[Dossier Mobilités] #9 - L’Autopartage : une réponse aux enjeux environnementaux des villes et des entreprises

Rédigé par

Aurélie DESSABLES

6736 Dernière modification le 15/03/2021 - 12:56
[Dossier Mobilités] #9 - L’Autopartage : une réponse aux enjeux environnementaux des villes et des entreprises

L’autopartage, l’affaire de tous ? En passant par Paris, Clichy ou encore Nice et en faisant un détour par IKEA, le constat est le même : l’autopartage est perçu comme une solution pratique et efficace pour décongestionner le trafic routier, optimiser le budget mobilité et surtout améliorer la qualité de l’air dans les villes. Il permet de passer d’une économie de la propriété à celle de l’usage et des services et d’opter pour une mobilité multimodale. Quels sont les différents types d’autopartage ? Quels sont les facteurs clés de son succès ?

Pollution de l’air, congestion et stationnement dans les villes

Industrie, Sunrise, Brouillard

 

Le bilan de la qualité de l’air en France de 2019 [1] montre qu’elle s’améliore. Entre 2000 et 2019, les émissions polluantes sont deux fois moins importantes. Cette réduction est nécessaire et doit persister. Pour enrayer l’augmentation de la pollution de l’air, plusieurs grandes villes ont dessiné des zones à faibles émissions (ZFE) grâce aux systèmes de vignette Crit’Air pour tous les véhicules. 

Parallèlement, les villes font face à des problèmes de congestion. Selon l’étude Traffic Index de 2019[2], les automobilistes franciliens passent en moyenne 163 heures par an dans les embouteillages. Paris est la première ville congestionnée de France, suivie par la ville de Marseille. Une congestion qui n’est pas sans conséquences car elle augmente les émissions polluantes.

Le stationnement est également une préoccupation pour les villes. A Paris, la place du véhicule individuel dans l’espace public est de 50%[3]alors qu’elle ne représente que 13 % des déplacements. Une partie des places pourrait évoluer vers d’autres usages : le stationnement des vélos, motos et scooters ou encore l’implantation de stations de véhicules partagés. L’objectif est de mieux partager l’espace public.   

L’autopartage de véhicules 100% électriques est une réponse concrète et efficace à ces enjeux environnementaux.  Cette solution de mobilité contribue en effet à améliorer la qualité de l’air et favorise une mobilité plus fluide avec un nombre de véhicules en circulation réduit (1 voiture en autopartage remplace 5 voitures personnelles)[4]

Aujourd’hui, 15 000 véhicules électriques sont disponibles en autopartage en Europe et on estime que ce nombre sera multiplié par près de 10 d’ici à 2025. L'urbanisation croissante et l’émergence de l’économie du partage (passage de la propriété vers l’usage) alimentent cette tendance.  

 

L’autopartage : qu’est-ce que c’est ?  

L’autopartage est défini par le code des transports comme étant « la mise en commun d’un véhicule ou d’une flotte de véhicules de transport terrestre à moteur au profit d’utilisateurs abonnés ou habilités par l’organisme ou la personne gestionnaire des véhicules. Chaque abonné ou utilisateur habilité peut accéder à un véhicule sans conducteur pour le trajet de son choix et pour une durée limitée. » [5]  Les services d’autopartage peuvent être proposés par des constructeurs automobiles, tel que Groupe Renault via son entité Mobilize avec ZITY et Renault Mobility, des coopératives comme le réseau CITIZ, des entreprises comme E.Leclerc ou encore des collectivités locales.

  • L’autopartage en free floating (stationnement libre) : ce service permet d’emprunter et restituer un véhicule librement sur n’importe quelle place de stationnement à l’intérieur du périmètre couvert par le service. Le service d’autopartage en libre-service (sans station) ZITY proposé par Mobilize est constitué d’une flotte de véhicules 100% électrique disponible 24h/24h et 7j/7j. L’utilisateur géolocalise via une application smartphone dédiée le véhicule le plus proche de sa position, en prend possession, puis le dépose sur n’importe quelle place publique en surface dans un périmètre donné. Ce service est déployé à Madrid depuis 2017 et compte près de 400 000 clients ; et à Paris et sa région (Clichy et Boulogne-Billancourt) depuis mai 2020 avec un parc de 500 Renault ZOE et a déjà 30 000 clients à fin décembre 2020
  • L’autopartage en trace directe ou boucle fermée : c’est un service basé sur un système de stations, l’usager doit déposer le véhicule sur un emplacement dédié au service utilisé. La boucle fermée quant à elle impose de déposer le véhicule à l’emplacement initial. La métropole niçoise a déployé l’autopartage en trace directe avec le service Renault Mobility, disponible en libre-service, 7j/7, 24h24 et dès 1 heure de location via l’application. Ce service est déployé à travers le réseau Renault et dispose d’une flotte de 4 500 véhicules particuliers et utilitaires.  Par ailleurs, Renault Mobility met à disposition des entreprises une flotte de véhicules leur permettant de proposer un service d’autopartage à leurs propres clients. Ainsi, IKEA offre une solution de location de véhicules 24h/24 et 7j/7 à ses clients. Au total, ce sont près de 200 véhicules particuliers et utilitaires (Trafic, Kangoo, Kangoo Z.E., ZOE) qui sont mis à disposition auprès des magasins. 

 

En quoi l’autopartage contribue à réduire les émissions 

Grâce à l’autopartage, la dépendance à la voiture individuelle est réduite, ce qui favorise le report vers d’autres formes de mobilité (vélo, trottinette, bus, train et marche) et permet de réduire la consommation d’énergies et les émissions de polluants. En s’abonnant à un service d’autopartage, l’usager réduit ses émissions d’1,5 tonnes de CO2/an [6]. Par ailleurs, l’autopartage permet de décongestionner le trafic et de libérer l’espace urbain utilisé par le stationnement des véhicules individuels.

Les usages et les profils de l’autopartage en France

D’après le Ministère de la transition écologique, 5% [7] des français ont recours à l’autopartage (2017). L’utilisation moyenne d’une voiture est de 40 minutes pour une distance de 8 kilomètres. Selon l’enquête nationale sur l’autopartage réalisée en 2019, ce sont 10 000 à 40 000 km en voiture qui sont évités par un autopartageur sur une année. En France, 70% des utilisateurs de l’autopartage habitent dans des centres urbains où les services d’autopartage sont déployés. Les utilisateurs sont plutôt jeunes (34 à 38 ans pour le free-floating) et diplômés. 

 

L’autopartage : un écosystème partagé 

La mobilité électrique partagée est un enjeu collectif où chaque partie prenante à son rôle à jouer. La collaboration entre villes, territoires, constructeurs d’automobiles, fournisseurs d’infrastructures de recharge et opérateurs d’autopartage est indispensable pour la mise en place de cette solution de mobilité durable.  C’est dans cet esprit qu’un cahier de recommandations « véhicules, cycles et engins en free-floating » a été co-signé par 16 acteurs, dont Mobilize, et publié le 17 février par le Ministère chargé des transports.

 

[1] Bilan de la qualité de l'air extérieur en France en 2019 

[2] Index Paris traffic

[3] Chiffres et informations sur le stationnement à Paris

[4] Autopartage en France, Ministère de la transition écologique 

 

Un article signé Vincent CARRE, Directeur des opérations d’autopartage de Mobilize (Groupe Renault) 

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Les crédits photos sont classés par ordre d’apparition :  © PLANIMONITEUR / JEAN BRICE LEMAL / ©FOTO-RABE / © PLANIMONITEUR / JEAN BRICE LEMAL/© PERENOM LUC

 

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