#25 - La gestion du risque de crue de Seine à la CPCU

2907 Dernière modification le 13/12/2021 - 16:29
#25 - La gestion du risque de crue de Seine à la CPCU

La Compagnie parisienne de chauffage urbain fournit de la chaleur pour les besoins de chauffage et d’eau chaude sanitaire de l’habitat et du tertiaire public ou privé de la métropole parisienne. Long de près de 520 km de canalisations qui sillonnent Paris en sous-sol, le réseau distribue la chaleur à près d’un 1 million et demi de Parisiens sous forme de vapeur d’eau produite sur 8 sites industriels situés à Paris et sa proche banlieue. La production de vapeur d’eau implique une dépendance à la Seine et c’est donc l’ensemble des installations de production et de distribution qui peut être impacté en cas de crues et d’inondations.

La vulnérabilité du réseau de chaleur à la crue de Seine

La vulnérabilité du réseau de chaleur parisien face à une crue de Seine est liée aux risques de remontées de nappes phréatiques et de submersion du réseau de distribution et des sites de production de chaleur. L’impact est donc accru pour les sites de production et les tronçons de réseau à proximité de la Seine.

En cas de submersion ou d’infiltrations d’eau, au-delà des seuils définis pour chaque site, les installations sont préventivement arrêtées et mises en sécurité pour éviter les dégradations et des incidents en cas de refroidissement brutal des canalisations vapeur. Les sites de production de chaleur peuvent également être mis à l’arrêt faute d’électricité elle-même préventivement coupée. 

Si les installations peuvent être rapidement mises à l’arrêt, leur remise en service peut prendre en revanche plus de temps :

  • L’arrêt des chaudières peut être consécutif à la turbidité de l’eau de Seine qui ne permet plus la production d’eau pour la production de vapeur. Il faut donc attendre que la Seine retrouve une turbidité normale,
  • L’arrêt des canalisations vapeur inondées nécessite des travaux de remise en état et une opération de remise en service qui peuvent impliquer un délai important en fonction de la durée et du nombre de canalisations isolées lors de la crue.

2016, renforcement du système de management du risque crue de Seine

 

La CPCU a subi 8 épisodes de crues significatives depuis sa création en 1927 (dont 2 au voisinage de 7 mètres en 1945 et 1955) sans impact majeur sur le réseau de chaleur. Les pics de crue récents de 2016 et 2018 restent assez modérés comparés aux grands épisodes de crues du XXè siècle (1910, 1924 et 1955). Néanmoins, depuis de nombreuses années, la CPCU se prépare à une crue de Seine majeure et dispose d’un plan de protection contre les inondations et des procédures opérationnelles de gestion de crise.

La crue de juin 2016 a permis de tester l’organisation de gestion de crise et a mis en évidence des points de vulnérabilités, notamment l’impact des remontées de nappes.

Le système de management du risque Crue de Seine a ainsi été renforcé avec un plan d’actions piloté par le comité de direction de l’entreprise, visant à améliorer l’organisation et les outils pour maitriser les événements, et accroitre la résilience du réseau et de ses sites de production.

La crue d’hiver de 2018 a permis d’éprouver les améliorations réalisées depuis 2016, de fiabiliser les simulations et de préciser des actions restant à mettre en œuvre.

Un plan d’actions concrètes, évolutives.

Le système de management du risque de crue prévoit l’utilisation d’un outil de simulation permettant d’identifier les impacts de la crue de Seine pour les installations et pour les clients notamment les plus sensibles (établissements de santé, crèches, epahd, ...) en fonction des hauteurs de crue.

Véritable outil d’anticipation, il donne la cartographie des scenarios et permet de maitriser l’enchainement des événements. Il permet aussi d’organiser les arrêts des tronçons du réseau et leur remise en service ainsi que d’anticiper l’information des clients impactés.

Le plan d’actions élaboré en 2016 et enrichi en 2018, liste et suit l’ensemble des actions à réaliser dans le temps pour réduire la vulnérabilité du système, améliorer la maitrise des situations et l’efficacité de la cellule de crise. Il concerne tous les services de l’entreprise.

Il distingue 2 types d’actions :

1/ Les actions liées aux activités opérationnelles

Ces activités opérationnelles incluent les actions de travaux planifiées dans le cadre de la programmation annuelle des travaux, par exemple :

  • Le renforcement des moyens de pompage et d’épuisement dans les chaufferies  et  les ouvrages souterrains du réseau de distribution ;
  • L’installation de sondes dans les ouvrages souterrains ou les sous-sols des chaufferies pour détecter les remontées des nappes phréatiques et alerter les équipes d’exploitation mobilisées ;
  • L’installation de piézomètres sur les sites pour analyser les remontées de nappes et anticiper les mesures de protection.

©CPCU : chantier de renforcement des moyens de pompage            
© CPCU : chambre de purge renforcée

Sont inclusent également les actions d’études qui nécessitent des appuis de bureaux d’études spécialisés. Par exemple : La création de maillages ou de démaillages du réseau pour organiser des itinéraires alternatifs de circulation de la vapeur en cas de perte d’une chaufferie ou d’un tronçon important.

 

2/ Des actions liées aux activités supports qui structurent l’organisation interne.

Par exemple :

  • La création ou la mise à jour de procédures : communication vers les parties prenantes, disponibilité et gestion des ressources humaines en période de crise , …
  • La création ou l’amélioration d’outils informatiques : impacts clients, cartographies diverses, …
  • La formation de collaborateurs en renfort pour des manœuvres essentielles, notamment la remise en vapeur du réseau

Ces travaux majoritairement initiés à la suite de la crue de 2016, font désormais partie intégrante du quotidien des équipes, au service de la résilience des hommes et des installations de l’entreprise.

Article signé Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU)

www.cpcu.fr

 


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