#5 - Retours sur la 3ème édition de l'Observatoire des usages et représentations des territoires : les Français et la transition écologique

Rédigé par

Virginie Alonzi

3492 Dernière modification le 01/12/2021 - 11:48
#5 -  Retours sur la 3ème édition de l'Observatoire des usages et représentations des territoires : les Français et la transition écologique

Bouygues Construction et l’ADEME, l’Agence de la Transition Écologique, ont soutenu la 3ème édition de l’Observatoire des usages et représentations des territoires réalisée par L’ObSoCo et Chronos.  Cette année, l’Observatoire s’est penché sur la façon dont les Français redéfinissent leurs besoins en matière de cadre de vie.

Qu’attendent-ils de leur territoire ? Alors que leurs attentes redoublent en matière d’écologie et que le lien entre environnement et modes de vie contemporains est clairement établi pour une large majorité d’entre eux, que sont-ils prêts à changer au niveau individuel ? Quels défis se posent de manière explicite aux territoires et tout particulièrement aux villes ? Et quelles stratégies de résilience apparaissent acceptables ?

Le changement climatique, un défi ici et maintenant

S’il est aujourd’hui une préoccupation qui fait consensus parmi les Français, il s’agit bien de la situation de l’environnement et du climat. Tout aussi partagée est d’ailleurs la conviction qu’il convient d’agir, vite, et que cette nécessaire transition écologique est un défi tel que chacun, à sa mesure, se doit de relever.

Ainsi, seuls 3% des personnes interrogées dans notre Observatoire affirment ne pas croire au changement climatique et il ne se trouve que 2% des Français pour ne pas se dire inquiets à ce sujet.

La multiplicité des craintes qui y sont associées témoigne d’ailleurs bien de l’anxiété en la matière, de même que de la montée en expertise sur le sujet. Parmi celles-ci : les risques pour la biodiversité (50% de citations), les ressources en eau (48%) et la fonte des glaciers (46%) arrivent en tête. Ces préoccupations passent avant même la prolifération des maladies (41%), dans un contexte de crise sanitaire qui aurait pu contribuer à favoriser cet item et/ou faire relativiser les Français. Ceux-ci mentionnent aussi d’autres inquiétudes relatives à l’alimentation, la hausse du niveau marin, les migrations etc…  

Les Français inquiets de l’impact du changement climatique sur leur qualité de vie


Si les préoccupations sont aussi fortes, c’est sans nul doute parce que les conséquences du changement climatique ne sont plus, depuis quelques années maintenant, éloignées dans le temps (une inquiétude pour les générations futures) ou dans l’espace (la banquise, les espèces animales…). Ce sont des problématiques désormais reliées à la vie quotidienne des Français. Pour preuve : 70% d’entre eux se disent désormais inquiets des conséquences potentielles du changement climatique sur la qualité de vie au sein de leur propre région (dont 18% très inquiets). Une inquiétude plus prégnante encore chez les plus jeunes dont un quart se dit très inquiets.


Ces craintes sont si sensibles qu’elles seraient susceptibles pour 37% des personnes concernées de leur faire reconsidérer l’endroit où elles habitent. Là encore, il n’y a pas un unique un motif qui concentrerait les appréhensions. Celles-ci apparaissent au contraire multiples et éclatées, ce qui témoigne non seulement de l’intensité de la préoccupation, mais aussi de l’expérience des Français sur ces sujets. Parmi ce qui est le plus redouté : les canicules (48% de citations), les orages et pluies violents (45%), la sécheresse (34%) ou encore les inondations (30%).

 

Une majorité de Français appelle à un changement de nos modes de vie pour agir en faveur de l’environnement

Le lien est donc désormais clairement établi dans l’opinion, entre la situation de l’environnement et du climat et nos modes de vie contemporains. Ainsi, 89% des personnes interrogées dans notre Observatoire pensent qu’il conviendrait de modifier ces derniers. Un Français sur 5 (20%)  appelle même à une modification radicale, 40% estiment que des changements importants doivent être réalisés, et seuls 29% ne prônent que quelques changements. A noter que la radicalité est davantage portée par les plus jeunes (26% des 18-34 ans en appellent à une modification radicale des modes de vie),  mais aussi à gauche de l’échiquier politique (38%) et chez les enquêtés se positionnant proches des écologistes (43%).

Ce qui renvoie à des « transitions écologiques individuelles » est d’ailleurs déjà entamé. Interrogés sur leur disponibilité à adopter un certain nombre de changements en matière de consommation, de logement, de mobilité ou de vacances et loisirs, une proportion non négligeable pouvant aller d’1 Français sur 10 à 1 Français sur 3 dit avoir déjà adopté ces nouveaux comportements en la matière.

Une large majorité se dit par ailleurs prête à changer. Certes, ces dispositions sont pour beaucoup relativement peu intenses (il est davantage de personnes se disant plutôt prêtes que tout à fait prêtes à changer). Et il est vrai qu’il peut y avoir loin de la coupe aux lèvres : nombre d’habitudes, de contraintes et freins qui se présentent malgré les aspirations. Mais ceci témoigne à tout le moins du fait que la norme sociale, elle, a indubitablement changé.

Cela n’est pas sans poser problème, en contribuant notamment à créer des tensions voire des clivages dans la société. Car il faut aussi compter avec des attitudes qui, même si elles sont très minoritaires, montrent de réelles résistances sur certains sujets. Ainsi par exemple, 1 Français sur 10 n’est pas du tout prêt à manger sensiblement moins de viande, une même proportion n’est pas du tout prête à moins utiliser ses appareils électroniques, 17% ne sont pas du tout prêts à diminuer ou abandonner l’usage de leur voiture personnelle. Ou encore 4 Français sur 10 qui ne sont pas du tout prêts à abandonner l’habitat individuel au profit de l’habitat collectif…

 

Un besoin de rassurance quant à la capacité des territoires à faire face au changement climatique


Aux delà des comportements individuels et à un niveau plus collectif, la confiance des Français dans la capacité de résilience de leurs territoires face aux conséquences du changement climatique est pour l’heure toute relative : 33% se montrent confiants (et seulement 3% tout à fait), quant à l’inverse 50% ne le sont pas (et 15% pas du tout). Il est quelques variations géographiques : la Bretagne, la Bourgogne France Comté, les Pays de la Loire ou la Nouvelle Aquitaine bénéficient d’un meilleur niveau de confiance que l’Auvergne Rhône Alpes, l’Ile-de-France ou la région PACA. Très peu de différences, en revanche, en fonction de la taille d’agglomération.

C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre l’importance, pour 81% des Français, de l’introduction ou du développement de la nature en ville (dont 36% pour qui c’est très important et 42% des métropolitains). Celle-ci apparaît de fait comme un levier de résilience majeure pour les territoires. En ville, elle permettrait selon les enquêtés d’aligner un grand nombre de bénéfices, articulant les bienfaits pour la protection de l’environnement et les effets positifs sur la santé et le bien-être des habitants.  De même un certain nombre de stratégies destinées à opérer la transition urbaine sont positivement accueillies. De la zéro artificialisation des sols à la végétalisation des bâtiments, l’agriculture urbaine, les péages urbains ou encore les écoquartiers… toutes semblent bénéficier d’un très fort potentiel chez les Français. S’ils ne les connaissent guère, une fois explicitées en détail (comme nous l’avons fait lors de notre Observatoire), ce sont là des stratégies jugées crédibles, efficaces pour faire face au défi climatique et donc souhaitables. Elles pourraient donc aussi s’avérer porteuses d’une réassurance non négligeable. Dans ce contexte, 45% des Français se disent intéressés à participer à des initiatives locales qui leur permettraient de comprendre les enjeux liés au changement climatique et débattre collectivement des vulnérabilités de leur territoire. Ils se montrent également, quoique dans une moindre mesure (39%), prêts à s’engager dans des réflexions visant à hiérarchiser les renoncements nécessaires pour tendre vers une plus grande sobriété de leur territoire.


Dans ce contexte, on voit et comprend pourquoi les acteurs privés comme publics sont de plus en plus interpellés. Quand les Français changent ou se montrent disposés à changer, ils en appellent à eux pour les y aider mais aussi prendre leur part à un niveau plus collectif. Et l’on mesure l’ampleur et la difficulté de la tâche pour accompagner voire initier ces transitions qui supposent de repenser la façon dont ces acteurs se positionnent et créent de la « valeur territoriale ».

 

Méthodologie

La 3ème édition de l'Observatoire des usagers et représentations des territoires s’appuie sur une enquête auprès d’un échantillon de 4000 personnes représentatif de la population de France métropolitaine âgée de 18 à 75 ans.

L’enquête a été réalisée en ligne par L’ObSoCo sur le panel de Respondi du 17 au 30 juin 2021.

La représentativité de l’échantillon a été établie suivant la méthode des quotas selon les critères suivants : âge, sexe, région et taille de l’agglomération de résidence, catégorie socioprofessionnelle et niveau de diplôme.

Afin d’assurer une bonne représentativité des différentes strates du territoire, celle-ci a été établie non seulement au niveau national mais également au niveau régional. A l’issue du terrain de l’enquête, les données ont été redressées (au niveau régional, puis au niveau national) sur l’ensemble des critères ayant servi de quotas.

 

Article signé ObSoCo et Chronos, avec la participation de l’ADEME et Bouygues Construction

Plus d’informations sur l’Etude Observatoire des Usages et Représentations des Territoires

 

Contacts :

ObSoCo : Agnès Crozet – Secrétaire générale – [email protected] – 09 81 04 57 85

Chronos : Estelle Deviller - Responsable Marketing & Communication - [email protected]

Bouygues Construction : Marie Pinot +33 7 61 64 22 81 – [email protected]


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