabilité plus facile de la méthode. Des interfaces de communication sous format numérique seront visibles sur tablettes et sur une application web. Ces supports doivent permettre une meilleure interactivité avec une représentation sous forme d’un indice santé/confort permettant de visualiser l’environnement du foyer dans lequel se trouve la personne. Cet indice global intègre un niveau de confort hygrothermique et de qualité d’air du logement. En réponse à des niveaux de certains paramètres mesurés en dehors des zones de référence, des indications factuelles sur les gestes d’action immédiate dans leur logement seront données aux personnes pour favoriser un retour à une qualité correcte.

…pour la rendre visible via une interface numérique auprès des usagers

L’étude sociologique en amont de la mise en place a déjà permis d’obtenir des enseignements sur l’appréhension du sujet du confort et de la santé dans les logements. Ainsi, les connaissances sur ce sujet sont généralement liées au milieu professionnel ou à des centres d’intérêt des personnes. Cependant bien que certaines personnes disposent de quelques connaissances, ces dernières restent limitées sur les niveaux adéquats et sur les actions d’intérêt à effectuer. De manière très générale cet aspect santé/confort n’est donc que très peu intégré malgré la pratique d’acte en lieu avec l’hygiène comme le nettoyage ou l’aération par ouverture des fenêtres. Ces pratiques sont principalement liées à des habitudes inculquées dès l’enfance mais très rarement contextualisées avec une dégradation de la santé (fatigue, asthme, irritations, difficultés respiratoires, etc.). Ces premiers retours ont permis d’orienter le rendu de l’interface avec des représentations à plusieurs niveaux :

  • Une vision globale par un indicateur général
  • Une information simple d’action en cas de paramètres en dehors d’une gamme acceptable
  • Un historique pour les plus curieux et aguerris aux technologies numériques.

Article signé Jérôme Nicolle (TIPEE – Responsable du laboratoire QEI)

 

Consulter l'article précédent : # 19 - La Petite Fabrique d'Ivry-Levassor : un concentré d’innovations validé par INDALO®, simulation de qualité d’air intérieur.

 


           

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Crédit photo TIPEE

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