Des maraîchers prêts à s'installer en métropole de Chartres, sur 2 ha

Rédigé par

Claire NIONCEL

Journaliste

586 Dernière modification le 10/05/2022 - 09:52
Des maraîchers prêts à s'installer en métropole de Chartres, sur 2 ha

L'aménageur Saedel*  et la commune de Champhol (28) ont présenté les lauréats de l’appel à projets maraichage de l’éco-quartier La Chênaie, ce 29 avril. Un projet diversfié de production bio, en circuits courts et soutenu par la mairie.

Ils étaient assez intimidés et émus, Maxence Silly et Tony,Thieulin ce 29 avril, lors de la rencontre à Champhol (banlieue de Chartres) pour signer avec la mairie, le bail d'arrivée sur les terres qui vont leur être confiées dans le cadre d'un énorme projet d'aménagement piloté par la Saedel*. Maxence Silly et Tony ont en effet remporté l'appel à projet,  lancé en juin 2021, et désignés lauréats pour créer une ferme maraîchère au cœur du futur éco-quartier de la Chênaie. Un projet qui va faire doubler le nombre d'habitants de la commune.
« Nous avons postulé car nous voulions collaborer à ce projet alliant urbanisme, environnement et social ». Lauréats de l’appel à projets lancé en juin dernier par la Saedel, pour la création d’un espace éco-agricole au cœur de l’éco-quartier de la Chênaie à Champhol, Maxence Silly et Tony Thieulin, 28 ans, ont séduit par la qualité de leur dossier, leur expérience et leur motivation. Ils ont en présenté leur vision d’un maraîchage bio, comprenant une dimension sociale et pédagogique, à un jury composé d’élus de la commune de Champhol, de représentants de la chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir, du bureau d’études Les Cocottes Urbaines et de l'aménageur.

Le mariage de la sociologie et de l’agriculture

Diplômés en sociologie à l’Université de Caen, Maxence et Tony possèdent de solides bases en agriculture et en maraîchage. Tous deux saisonniers depuis 10 ans dans les champs du père de Maxence, agriculteur pionnier du bio dans le département, ils ont également expérimenté de nouvelles techniques de maraîchage pendant un an à quelques kilomètres de Chartres. À Champhol, ils cultiveront, sur un terrain de presque deux hectares, une cinquantaine de fruits et légumes, avec une technique de culture utilisant la sédimentation naturelle, donc sans besoin de retourner la terre, et avec seulement un apport régulier de matières organiques.
« Notre objectif est de faire la démonstration que l’on peut faire pousser beaucoup de choses sur un petit espace, annonce Maxence Silly. Le but est aussi de créer une activité rentable et moins pénible pour le maraîcher ». Pour assurer la viabilité économique du projet, les deux maraîchers déterminés comptent diversifier les modes de distribution de leurs produits : outre la vente aux habitants de l’éco-quartier, qui pourront bénéficier d’une alimentation saine et diversifiée au pied de leur habitation, Maxence et Tony comptent également être présents sur différents marchés de l’agglomération et adhérer à un réseau AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) permettant de sécuriser les revenus des maraîchers par l’engagement des consommateurs sur une année.

Un projet solide

« Nous avons retenu leur candidature car, en plus de leurs compétences dans le domaine du maraîchage, Maxence et Tony ont fait la preuve de leurs capacités entrepreneuriales, en présentant un business plan détaillé, construit avec l’aide d’un comptable et de la chambre d’agriculture d’Eure et Loir » explique Damien Bonnet, chef de projets à la Saedel. Ce projet de ferme urbaine, qui devrait donner ses premiers légumes au printemps 2023, dépasse par ailleurs la seule dimension agricole. Il est en effet prévu que des services annexes se développent pour créer des synergies avec les riverains : activités pédagogiques à destination des enfants de la future école, ateliers participatifs avec les adultes, jardins partagés, espaces de pâturage. Lors de la première récolte, une centaine d’habitants aura déjà emménagé dans l’éco-quartier de la Chênaie. À terme, ce seront pas moins de 2 000 personnes, nouveaux habitants qui devraient pouvoir se fournir en fruits et légumes frais, produits à leurs portes, chez des maraîchers motivés à « recréer une forme de vie collective autour de la nature ».

80-100 000 € d’investissement
- Chiffre d'affaires sur la première année : 140 000€
- Débouchés de la production : AMAP, marchés, livraison d’épiceries et restaurants, vente directe
- Ateliers pédagogiques, mini- potager, évènements, 

Partager :